Département français au moment de la création de la Communauté économique européenne (CEE), l’Algérie est intégrée à cette dernière dès ses débuts en 1957. Mais lors de son accession à l’indépendance, en 1962, l’Algérie quitte de facto la CEE. Ce fut un Alxit, dirait-on aujourd’hui.
Pendant des années, l’Algérie bénéficie d’une certaine zone grise dans ses relations avec l’Europe, profitant même d’un accès largement illimité au marché européen. Ce n’est qu’en 2005 que l’UE et Alger signent un accord d’association pour formaliser leurs relations.
Le Groenland (56.000 habitants), la plus grande île du monde, appartient au Danemark lors de l’adhésion de ce dernier à la CEE en 1973. Mais une fois obtenue une autonomie étendue auprès de Copenhague, les autorités de Nuuk, la capitale du Groenland, organisent le 23 février 1982 un référendum sur la place du territoire dans la CEE. Le camp en faveur d’une sortie l’emporte avec 53% des votes, exploitant un fort ressentiment anti-européen nourri par les problèmes de surpêche perpétrée par les flottes industrielles de la CEE dans les eaux du Groenland. Le Groexit est acté le 1er février 1985. Toutefois, le Groenland fait encore officiellement partie des Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) de l’UE et il reste éligible à certains fonds européens selon l’accord de partenariat entre l’UE et le Groenland.
Saint-Barthélemy aux Antilles: cette petite île a longtemps eu le statut de commune du département français de la Guadeloupe, dont elle n’est séparée que par 250 kilomètres. Elle appartenait donc pleinement à l’Union européenne. Le 15 juillet 2007, avec l’île voisine de Saint-Martin, Saint-Barthélemy devient à la suite d’un changement de loi en France, une collectivité d’Outre-mer (COM). Puis le 1er janvier 2012, elle prend le statut de Pays et Territoire d’Outre-mer (PTOM). Elle ne fait donc plus partie de l’UE, contrairement à Saint-Martin. Le Vieux continent se trouve ainsi officiellement rétréci des 25 km² de superficie de cette île. Toutefois, de nationalité française, les habitants de « Saint- Barth » restent des ressortissants de l’UE et continuent d’ailleurs à utiliser l’euro comme monnaie grâce à des accords spécifiques. De quoi faire sourire les Catalans lorsque l’Espagne les menace de devoir quitter l’Union européenne et l’euro, si jamais ils accèdent à la souveraineté. L’ingénierie juridique fait toujours des miracles.