Les élections législatives auront lieu le 11 juin (premier tour) et le 18 juin (second tour). Depuis l’instauration du quinquennat, ces élections se retrouvent noyées dans le flot médiatique de la présidentielle et des nominations et investitures qui en découlent. Localement, ce sont les premières élections depuis la mise en place de la Communauté Pays Basque et les dernières élections locales (il y aura les européennes en 2019) avant les municipales et communautaires de 2020. Le paysage politique post-présidentielle est chamboulé.
Après ce second tour où les deux partis historiques de la droite et la gauche française n’étaient pas qualifiés, la présidence Macron commence autour de divisions profondes sur la stratégie à adopter vis-à-vis du nouveau président. Ces tergiversations ont leur écho au niveau du Pays Basque Nord.
Multiplication des candidatures
Comme il y a cinq ans, les candidatures ne manqueront pas lors de ces législatives ; le record est même battu avec 42 candidat-e-s contre 40 la fois précédente. Pour une élection ne bénéficiant que de peu d’exposition médiatique cela peut paraître aberrant. Les trois députés sortant se représentent chacun sur leur circonscription. Avec tous ces prétendants au poste de député, difficile de pronostiquer les résultats.
Même si les sondages semblent donner à Emmanuel Macron une majorité, on sait bien que les électrices et électeurs ne votent pas de la même manière aux présidentielles et aux législatives.
La personnalité du candidat, son implication au niveau local et son parcours entrent en compte. Les socialistes Colette Capdevielle et Sylviane Alaux repartent pour un tour et Bernard Uthurry, d’Oloron, se lance sur la quatrième circonscription.
Le trio PS devra faire face aux divisions de leur famille politique et incarne aussi un bilan de gouvernement décrié.
Alors qu’ils ont passé une partie de mandat avec le PS puis mené campagne avec Benoît Hamon, les militants Europe Ecologie Les Verts présentent trois candidats en Pays Basque.
A gauche, la France Insoumise et le Parti Communiste qui sortent d’une présidentielle derrière le même candidat seront ici opposés les uns aux autres.
Le Front National, l’UPR d’Asselineau, Debout la France de Dupont Aignan et même le Parti Chrétien Démocrate de Boutin auront au moins un représentant en Pays Basque.
Du côté abertzale, le PNB est présent sur les trois secteurs tout comme EH Bai qui a choisi la constance en reconduisant les candidats de 2012.
Enfin sur le Pays Basque Nord les candidatures En Marche semblent bien avoir été fixées en mairie de Pau tant la signature de François Bayrou dans le choix des candidats apparaît comme une évidence.
Sur la quatrième circonscription, le sortant Jean Lassalle y retourne. Après sa campagne présidentielle, le député-maire de Lourdios, élu depuis plus de 40 ans, ne fait-il pas le coup de trop?
Les lignes bougent et, par moments, les convictions laissent place à l’opportunisme. Plus de 20 demandes d’investiture sont parvenues au comité d’En Marche pour la cinquième circonscription et autant pour la sixième.
Le chamboulement politique autour d’En Marche prend tout son sens sur la sixième circonscription obligeant même l’UDI à clarifier la situation par le biais d’un communiqué : Maider Arostéguy est candidate pour Les Républicains mais encartée UDI, Vincent Bru est membre de l’UDI investi par En Marche, mais l’UDI présente et soutient donc Stéphane Alvarez.
Comprenne qui pourra !
Toutes ces candidatures risquent d’entraîner
un éparpillement des voix
et pas grand monde,
à quelques jours du scrutin,
ne peut en prédire l’issue.
Il se peut même
que nous assistions
à quelques surprises.
Une campagne qui ne démarre pas
Comme évoqué en introduction, ces législatives se retrouvent coincées dans le tourbillon médiatique de la présidentielle. Si bien que la campagne ne semble pas vraiment avoir démarré. Tout comme la campagne de la présidentielle, le débat sur le fond et sur les propositions des uns et des autres n’a, pour ainsi dire, pas lieu. Il faut souligner le choix des différentes rédactions locales qui ne font pas un suivi particulier de ces élections. Il y a cinq ans, Sud-Ouest / France Bleu / FR3 Euskal Herri avaient organisé des tables rondes. Dès la campagne présidentielle de 2012, chaque mercredi France Bleu traitait d’un sujet thématique avec des représentants des sensibilités politiques locales.
Cette fois rien de tout cela et la seule table ronde aura lieu sur les ondes d’Euskal Irratiak. On entend souvent dire que les citoyens se détournent de la politique, c’est à se demander si l’inverse n’est pas de plus en plus vrai !
Le principal de la campagne se passe donc sur les marchés, en porte à porte et réunions publiques et, bien sûr, sur les réseaux sociaux.
Pour être qualifié au second tour il faut recueillir 12,5% des inscrits ou alors terminer deuxième. Toutes ces candidatures risquent d’entraîner un éparpillement des voix et pas grand monde, à quelques jours du scrutin, ne peut en prédire l’issue. Il se peut même que nous assistions à quelques surprises.
L’abstention aura également son importance. L’enjeu pour le territoire est capital. Le principal ici n’est pas de savoir quelle majorité donner au président Macron et son premier ministre du parti Les Républicains.
Non, en Pays Basque on le sait mieux qu’ailleurs, des députés de convictions et qui s’engagent, est plus porteur.
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