L’ultra Jacobin et son groupe PS-PC refusent de voter en faveur de la réhabilitation des locaux vétustes acquis par la ville de Bayonne et qui seront loués au nouveau collège de Seaska.
C’était au conseil municipal de Bayonne le 13 décembre 2018. L’assemblée présidée par le maire Jean-René Etchegaray est appelée à approuver la réalisation de travaux à hauteur de 1,5 millions d’euros. Le but, remettre en état les locaux vétustes du collège public Jean-Jacques Rousseau où le nouveau collège Estitxu Robles de Seaska va s’installer, moyennant un loyer modique. Les travaux d’un montant total de 3,5 millions d’euros seront également pris en charge par le département (60%).
Au nom de la loi Falloux (1850) qui interdit à une commune d’accorder toute aide à l’investissement en faveur d’un établissement privé, Henri Etcheto et ses collègues du PS et du PC refusent donc de voter oui à deux délibérations qui n’en font qu’une, parce que “manifestement entachées d’illégalité”. Il invoque des raisons de coûts, d’écoles publiques bayonnaises qui attendent d’être construites, de loyer manifestement trop bas, et il botte en touche. Selon lui, c’est à la communauté d’agglomération Pays Basque qui détient la compétence linguistique de payer ces travaux et le réseau des ikastolas doit d’abord s’intégrer dans le service public de l’Education nationale. Gardons-nous de voir là les propos des “ennemis irréductibles et inexpiables de l’identité et de la langue basque” adjure Henri Etcheto qui voit dans cette délibération “des arrières pensées politiciennes électoralistes”. La conseillère municipale et ex-députée Colette Capdevielle que l’on croyait moins fermée à ces questions, reprend à son compte les propos d’Henri Etcheto.
L’élu abertzale Jean-Claude Iriart et celui de Baiona Bihar Mathieu Bergé (dissident du PS), tous deux sur la même longueur d’ondes, répondront à Henri Etcheto. La demande d’intégration du réseau des ikastolas dans le service public a déjà essuyé deux refus du gouvernement, en 1990 et en 2000. La compétence de la Communauté d’agglomération Pays Basque n’est pas incompatible avec celle des communes en matière de financement. Les deux peuvent apporter leur écot. Pour surmonter l’obstacle de la loi Falloux, une circulaire préfectorale dite “Durand” du nom de son rédacteur, permet le financement des dépenses d’investissement par les communes. Le maire et président de la Communauté d’agglomération Jean-René Etchegaray, qui en tant qu’avocat, a plaidé pour une dizaine de communes attaquées sur des délibérations du même type, approuve les déclarations des deux conseillers municipaux d’opposition.
On passe au vote. Et là, surprise. L’ensemble du groupe socialiste et communiste, Mme Capdevielle, MM. Etcheto, Duzert, Pallas et Artiaga, ne prennent pas part au vote. Comme si fictivement ils se retiraient du conseil municipal.
A leurs yeux, participer au vote de cette délibération, serait-ce encore trop? Serait-ce par la négative reconnaître que l’enseignement en immersion proposé par Seaska existe bel et bien en ce pays et qu’il progresse ? Apparemment oui. Pour ces gens-là, cet enseignement n’existe pas, il n’a même pas lieu d’être. Hail hortik antzara ferratzera!
Retrouvez l’intégralité de cette délibération du 13 décembre 2018 ci-dessous (via la vidéo ou la retranscription des débats en PDF) :
Henri Etcheto nous ressort la loi Falloux pour voter contre le financement par la ville de Bayonne de travaux de rénovation au collège Estitxu Robles. C’est illégal, dit-il, en s’appuyant sur une loi votée sous le président Napoléon III, futur Empereur. Il feint d’ignorer qu’une circulaire préfectorale permet aux communes de financer ce type de travaux, ce que font bon nombre de maires, y compris de gauche.
Henri Etcheto est aveuglé par sa haine anti-basque.
Henri Etcheto veut nous faire revenir au temps des catacombes. Au temps où il nous fallait manier la pelle et la pioche pour construire de nos mains notre ikastola. A temps où il fallait passer en contrebande quatre parpaings et trois madriers pour l’agrandir.
Henri Etcheto veut revoir les parents d’ikastola pendant les fêtes de Bayonne, entassés dans un garage de la rue des Cordeliers prêté par une abertzale «historique». Il veut nous revoir dans ce petit local enfumé, noyés dans la chaleur et la sueur, en train de fabriquer quelques milliers de talos, pendant six jours et six nuits, pour pouvoir payer bâtiments, salaires et éponger les dettes de notre école.
Henri Etcheto veut revenir au temps où le préfet faisait tout pour fermer l’ikastola de St Palais, sous prétexte que les WC du bâtiment n’étaient pas réglementaires.
Henri Etcheto veut revenir au temps où une inspectrice de l’Education nationale, Mme Prigent, déclarait publiquement que de «mauvaises fées se sont penchées sur le berceau des enfants scolarisés par les ikastola».
Henri Etcheto veut nous ramener au temps des grèves de la faim des parents d’ikastola à la cathédrale de Bayonne, pour parvenir à signer un contrat provisoire avec l’Education nationale.
De ce retour en arrière que nous n’en voulons à aucun prix. Henri Etcheto par son vote et sa déclaration du 13 décembre 2018, a lui-même signé son échec électoral. Il ne sera JAMAIS maire de Bayonne.