Lettre ouverte au vicaire général

CathédraledeBayonne

Michel Duvert, Paroissien ordinaire

Monsieur l’abbé, Je me permets de vous écrire très officiellement, car j’ai l’intention de donner à ma démarche une large publicité. Cette lettre ouvre donc mon action et voici son propos.

Voilà quelque temps, la presse (Herria du 4 décembre 2014 p.7 Baionako katedraletik euskara baztertua) s’est fait l’écho de l’émotion que nous, diocésains du Pays Basque, éprouvions devant les beaux panneaux explicatifs semés dans notre cathédrale.

Des panneaux rédigés en trois langues (français, anglais et espagnol) mais pas en euskara alors que dans l’ensemble des paroisses du diocèse de Bayonne, c’est la langue statistiquement la plus utilisée ne serait-ce que pour la liturgie. C’est l’évidence.

A ma connaissance cet article de presse, qui protestait fort justement, est resté sans effet.

Mépris ? Pourquoi l’éviction de l’euskara et pourquoi ce silence qui s’en suit ? Passant par Bayonne, j’ai donc interrogé un membre du clergé qui se trouvait dans la cathédrale cet après-midi du 19 février. Manifestement il ne savait pas de quoi il était question, il ne pouvait rien me dire d’officiel. Je vous écris donc afin de formuler le problème et de vous demander une réponse.

1. Je suis bayonnais, né dans cette ville, j’ai été baptisé dans cette cathédrale, catéchisé dans la paroisse de cette cathédrale et confirmé dans cette cathédrale par Monseigneur Terrier. Avouez qu’en ce sens je suis bien chez moi ici et tout à fait habilité à réagir. J’ajoute qu’à ces époques de mon enfance, et bien que bayonnais, l’euskara m’était tout à fait habituel ; ma famille l’attestera sans peine. Vous comprenez alors que je trouve tout à fait naturel que la langue de notre pays soit respectée et présente dans le sanctuaire emblématique de notre Pays. Vous comprendrez sans peine ma douleur de la voir ainsi mise à l’écart. Mais … qui l’a mise à l’écart? Qui et en vertu de quoi ?

2. Le précédent évêque, Mgr Molères, avait fait publiquement remarquer que les Basques étaient totalement chez eux dans cette cathédrale. Totalement signifie avec leur culture. Toute leur culture. Monsieur Jean Haritschelhar, président d’Euskalzaindia-Académie de la langue basque, avait en son temps, salué et rendu hommage à la franchise de notre pasteur. La gouvernance aurait-elle changé à Bayonne ? Qui en a pris l’initiative ? Vous vous devez de nous faire part de cette nouvelle orientation. Les chrétiens n’appartiennent à personne, ce sont des gens responsables et donc libres.

3. Vous savez sûrement que, dans son état actuel, ce sanctuaire majeur fut construit par nos ancêtres au moyen-âge ; voyez la naissance de la province associée à celle du diocèse. Parmi les excellents ouvrages en la matière, je ne saurais assez recommander le dernier en date, celui de Mgr. B. Goïty, édité justement par l’évêché. Qui a donc décidé de le convertir en simple monument historique qui se visite sur un mode trilingue et évacue toute allusion à une vie de célébrations ? Iriez-vous jusqu’à éditer un nouveau “missel patrimonial”, en latin convenu et doublé d’un guide touristique trilingue… Dans ce cas toute dimension humaine sera évacuée une fois pour toutes !

Les portes de notre sanctuaire étaient-elles fermées lorsqu’à Pentecôte, l’Esprit est venu apportant le don des langues ? Ou bien avez-vous égaré les directives de Vatican II dont vous dites être les zélateurs ? Ou alors est-ce la première étape de notre conversion, celle au trilinguisme afin d’accéder à votre royaume, antichambre de celui de Dieu (j’espère…) ?

Comme beaucoup de mes amis, je suis outré mais surtout meurtri. Avez-vous mesuré la portée de votre acte ? Ce que vous faites ou ce que vous tolérez de la façon dont c’est fait et toléré, est inadmissible. C’est une agression et nous sommes prêts à nous défendre s’il le faut.

Zer pasatzen zaigu gure katedrala huntan? Gure etxea dea ala ondare miresgarri bat? Herrikoa zaiguna edo kuriositate bitxi bat? Zer da eliza bat, monumentu bat ala herriaren bihotza? Edo, Elizak gure bizi bideetan laguntzen gaitu ala behargabeko harri meta eder bat da, bisitatzen den jostagailu bat da? Nork hartzen ditu erabakiak hemen gure euskaldun giristino bizian? Nork eta zertarako? Zinez hasarre gorrian naiz. Uler dezazun! Ene agurrik zintzoenak, Jauna.

Soutenez Enbata !

Indépendant, sans pub, en accès libre,
financé par ses lecteurs
Faites un don à Enbata.info
ou abonnez-vous au mensuel papier

Enbata.info est un webdomadaire d’actualité abertzale et progressiste, qui accompagne et complète la revue papier et mensuelle Enbata, plus axée sur la réflexion, le débat, l’approfondissement de certains sujets.

Les temps sont difficiles, et nous savons que tout le monde n’a pas la possibilité de payer pour de l’information. Mais nous sommes financés par les dons de nos lectrices et lecteurs, et les abonnements au mensuel papier : nous dépendons de la générosité de celles et ceux qui peuvent se le permettre.

« Les choses sans prix ont souvent une grande valeur » Mixel Berhocoirigoin
Cette aide est vitale. Grâce à votre soutien, nous continuerons à proposer les articles d'Enbata.Info en libre accès et gratuits, afin que des milliers de personnes puissent continuer à les lire chaque semaine, pour faire ainsi avancer la cause abertzale et l’ancrer dans une perspective résolument progressiste, ouverte et solidaire des autres peuples et territoires.

Chaque don a de l’importance, même si vous ne pouvez donner que quelques euros. Quel que soit son montant, votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer notre mission.


Pour tout soutien de 50€/eusko ou plus, vous pourrez recevoir ou offrir un abonnement annuel d'Enbata à l'adresse postale indiquée. Milesker.

Si vous êtes imposable, votre don bénéficiera d’une déduction fiscale (un don de 50 euros / eusko ne vous en coûtera que 17).

Enbata sustengatu !

Independentea, publizitaterik gabekoa, sarbide irekia, bere irakurleek diruztatua
Enbata.Info-ri emaitza bat egin
edo harpidetu zaitezte hilabetekariari

Enbata.info aktualitate abertzale eta progresista aipatzen duen web astekaria da, hilabatero argitaratzen den paperezko Enbata-ren bertsioa segitzen eta osatzen duena, azken hau hausnarketara, eztabaidara eta zenbait gairen azterketa sakonera bideratuagoa delarik.

Garai gogorrak dira, eta badakigu denek ez dutela informazioa ordaintzeko ahalik. Baina irakurleen emaitzek eta paperezko hilabetekariaren harpidetzek finantzatzen gaituzte: ordaindu dezaketenen eskuzabaltasunaren menpe gaude.

«Preziorik gabeko gauzek, usu, balio handia dute» Mixel Berhocoirigoin
Laguntza hau ezinbestekoa zaigu. Zuen sustenguari esker, Enbata.Info artikuluak sarbide librean eta urririk eskaintzen segituko dugu, milaka lagunek astero irakurtzen segi dezaten, hola erronka abertzalea aitzinarazteko eta ikuspegi argiki aurrerakoi, ireki eta beste herri eta lurraldeekiko solidario batean ainguratuz.

Emaitza oro garrantzitsua da, nahiz eta euro/eusko guti batzuk eman. Zenbatekoa edozein heinekoa izanik ere, zure laguntza ezinbestekoa zaigu gure eginkizuna segitzeko.


50€/eusko edo gehiagoko edozein sustengurentzat, Enbataren urteko harpidetza lortzen edo eskaintzen ahalko duzu zehaztuko duzun posta helbidean. Milesker.

Zergapean bazira, zure emaitzak zerga beherapena ekarriko dizu (50 euro / eusko-ko emaitzak, 17 baizik ez zaizu gostako).

2 réflexions sur « Lettre ouverte au vicaire général »

  1. Mikel Duvert izenekoa euskal-herrian sortia
    Maite duzu gure herria zarela ezagutia
    Euskara maite duzula halaber euskal-herria
    Gure hizkuntz xaharra dela beti hor mexprexatia
    Zure oihuaren oiharzuna merexi da entzutia

Les commentaires sont fermés.