L’alliance à Bayonne entre les abertzale et le front de gauche a fait tousser jusqu’à Paris. La direction nationale du parti de gauche, l’une des composantes majeure du Front de gauche, a indiqué mardi dans la soirée « refuser l’investiture de notre parti à la liste Baiona 2014 » . En cause, « les orientations nationalistes de cette liste » qui « interroge sur la priorité semble-t-il affirmée de la question nationaliste avant toute autre clivage politique » indique un communiqué. « Nous sommes notamment opposés à la partition du département des Pyrénées Atlantiques avec les tentations, non affichées, d’un regroupement territorial avec la communauté autonome du Pays Basque » ajoute le communiqué, accompagné de la consigne stricte pour les militants du parti de gauche de ne pas commenter cette décision. Il ne vaut mieux pas effectivement.
L’explication aurait pourtant mérité un éclairage. La liste Baiona 2014 et le Front de gauche ont scellé devant la presse cette fusion de liste, quelques heures avant, en expliquant s’être précisément retrouvés autour d’un programme proche qui n’a nécessité que de la réécriture et aucun changement programmatique. Y compris cette « partition du département » que Martine Mailfert (Front de gauche) revendique également ou Serge Nogués, tête de liste de « Bayonne l’humain d’abord », représentant le Front de gauche aux municipales bayonnaises.
Peu avant dans la journée, Alain Duzert, Michèle Lorgery, Mayana Bastard et Jean Claude Soudre, membres du Front de gauche sur la liste PS d’Henri Etcheto, appelaient déjà dans un communiqué les membres du Front de gauche « à battre la droite en votant Etcheto ». « Ne vous laissez pas manoeuvrer par des accords dits « de gauche » favorisant l’élection de la droite » plaidaient-ils.
Une position d’autant plus étonnante qu’à Hendaye, le même Front de gauche ne donne aucune consigne de vote, fustigeant « les sociaux libéraux du PS {qui} ont une nouvelle fois semé et utilisé la confusion dans l’électorat de Gauche à Hendaye. » Comme dans plusieurs villes de l’hexagone.
En clair, le Parti de gauche du très jacobin Jean-Luc Mélenchon a trouvé bien pire que les « sociaux libéraux du PS » dans la gauche indépendantiste basque. Même si ses militants sur le terrain reconnaissent des « convergences très fortes » et ont commencé leur union « très pragmatiquement par le socle de la programmation » a précisé Jean-Claude Iriart. Un programme de gauche qui convient idéalement aux deux listes, sans aucune compromission.
« Nous voulons proposer au peuple de gauche une politique de gauche » lançait Martine Mailfert pour expliquer la rupture du Front de gauche avec le ralliement automatique du second tour à « la liste dite traditionnelle ». Et d’y trouver un remède à l’abstentionnisme qui selon tous les baromètres, concerne ce « peuple de gauche » vraisemblablement blasé. D’autant que la militante du Front de Gauche n’a trouvé aucun atome crochu dans la liste du PS Bayonnais. Ni dans le programme, ni dans les manières. « Il faudra que les gens s’habituent à notre manière de fonctionner » a-t-elle clamé. L’avertissement s’adresse finalement à son propre camp, dont une composante préfère pour ses électeurs un programme non conforme à ses engagements plutôt qu’un discours abertzale, même circonscrit à l’échelle municipale.
Les conséquences de cette intervention parisienne ne devraient pas compromettre cette alliance de second tour. Les militants du Parti de gauche seront libres de se présenter sans étiquette. Mais se dessinent déjà les contours d’une scission du front de gauche en terre basque, comme chez les voisins socialistes. Les jacobins finiront par se sentir bien seuls, à mesure que le vote abertzale progresse. C’est ce qu’augure déjà le jeu des alliances en cette veille de second tour, où les abertzale ont le pouvoir de faire et de défaire des maires.
et qu’à Boucau le ps et le pc se maintiennent au second tour en se tirant dans les pattes.
Il me semble aussi qu’à anglet il ne donne pas de consigne de votes.
Le FRONT nacional DE GAUCHE es pas estonant sul tèma ; çò qu’es estonant es que los militants bascos l’aguèssen pas comprès, abans !
Le comité NPA-BAB Pays Basque appelle à voter au second tour des élections municipales à Bayonne pour la liste d’union Baiona 2014 – Front de Gauche, « l’alternative à gauche »
Le comité NPA-BAB Pays Basque défend un programme d’urgence sociale et démocratique s’opposant aux mesures d’austérité de la « gauche » comme de la droite.
Ainsi il se prononce en particulier:
– pour l’interdiction des licenciements
– pour le partage du travail entre toutes et tous sans perte de salaire
– pour l’augmentation générale des salaires, des retraites et des minima sociaux et, sur le plan local :
– pour satisfaire de façon prioritaire les besoins en logement social,
– pour des services publics de qualité ; pour une régie publique des transports en commun sur l’agglomération et pour leur gratuité ; pour une régie publique de l’eau et sa distribution à prix coûtant.
– pour une démocratie participative et des comités de quartier indépendants de la municipalité
– pour les droits démocratiques au Pays Basque : défense des langues et cultures basque et gasconne, des ikastola ; consultation de la population pour une collectivité territoriale spécifique ; respect des droits des prisonnier-e-s et exilé-e-s politiques et avancée du processus de paix.
Le comité NPA-BAB Pays Basque retrouve dans le programme de la liste d’union Baiona 2014 – Front de Gauche nombre de ses propositions concernant les questions municipales et locales. C’est pourquoi il appelle les électrices et les électeurs de Bayonne à voter pour cette liste le 30 mars.
eh bien voilà ! la boucle est bouclée ! a quand le PACS camarades d’Anglet ?
avec le PG ? le FdG ? les Abertzale du centre gauche ou des Alternatifs Bonnets Verts Rouge et Blanc ?
Z’êtes sérieux camarades ? Et le cri de ralliement c’est quoi ? Viva Zapatta ?
je constate avec une certaine amertume que vous préférez dialoguer avec ceux que vous critiquiez hier encore, plutôt que renouer un dialogue avec vos voisins anticapitalistes….je le constate, ça me désole.
un adepte de la secte Carrasquédienne
Salutations révolutionnaires
C’est bien, au Pays Basque il y tous les courants qui traversent les partis français mais multipliés par deux à cause des questions basques. A la fin on y retrouve plus ses petits.
Le parti de gauche ne pourra rien changer aux listes qui doivent déjà être estampillées à la préfecture « Front de gauche ». C’est vraiment gratuit de retirer son investiture, ça va passer inaperçu. Ceci étant, c’est désavouer ses militants alors qu’on loue par ailleurs la démocratie participative et l’idée d’un « front » pluriel.
Bravo à ceux qui fustigent le fonctionnement des grands partis et qui font pareil.
On se souviendra avec tristesse que FDG et Abertzale auront contribué à maintenir a Bayonne une ligne Grenet. C’est sans doute reparti a droite pour 20 ans.
Ah oui, surtout pas de remise en cause du PS. Bravo les gars, beau boulot. Vous avez fait le maximum et pour le reste c’est la faute des autres. Moi, je suis de gauche et j’en ai marre de voter PS pour voter contre la droite. D’ailleurs n’a jamais été élu que comme ça. Et c’est pas moi, ni le FDG ni les abertzalés qui avons choisi d’aligner un type aussi arrogant et incompatible avec les abertzalés et le FDG. Par contre il est aussi dans la ligne Grenet et comme beaucoup de bayonnais, je ne vois pas ce qu’Etcheto propose de changer. Par contre si le PS avait choisi quelqu’un de plus ouvert, qui ne balance pas sa liste avant le premier tour, qui soient contre la LGV, qui soit moins fermé aux questions légitimes que posent les abertzalés, les abertzalés, le FDG et beaucoup de monde je pense, auraient pu s’allier. Et ça c’est la faute à qui ?
Y en a marre de vos discours culpabilisateurs et du pseudo « vote utile ». Moi je vote pour une alternative à gauche et ceux qui en paient les conséquences n’ont qu’à commencer la réflexion par une auto-critique. Et ça les aidera sans doute à être plus en phase avec les vrais gens.
Je ne vois pas en quoi nous devons quelque chose au PS. Lui, dans la mesure où il est parvenu au gouvernement en tant que parti de gauche, nous devait quelque chose. Au lieu de cela, l’ANI, les négociations annuelles obligatoires qui envoient les conventions collectives au musée des antiquités; puis allonger encore plus le temps nécessaire pour toucher une retraite; et pour finir l’année, son pacte de responsabilité. Et toujours les expulsions de sans-papiers, les contrôles au faciès. Et une ouverture des services publics à la concurrence à laquelle on doit les catastrophes de Brétigny et de Compostelle.
Comme le disait très justement Guy Bedos dans ses voeux de nouvelle année, la gauche ne se proclame pas. Elle se prouve en actes.
Maintenant, si le PS n’est plus un parti de droite, c’est à lui de le prouver.
Reste à espérer que les citoyens de ce pays confirmeront la défaite d’Espilondo et d’Etcheto dimanche prochain. Ainsi, avec la chute de Martin au Boucau, celle d’Espilondo qui, il y a quelques jours encore, clamait haut et fort qu’il serait le procahin président de l’agglo, celle d’Etcheto qui distribuait par anticipation des plaçous à ses petits copains, celle de l’anti-basque primaire Habib dont le parachute s’est mis en torche à Pau, l’insoutenable arrogance des ténors socialistes pyrénéatlantiquiens en prendra un petit coup. Comme l’ont bien compris leurs petits camarades d’Urrugne, d’Hendaye ou de Ciboure (mais manifestement pas encore ceux d’Ustaritz), aucune alternative solide ne se construira à gauche dans ce Pays Basque sans l’addition des forces progressistes, ouvertes aux légitimes revendications abertzale d’une reconnaissance institutionnelle du territoire, d’une chambre d’agriculture ou encore d’une place pour l’euskara dans la vie publique. C’est bien le message que les électeurs des quatre coins du Pays Basque ont envoyé aux socialistes dimanche dernier. A leurs dirigeants locaux de monter qu’ils l’ont bien entendu cette fois-ci.
Urdamuno