Quarante cinq prévenus dont deux avocats très connus, Arantza Zulueta et Jon Enparantza membres et animateurs de Herrira qui oeuvre en faveur des preso, ont accepté le 16 septembre de reconnaître leur “participation active” à ETA devant l’Audiencia nacional à Madrid. Ces aveux étaient exigés par le ministère public espagnol et l’Association des victimes du terrorisme (AVT).
En échange, leur condamnation a été substantiellement allégée. Ayant effectué la majeure partie de leur peine en préventive, les deux avocats resteront cinq mois en prison et ne pourront exercer leur profession, respectivement durant quatre et cinq ans.
Les 45 autres accusés qui ont déjà été incarcérés pendant une à deux années, ne retourneront pas derrière les barreaux.
Parmi eux, une élue du conseil municipal d’Iruña est frappée d’inéligibilité pendant deux ans et devra abandonner son siège.
Ce n’est pas la première fois que des militants abertzale doivent se plier à cette parodie de justice, bien loin de la “justice transitionnelle” susceptible d’apaiser un conflit. Au lieu de favoriser l’émergence d’un vivre ensemble et une coexistence pacifiée, l’Espagne marque son emprise sous sa férule habituelle en soumettant ses opposants au chantage. Elle active les mécanismes de sa “justice” politique ou “justice” des vainqueurs. Deux de ses autres champs d’action touchent aux symboles et à la guerre mémorielle, portant sur le récit historique des cinquante dernières années.