Quelle université pour Iparralde ? (Partie 1)

Hemen-Jean-Pierre Massias eta Juliette Bergouignan
Jean-Pierre Massias et Juliette Bergouignan lors de leur intervention à l’Assemblée Générale de l’Association Hemen

Lors de l’Assemblée Générale de l’Association Hemen, les universitaires Juliette Bergouignan et Jean-Pierre Massias ont présenté les enjeux d’une université de plein exercice pour le Pays Basque ainsi que l’état des lieux de cette revendication. Dans ce premier article, Juliette Bergouignan abordera tour à tour l’histoire de la revendication de l’université autonome en Iparralde, l’état des lieux, les obstacles à un développement universitaire, avant de dégager dans l’article de la semaine prochaine des perspectives d’avenir.

Tout d’abord, rappelons la vocation de l’université : Assurer la formation initiale (jeunes), la formation continue (adultes : salariés, chômeurs…) et faire de la recherche (fondamentale ou appliquée).

La réorganisation de l’enseignement supérieur, dans un souci d’harmonisation Européenne, se décline en 3 cycles : L (niveau licence ou 1° cycle), M (Master ou 2° cycle) et D(Doctorat ou 3° cycle)

Retour sur l’histoire

Le campus de la côte Basque s’est développé de façon anarchique, sans lien avec les besoins du territoire et sans cohérence. Ainsi, l’ouverture de la filière scientifique a été effectuée pour résorber le trop plein des amphis Palois.

Un diagnostic commandé par le Conseil de Développement et Conseil des Elus du Pays Basque en 2002 a mis en évidence :

  • Une formation à forte dominante 1° cycle (niveau licence) à l’exception de 2 ou 3 filières, dépendant de l’UPPA ou de Bordeaux : Droit (avec le master de Droit européen), études basques et l’école d’ingénieur de l’ESTIA émanation de la CCI en lien avec l’université de Bordeaux, avec 2 écoles doctorales.
  • Une absence de pouvoir de décision local : Dépendance de plusieurs universités UPPA, BX1, BX2, BX3 et Lyon…
  • Un manque de cohérence dans l’offre de formation d’où peu de visibilité pour les jeunes, les familles et les acteurs du territoire.
  • Pas de réflexion stratégique globale, car pas de concertation entre ces différentes universités.

Soulignons qu’en dehors des créations de formations pour soulager le campus de Pau, des ouvertures de formation furent le fruit de la volonté de certains enseignants basques de créer au Pays Basque des filières nouvelles . Ils ont su saisir des opportunités pour attirer en Iparralde des formations intéressantes attirant des jeunes venus de très loin. C’est le cas du master glisse ou celui du management du sport avec Sophie Herrera, la formation commerciale (DUT et licence de commerce) en apprentissage avec le CA Pyrénées Gascogne, ouverte grâce à la détermination de M.Bidegain et X.Berterretche ou encore le master gestion de projet transfrontalier avec JM Larrasquet à l’ESTIA et quelques autres que j’oublie certainement.

Les obstacles au développement

  • Les décisionnaires sont éloignés du Pays Basque et empêtrés dans leurs difficultés financières à Court terme (baisse des financements publics avec l’autonomie, suppression de postes)
  • Les élus locaux ne croient pas au développement universitaire du Pays Basque. Ils sont restés sourds aux arguments (exemples à l’appui) et propositions de deux universitaires basques exilés : J.Léon Irigaray et J.B. Hiriart Urruty, qui, ayant pris leur bâton de pèlerin, ont rencontré tous les grands élus Ils ont insisté sur conséquences positives d’une université sur la cité : emplois directs, indirects et surtout centres de recherche à même de fixer des emplois et de mener à l’innovation et à des créations d’entreprises).
  • Les enseignants, souvent plus intéressés par leur carrière personnelle (course à la publications d’articles) que par développement du territoire et, de guerre lasse qui se limitent très souvent à revendiquer des postes.
  • L’administration avec ses tracasseries administratives pour l’accueil d’enseignants d’Euskadi, ou de professionnels de haut niveau. Pourtant, dans le discours, le président de l’UPPA rappelle que les relations transfrontalières sont prioritaires. En réalité, un énorme dossier est à refaire chaque année, les retards de paiement dépassent parfois un an et les meilleurs enseignants ou professeurs ne reviennent plus de guerre lasse. Dommage pour les étudiants…

Résultats

Stagnation des effectifs autour de 3500 étudiants, alors que nous en visons 7000 à 8000 avec une université autonome.
Ces chiffres ne prennent pas en compte BTS. Prépa Cassin, école d’infirmière ou d’osthéopathie.

  • Un investissement important en locaux financés par l’ACBA et le contrat spécifique. avec un partage à la Salomon entre élus du BAB. Bayonne a fait une belle opération urbanistique (campus de la Nive) payant permis la réhabilitation du petit Bayonne par des promoteurs immobiliers et Anglet a permis au campus de sciences d’éclore à Montaury). Au passage, soulignons que dans ce partage, l’IUT a vu ses formations divisées en 2 sites et ses frais de fonctionnement s’envoler !
  • Risque de diminution des effectifs actuels avec la baisse continue des budgets de l’UPPA.
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