Le coup doit être rude pour le patronat du Pays Basque. Le quotidien El Correo avait en effet clairement indiqué ses souhaits, et en avait même fait sa Une le 10 mars 2014: “ELA se juega su supremacia, mas hostigada que nunca por patronal y los otros sindicatos”.
D’après El Correo, le patronat espérait voir la représentativité d’ELA baisser au dessous de 35 % dans la communauté autonome basque, pensant que cela l’obligerait à réviser sa stratégie de syndicalisme de confrontation.
Les résultats de “la période concentrée” des élections syndicales (4 mois —de septembre à décembre 2014— pendant lesquels se renouvellent une bonne partie des délégués syndicaux du Pays Basque sud) ont douché ces espoirs.
Non seulement ELA obtient 39,88 % à lui tout seul dans la Communauté autonome basque, augmentant de 0,20% par rapport à 2013 (et dépassant la barre des 40% dès janvier 2015). Mais en outre, les CCOO et l’UGT, qualifiés par la centrale majoritaire de “syndicats d’accompagnement des politiques patronales et gouvernementales” perdent respectivement —sur la même période et le même territoire— 0,42% et 0,55%.
Dans la Communauté autonome basque, ELA rassemble plus de suffrages que ces deux organisations réunies (30,92 % à eux deux) alors même qu’ils sont les deux premiers syndicats dans le reste de l’Etat espagnol.
D’une manière générale, les deux syndicats abertzale LAB et ELA réunissent 58,22% des votes dans la Communauté autonome basque, constituant ainsi une claire majorité syndicale à eux tout seuls. Ils sont également majoritaires au niveau du Pays Basque sud pris dans son ensemble, Communauté forale de Navarre comprise. Il y font en effet 52,21% (35,08% pour ELA et 17,13% pour LAB) pendant que la somme CCOO + UGT n’y totalise que 36,52%. Le syndicalisme de confrontation sort donc clairement vainqueur de cette période concentrée, au grand dam du patronat, des principaux partis et médias.