« Il n’y avait pas de place pour eux » ai-je lu dans l’Evangile de Noël. Ayant l’habitude d’actualiser l’Evangile, je n’ai pu m’empêcher de penser à nos anciens de l’ENA. Est-ce au nom de la tradition de l’Eglise ou de la charité chrétienne auxquelles il leur plaît de faire référence ? Est-ce de par leurs décisions propres ? Il n’y a pas de place pour les ikastola dans des bâtiments communaux que l’on peut par ailleurs louer, en toute laïcité, même à un prêtre, en exercice ou pas. Seuls exclus : les ikastola. Des lettres comminatoires ont été envoyées.
Curieusement on y trouve une littérature menaçante mais aucune référence concrète à tel article de telle loi. Le rumeur publique parle de la loi Falloux. Là aussi pas de texte concret. Je rappelle que cette loi a été votée sous le président Napoléon Bonaparte qui était en train de préparer son coup d’Etat. J’ose espérer que les anciens de l’ENA ont d’autres références plus républicaines. D’autant plus que cette loi fut votée sous l’influence du clergé et fut qualifiée de cléricale. Quand on se pique de laïcité…
Dans le texte de la loi Falloux, art 69, je lis : Les établissements libres peuvent obtenir des communes, des départements ou de l’État un local et une subvention, sans que cette subvention puisse excéder le dixième des dépenses annuelles de l’établissement. Comment interdire à une commune au nom de cette loi, de donner un local à l’ikastola? N’étant pas juriste, il y a peut-être des nuances qui m’ont échappées, mais j’aimerais que l’on me dise clairement lesquelles.
Je voudrais aborder un deuxième point sur les sans abris de Noël. La loi SRU de 2000 prévoit que les communes de plus de 3 500 habitants doivent avoir 20% de logements sociaux. 12 ans après, Bayonne doit être la seule ville en règle sur ce point avec 26%. Ciboure, Urrugne, Bidart, Biarritz, Anglet, Mouguerre, St Pée sont à mi-chemin. St Jean de Luz aux trois quarts. Comment se fait-il que le représentant de l’Etat ne mette pas le même zèle à faire appliquer cette loi qui est autrement plus importante? Il faut avouer qu’il est d’une inefficacité remarquable en la matière. Voilà pourtant une loi bien républicaine et digne d’un gouvernement socialiste. Celui-ci vient de porter le pourcentage des logements sociaux de 20 à 25%.
Vous me direz que les récalcitrants paient une amende. Si un policier vous inflige une amende sur un sens interdit, continuez vous dans la même direction une fois l’amende payée ou faites-vous demi-tour sur le champ?
Nous entrons dans la campagne électorale. Je propose que les listes abertzale mettent au tribunal notre sous préfet pour négligence flagrante à faire appliquer la loi. Le préfet de Lille a été condamné la semaine dernière pour avoir expulsé des Roms d’un bâtiment qu’ils squattaient. Je ne vois pas pourquoi notre sous préfet, fautif, qui connaît si bien le chemin des tribunaux, n’y serait pas convoqué lui-même. Nos abertzale pourraient ensuite mettre au tribunal, ces maires tout aux aussi coupables. Ce serait plus efficace que les incantations habituelles.
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Dans la rubrique « logements sociaux », j’ai lu que Senpere était à mi chemin des efforts demandés par la loi SRU. Habitant Senpere, je serais curieux de connaître le chiffre qui vous a été communiqué pour que vous puissiez en faire cette publicité.
Sinon excellent article qui offre des développements considérables.
Atxik.