François Hollande
«Je suis pour que les langues régionales soient reconnues et parlées. Si je suis président de la République, j’aurais à envisager avec le Parlement, une modification de la Constitution pour ratifier la charte des langues régionales. C’est dans ce sens-là que nous pourrons permettre à la langue corse d’assurer sa vitalité. Cette mesure s’appliquera à toutes les langues régionales, dans la mesure où je ne fais pas de différence entre la langue corse et les autres langues régionales. En rappelant, néanmoins, que la seule langue officielle est le français.»
Interview de Corse Matin
du 15 septembre 2011
Martine Aubry
La candidate à la primaire du PS propose un enseignement obligatoire du breton, sauf si les parents expriment clairement leur désaccord.
Martine Aubry, dans la semaine qui précède le premier tour de la primaire du PS, s’exprime clairement en faveur de l’enseignement du breton. Elle préconise même, là où une langue régionale est pratiquée, son enseignement presque obligatoire sous la forme d’un apprentissage français/langue régionale. La proposition de Martine Aubry est précise: cet enseignement sera la règle «sauf désaccord express des familles».
Pour la maire de Lille, ce renforcement de l’identité régionale ne peut que renforcer la République. Et l’enjeu n’est pas seulement culturel. «Il est devenu évident qu’on défend mieux la République française quand on la vit dans son territoire, avec sa culture. Et c’est parce que je défends avec ardeur l’idéal républicain que je défends la diversité culturelle de la France et des Français», poursuit Martine Aubry, qui rejette vertement l’idée selon laquelle le développement des langues régionales viendrait fissurer l’unité nationale. C’est même, pour elle, tout le contraire. «L’unité de la France doit-elle passer par l’uniformité?», demande-t-elle.
Voilà pour l’objectif. Quant aux moyens, Martine Aubry fait une proposition. Jugeant qu’il reste sans doute illusoire de laisser à l’État l’apprentissage des langues régionales, elle propose d’en faire une compétence nouvelle des Régions. Avec la suite logique: «Bien évidemment, les décisions des recteurs d’académie devront s’articuler avec cette politique régionale».
Ouest France
mardi 4 octobre 2011
Eva Joly
L’eurodéputée franco-norvégienne, qui en-seigne en Norvège dans une université créée pour la minorité Sami, proposera également, si elle est élue, “la reconnaissance des langues régionales”.
La candidate Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle l’a annoncé à l’université d’été de Régions et Peuples Solidaires (RPS). Gros succès pour Eva Joly, qui défend “une Europe fédéraliste des régions”. Son parti défend ainsi “la réunification de la Bretagne” —par le rattachement de la Loire-Atlantique—, “l’autonomie bas-que” —d’une région pouvant aller de l’Espagne à la France—, ou encore “une collectivité territoriale unique de la Corse”.
Si elle est élue, l’eurodéputée franco-norvégienne proposera aussi “la reconnaissance des langues régionales”. Elle dénonce “la volonté hégémonique d’imposer l’unique langue française” et “les poursuites contre des maires qui s’expriment dans une autre langue”. Selon elle, “on ne peut pas imposer l’enseignement des lan-gues régionales, mais on peut imposer l’offre”. Pour sauver certaines langues me-nacées, “il faut que, dès la maternelle, il soit possible de les parler”.