Enbata: Lors de l’assemblée plénière du Conseil des élus, le 19 juillet, alors que prenait forme le projet de collectivité territoriale spécifique, vous avez annoncé votre intention de rencontrer la ministre en charge de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, pour l’informer des travaux menés en Pays Basque. Qu’en est-il?
Sylviane Alaux : J’ai eu l’occasion d’évoquer ce sujet avec la Ministre, mais trop rapidement pour que je puisse parler de véritable rencontre ; cependant j’ai pu constater qu’elle manifeste un intérêt certain pour nos travaux. Je viens donc d’officialiser ma demande d’entretien pour la rentrée de septembre, et pour lequel je serai accompagnée par ma collègue Colette Capdevielle.
Enb.: Pour avoir participé activement à l’action de Batera et porté comme priorité de vos engagements de campagne législative la création d’une institution Pays Basque, pensez-vous que les conjonctures politiques locale et française nous soient favorables?
S.A.: Nous sommes aujourd’hui dans un contexte nouveau : volonté du Président François Hollande pour engager une nouvelle étape de la décentralisation ; mise en oeuvre d’un travail de concertation avec les territoires (Assises Régionales de la Décentralisation), travaux du Sénat.
Un processus est enclenché, notre territoire doit se saisir de ces opportunités pour faire entendre sa voix, et trouver sa place dans cette nouvelle avancée démocratique.
Un consensus se dessine, la revendication territoriale est largement portée par le monde économique, culturel, social.
Des vocations de dernière minute se font jour ? Accueillons-les avec satisfaction, cela nous prouve que la maturité acquise avec Pays Basque 2010, Pays Basque 2020 porte ses fruits.
Enb.: Vous connaissez les courants contradictoires sur le thème de la collectivité territoriale basque qui traverse votre parti. Le PS et François Mitterrand, en 1981, pourtant engagés sur le « département Pays Basque », y ont finalement renoncé contrairement à l’octroi d’un statut particulier pour la Corse. Pensez-vous que l’actuel consensus local puisse cette fois-ci faire inscrire notre aspiration dans l’acte III de la décentralisation voulu par François Hollande?
S.A.: Même si ma conviction est profonde, je n’occulte pas le fait que notre revendication nécessitera également un travail de pédagogie auprès des structures politiques , que ce soit le PS ou d’autres.
Mais vous avez raison de rappeler qu’une des clefs de sa réussite sera un consensus fort et affirmé, et nous devons tous y travailler.
Enb.: Comptez-vous vous engager personnellement dans une probable négociation avec la nouveau pouvoir central? De même, dans la rédaction du projet définitif du Conseil des élus?
S.A.: Mon engagement personnel est un engagement d’honneur, et je compte bien prendre toute ma part dans l’accomplissement de nos travaux et de nos démarches.
Enb.: Quel serait le calendrier possible pour mener à bien cette réforme historiquement portée par le Pays Basque?
S.A.: Soyons surtout très attentifs au calendrier du Gouvernement pour ne pas rater les opportunités à saisir!