Dimanche 25 mai au soir, tout le monde a été surpris par les résultats des européennes. Surprenante surprise !
Le FN n’est que le thermomètre. Il indique la fièvre. Il n’en est pas la cause. Tous les sondages disaient qu’il serait le premier parti. Le plus inquiétant ce sont ces 268.000 électeurs du département qui sont restés à la maison. Rien d’étonnant en cela.
Quand on est élu, il faut avoir un minimum de respect pour ses électeurs. Il y a 5 ans nous avons envoyé à Bruxelles un certain Lamassoure qui a disparu du paysage. Sans crier gare ni dire merci il est parti là-bas, quelque part au Nord de la Loire. Alliot-Marie, qui l’a remplacé au pied levé, ne nous a pas davantage donné d’explication de cette désertion. Si nous ne comptons pas plus que cela, il ne faut pas qu’ils s’étonnent de ce qu’ils ne comptent pas non plus davantage à nos yeux.
José Bové a sollicité entre autres les voix abertzale, quelques semaines après voir soutenu ceux qui nous ont hués à la mairie de Bayonne, chose qui ne s’est vue nulle part en France, même pas du côté du FN ou contre le FN.
Cinq ans qu’ils étaient là-bas. Qu’ont-ils fait pendant ce temps ? On se serait attendu à un bilan à leur retour chez nous. Qu’ils nous expliquent ce qui avait bien ou mal marché. Que l’on nous explique par exemple comment ils ont élu président ce Luxembourgeois dont le pays est un des paradis fiscaux : son PIB, 108.000 $, est le premier du monde, bien loin devant la France avec ses 41.000 $.
Nos députés sont-ils pour ou contre les paradis fiscaux ? Ils ne nous l’ont pas dit pendant la campagne. Comment se fait-il qu’ils ont mis la Banque Européenne dans les mains d’un ancien de Goldman Sachs de sinistre mémoire depuis le scandale des subprimes et de la crise de 2007, d’un homme qui a permis à la Grèce d’être admise dans l’Europe en l’aidant à présenter un bilan financier falsifié ?
Comment se fait-il que cette même BCE prête mille milliards aux banques, si vertueuses, à 0,05%, lesquelles prêtent le même argent à 2,5% aux pays européens, cinquante fois plus cher pour une simple opération comptable, au lieu de prêter la même somme, directement aux pays membres. Cela diminuerait la dette de 47 milliards.
Comment se fait-il qu’ils jouent le jeu de l’OMC, sans imposer à la Chine envahissante, de respecter les obligations même OMC?
Quant à l’avenir, sont-ils d’accord pour que l’impôt sur les bénéfices soit de 25% en Europe et 38% aux Etats-Unis ? Sont-ils pour ou contre le TAFTA ? Mais tout cela, et d’autres questions, nous n’en avons pas entendu parler durant la campagne. Par contre, on en a entendu au moins un se plaindre de la fuite des cerveaux. Des cerveaux Français quittant l’Hexagone bien sûr, alors que la France a tant investi pour les former.
Scandale inadmissible ! Personne n’a rien dit de la fuite des cerveaux des pays pauvres vers l’Europe. Le Bénin dont 526 citoyens sont médecins n’en dispose que de 311 (1 pour17.000 habitants), les 215 autres étant partis exercer en Europe, la plupart en France qui dispose d’un médecin pour 500 habitants. Cela ne s’appelle pas fuite de cerveaux mais immigration sélective. Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites!
Quelle est la position de nos députés sur ce sujet ? Tout cela, et bien d’autres choses, nous n’en saurons rien : il n’en a pas été question pendant la campagne. Ils ne nous ont parlé que du danger du FN. Comme si cela suffisait à nous motiver pour leur assurer une carrière politique jusqu’à la mort!
La série interminable des affaires venant de plus disqualifier la classe politique qui, entre deux élections donne l’impression d’avoir pour premier souci, sa réélection. Comme si une charge était à vie ! Si elles veulent un jour motiver les dizaines de milliers d’abstentionnistes, il faudra que la gauche comme la droite fassent un grand nettoyage des écuries d’Augias et qu’elles mettent à la retraite au moins ceux qui ont fait deux mandats pour qu’ils ne s’endorment pas à Bruxelles. Leurs remplaçants, même apprentis, ne pourront faire plus mal. Nous ne les payons pas 15.000€ par mois, plus 300€ par jour de présence, plus les frais de voyages, pour fixer de nouvelles normes européennes sur le diamètre des boîtes de conserve ou la largeur des lignes blanches du bord de la route.