La manifestation de samedi dernier a battu un record: ce fut la plus imposante de toutes les marches jamais organisées en Iparralde. Malgré une pluie battante, des milliers et des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de Herrira, demandant le rapprochement des prisonniers politiques basques et le respect des droits des exilés, en France et en Espagne. Ils étaient venus en nombre considérable des sept provinces, avec un fort contingent d’Hegoalde —une soixantaine d’autobus— qui accentuait le caractère national de la marche. La tête du cortège arrivait à la place Saint-André alors que les derniers manifestants quittaient à peine la place des Basques.
En tête du cortège, les membres des familles des preso portant les photos de leurs proches emprisonnés à des centaines de kilomètres d’Euskal Herria, marchant au rythme des joaldun arborant le portrait d’Aurore Martin. Puis, derrière, la banderole du collectif des réfugiés politiques. La banderole officielle «Giza eskubide guziak. Euskal presoak Euskal Herrira» qui devait ouvrir la marche se trouvait reléguée plus à l’arrière, tenue par Paxkal Indo, président de Seaska, Erregina Dolossor de la CFDT, Alice Leizeagezahar, conseillère régionale EELV, Laura Mintegi, chef de file et députée EH Bildu nouvellement élue au legebiltzar de la CAV, Jean Francois Leffort, porte-parole de Batasuna, Peio Etxeberri-Ainchart, porte-parole d’ABko, Angela Mejias, photographe, Kotte Ecenarro, vice-président du Conseil gé-néral, Frédérique Espagnac, sénatrice socialiste, Sylviane Alaux, députée socialiste, et Alain Hiriart, conseiller général AB. Défilaient également Colette Capdevielle, députée socialiste, Christophe Martin, conseiller général, Mathieu Bergé, conseiller régional, Martine Bisauta et Jean-René Etchegaray, maire-adjoints de Bayonne. Sans compter les très nombreux maires, maires-adjoints ou con-seillers municipaux de tout Iparralde. Seuls l’UMP et le Modem brillaient par leur absence.
Respect des Droits de l’homme
Le succès de la marche, sans doute amplifié par le choc causé dans l’opinion publique par l’extradition d’Aurore Martin ainsi que par les propos incendiaires de Manuel Valls sur la revendication d’une collectivité territoriale pour Iparralde, montre bien que des secteurs de plus en plus larges de la société d’Iparralde sont sensibles au succès du processus de paix en Euskal Herria. On côtoyait samedi des ma-nifestants dont on n’aurait jamais pensé qu’ils fussent sensibles à la cause basque. Les slogans «Presoak kalera, amnistia osoa» ou «Amnistiarik gabe bakerik ez» lancés par des milliers de poitrines tout au long du cortège exprimaient l’exigence d’un règlement global du conflit, dans le droit fil de la déclaration d’Aiete.
Les déclarations de la député socialiste Colette Capdevielle, dont on connaît l’engagement pour le respect des droits de l’homme, ne sont pas passées inaperçues: “la question du sort des prisonniers basques est un élément clé de la résolution du conflit”. Interrogée sur les propos du ministre de l’Intérieur, elle a affirmé que “le rôle des parlementaires est d’exercer un contrôle sur l’exécutif” et que les manifestants de samedi étaient là “pour lui montrer l’inverse” de ce qu’il avait déclaré.
Au terme de la manifestation, une déclaration reprenant les objectifs de la marche a été lue par Mixel Etxekopar en euskara, Marie-José Basurkok en français et Nagore Garcia en espagnol.
Reste à voir si la mobilisation de samedi, grave, digne, pacifique —à l’inverse de ce qu’espérait sans doute Manuel Valls— suffira à faire bouger les lignes à Paris et à Madrid. En attendant, Alain Rousset a fait savoir qu’il avait demandé à Jean-Marc Ayrault d’intervenir auprès de Madrid pour obtenir la libération d’Aurore Martin. On nous avait pourtant expliqué que c’était une affaire de juge à juge!
Rappelons qu’outre Aurore, 620 prisonniers politiques basques croupissent en prison, dispersés dans les geôles françaises (137 d’entre eux) et espagnoles (483), à des centaines de kilomètres du Pays Basque et de leurs fa-milles. Pour Herrira l’urgence est la libération des 14 détenus malades et des 169 éligibles à la liberté conditionnelle.
Hamahiru alderdi politikok dei egina zuten larunbateko martxarat: EH Baik, EAJk, EH Bilduk, Alternatibak, Aralarrek, Ezker Batuak, ezker abertzaleak, EAk, Gorripideak, NPAk, Oldartuk, Autonomia Eraikik, Libertat-Bearnek eta Indar Beltza-Energie Noirek.
PS, Modem eta Corsica Liberako zenbait senatari, diputatu eta hautetsik ere beren sustengua adierazia zuten, baita EELko kontseilari nagusiak eta Pirinio Atlantikoetako Kontseilu Nagusiko presidenteordeak ere. Ipar Euskal Herriko 31 auzapezek eta 40 herritako auzapez ordek eta kontseilarik ere manifestaldirat deitua zuten.
Bederatzi sindikatuk bere egina zuten deia: ELA, LAB, CFDT, Sud-Solidaire, ELB, Hiru, EHNE, ESK eta CNTk. Euskal Herriko 50 elkartek ere deitua zuten protestarat, eta beste hainbat eremutako arduradunek ere bai. Baionako gotzainak berak manifestaldian parte hartzerat deitua zuen.