Pauline GUELLE – Doctorante en Droit public à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour sous la direction du Professeur Jean-Pierre Massias.
Dimanche a commencé le festival du film documentaire en lien avec la Justice transitionnelle organisé par l’Institut Universitaire Varenne à Baigorri. En parallèle de son université d’été « Processus de paix et Justice transitionnelle », il portera cette année sur le thème « Mémoires de guerre ». Tout au long de la semaine, sept films sont projetés dans la salle Bil Etxea de Baigorri. Un festival libre, gratuit et ouvert à tou·te·s !
Justice transitionnelle et Mémoire
Chaque soir une projection est proposée dans le cadre du festival du film documentaire qui portera un intérêt spécifique aux questions relatives à la mémoire. Un rendez-vous original dans la mesure où les films tous suivis de débats nous immergeront par le biais de récits ou de témoignages au cœur des problématiques mémorielles. Une interrogation primordiale lorsque l’on s’intéresse aux différents mécanismes de la Justice transitionnelle et à leur possible mise en application. En effet, le concept de Justice transitionnelle tente d’intervenir au lendemain d’une dictature, d’un conflit et/ou après l’existence de violations des Droits de l’Homme dans un territoire donné. Une conception de la justice voulant s’établir au sein d’Etats en transition et faisant appliquer l’établissement et la reconnaissance de la vérité, la justice, le droit à la réparation des victimes et la mise en œuvre de garanties de non-répétition. La mémoire, elle, est un enjeu transversal à la Justice transitionnelle ; un élément qu’il est important de saisir pour mieux comprendre la nature des conflits et surtout ce qu’ils ont entraîné comme traumatismes dans la société. Les politiques de mémoire ainsi que leur absence expliquent la perception du conflit par les camps en opposition.
Un tour du monde des Mémoires de guerre
À travers sept films et pendant sept jours, le festival qui se tient à Baigorri donne la parole aux réalisateur·rice·s. Du Procès de Nuremberg aux négociations de paix en Colombie, chaque documentaire ouvre des portes et nous aide à comprendre davantage la réalité de chaque conflit et ses spécificités. En se plongeant dans « Le Procès de Nuremberg : les nazis face à leurs crimes », Christian Delage – présent lors de la projection – nous montrera les coulisses du premier procès intenté par une instance judiciaire internationale. Ensuite, nous irons à la rencontre des habitant·te·s de la ville de Prijedor en Bosnie-Herzégovine qui nous parlerons de l’histoire du camp de concentration de Trnopolje ; une école devenue camp, puis redevenue école, un récit aujourd’hui souvent réduit au silence. Mardi soir nous prendrons la route pour la Colombie où pendant dix ans les paramilitaires proches du pouvoir ont semé la terreur. Des chefs paramilitaires jugés sous les yeux des victimes qui attendent la vérité. Puis, nous nous dirigerons vers un autre continent, celui de l’Afrique où les violences et l’impunité font loi en République Centrafricaine depuis la crise de 2013. D’un continent à l’autre, c’est en revenant au Sri Lanka que le réalisateur Jude Ratnam issu de la minorité tamoule raconte l’histoire de son pays et des violences en donnant la voix aux groupes militants dont les Tigres tamouls. Vendredi, la caméra de Nabil Ayouch nous emmènera dans les camps de réfugié·e·s palestinien·ne·s au Liban afin qu’il·elle·s témoignent de leur histoire, ces témoignages ont été montré à des israélien·ne·s résidant dans leurs villages.
Comment construire la paix ?
Pour clore cette double programmation – université d’été et festival du film documentaire – une dernière journée est organisée à Baigorri. À cette occasion, dès 15h30 le film de Natalia Orozco « Le silence des armes » sur les négociations de paix en Colombie sera diffusé à Bil Etxea. S’en suivra une table ronde en présence d’acteur·rice·s du Pays basque, du Kosovo, du Rwanda et de Colombie pour échanger sur la question des mécanismes menant à l’établissement d’une paix durable. Le journaliste Charles Enderlin viendra conclure cette semaine de rencontres autour des Mémoires et de la Justice transitionnelle. Tout cela avant de fêter ensemble la fin de cette semaine riche de rencontres et de partage !
Toutes les informations concernant le festival du film sont disponibles en ligne en cliquant sur le lien suivant :https://fr.scribd.com/document/381942434/Festival-du-Film-documentaire-de-Baigorri-Memoires-de-guerre
Festival du Film documentaire de Baigorri – Mémoires de guerre by Magalie Besse on Scribd
Malheureusement on voit bien que le schéma de la justice transitionnelle a du plomb dans l’aile et qu’on se dirige plutôt vers une organisation du monde avec des zones de guerre permanente. En outre c’est un schéma qui se base sur une vision libérale, mais le libéralisme est-il synonyme de paix ?
ici ou ailleurs, pas de paix entre les classes !
Appel au Jihad Social!