Lorsque vous étiez députée, vous avez déployé des efforts pour faire évoluer le cadre législatif des langues et cultures régionales. Soit. Sans grand résultat, vous le reconnaissez vous-même. Le colloque dont vous me faites part est le nième du genre et malheureusement les colloques n’ont jamais eu force de loi.
Dans ce contexte juridique que vous n’êtes pas parvenue à changer, devenue conseillère municipale, vous refusez de voter en faveur de travaux de rénovation du collège Estitxu Robles. Mais vous affirmez : «Je ne suis pas opposée aux travaux de réhabilitation de cet établissement scolaire». Bien étrange façon de ne pas vous y opposer. Vous auriez pu voter oui, comme l’ont fait d’autres conseillers municipaux de gauche. Vous indiquez les raisons de votre opposition et refusez de participer au vote. Pour vous, cette délibération n’a même pas lieu d’être. Vous ajoutez que cet argent voté devrait être attribué à d’autres établissements scolaires qui attendent et qui doivent passer avant le collège de Seaska. A votre avis, celui-ci n’est donc pas prioritaire. Curieuse manière de soutenir l’enseignement en immersion de la langue basque.
L’euskara et son enseignement n’ont jamais été prioritaires. Et c’est bien là notre drame. Alors qu’une langue en péril devrait bénéficier, au nom de la «réparation historique» (1), de moyens décuplés, dus par les institutions qui ont imposé son anéantissement par une «inqualifiable répression» (2). Avec pour effets la haine de soi pour des générations, l’ignorance, le reniement de notre langue et de notre identité ancestrales, phénomènes bien connus en Pays Basque et ailleurs.
Vous nous expliquez que si ce dossier avait été présenté à la Communauté d’agglomération, vous auriez voté pour. En politique, avec des si, on fait de grandes choses ! Votre attitude rappelle ceux qui, la main sur le cœur, jurent leur amour de l’euskara ou de l’écologie… mais au pied du mur, en définitive ils se défaussent : ce n’est pas la bonne instance dans le mille-feuilles, cette assemblée n’est pas compétente, une autre l’est davantage, ce n’est pas le moment, c’est trop tôt, c’est trop tard, il convient de créer une commission, faire appel à un bureau d’étude, le dossier n’est pas prêt, il est insuffisant, juridiquement fragile et précaire, mal ficelé, il faut au préalable lancer un audit, rédiger un rapport, consulter tel expert, etc. Bref, en attendant, rien ne se fait, tout s’enlise et au final, nous avons droit à un enterrement de première classe.
Celui qui ne veut pas faire avancer un dossier, trouve un prétexte et un obstacle. Celui qui veut qu’il aboutisse, trouve une solution et cela porte un nom dans l‘univers du pouvoir : l’ingénierie juridique. A condition qu’un ministre lui en donne l’ordre, un brillant énarque s’y colle. Le préfet Durand a fait le job, d’où sa fameuse circulaire qui ne trouve pas grâce à vos yeux.
Le conseil municipal de Bayonne ne serait pas compétent en la matière, la Communauté d’Agglo CAPB le serait. Votre attitude me rappelle celle de… Nicolas Sarkozy. Il se disait favorable à la taxe Tobin sur les transactions financières. Mais la France n’était pas le bon échelon pour agir ! C’était à l’Europe de décider. Là où l’unanimité à 27 est impossible à atteindre. Voilà, le tour est joué.
En réalité, c’est pour suivre le jacobin Henri Etcheto que vous avez refusé de voter en faveur des travaux de réhabilitation du collège basque.
Votre comportement dans cette affaire renvoie à celui qui fut le votre pour la loi travail, El Khomri. Tout le monde se souvient de l’énorme mouvement d’opposition sociale, et en particulier syndical, qu’a suscité ce texte, finalement voté grâce à la mise en œuvre de l’article 49-3 par le premier ministre socialiste Manuel Valls. Des députés socialistes frondeurs souhaitaient déposer une motion de censure, seul moyen de contrer efficacement ce projet de loi. Pour cela, il fallait réunir 58 noms, seuls 56 ont signé. En Iparralde, une intense campagne et des manifestations, en particulier de Bizi !, eut pour objet de demander à nos deux députées socialistes de soutenir cette motion de censure. Votre collègue luzienne, la députée Sylviane Alaux a accepté. Elle a signé. Et vous ? Vous déclariez la main sur le coeur que vous étiez opposée à la loi El Khomri, que vous batailliez ferme en ce sens. Finalement, vous avez refusé de signer.
(1) Rapport de Henri Giordan au ministre de la culture Jack Lang, février 1982.
(2) Proposition de loi du PS sur les langues et cultures régionales du 18 décembre 1980, jamais votée par l’assemblée nationale.
Egun on M.Ellande
Décidément après Echeto, Duzert, Pallas, Capdevielle qu’il faudrait clouer au pilori!
Comme j’ai pu déjà l’écrire, je suis basque et de gauche!
L’exemple cité concerne un montage juridique farfelu (je suis consultant) où tous les élus stigmatisés n’avaient pas pris part au vote. Est ce pour autant être « anti basque primaire » ?
A moins que vos nombreuses contributions traduisent un courroux intérieur contre la gauche en général téléguidé par « un mauvais génie » du coté de la Mairie…..
Kaxu……
Après Echeto, Duzert, Pallas, Capdevielle… peut-être parce qu’il n’y en a pas un.e pour rattraper l’autre ?
Le » mauvais génie » en question, c’est sutout Etcheto lui-même. Ses déclarations et ses actions passées le prouvent amplement.
Aucun besoin d’un quelconque » téléguidage « .
Je remercie Enbata de nous donner toutes ces informations qui éclairent le marché de dupes que certain.e.s voudraient passer à Bayonne.
Antton,
Avant de les critiquer, vous les connaissez au moins?
Dans cette histoire, à qui profite le crime et ces écrits au vitriol? On peut bien se le demander.
M. Duny, vous étiez sur la liste de qui au 1er tour? Et pour qui « roulez » vous exactement
Quant au mauvais génie, c’est Etchegaray peut-être? C’est à croire que beaucoup ont vendu leur âme pour un plat de lentilles……..
Agur
Pas besoin de les connaître personnellement pour pouvoir juger leurs déclarations et leurs actes : ils sont de notoriété publique.
Dans l’alliance avec Etcheto et sa clique, il n’y aurait même pas de plat de lentilles.
Rien qu’un miroir aux alouettes !
Mattin,
Je suis «téléguidé», pour reprendre votre expression, par ma fille qui est scolarisée au collège Estitxu Robles, je connais bien ce dossier et j’y suis donc sensibilisé.
Je suis «téléguidé» par les idées de gauche ancrées dans ma famille depuis la fin du XIXe siècle, à Donibane Garazi. Nous sommes des Gorriak, des Républicains, à l’époque où ce mot désignait la gauche, celle de Charles Floquet, natif de St-Jean-Pied-de-Port. Je ne comprends pas qu’une candidate PS, Colette Capdevielle, se dise encore de gauche, alors qu’elle a refusé de faire barrage à la loi travail El Khomri en ne signant pas la demande de motion de censure. Sa collègue luzienne députée PS Sylviane Alaux a eu le courage de la signer. Collette Capdevielle, avec Valls, Hollande et Macron, ont tué la gauche à laquelle je crois. Comment voulez-vous que je prône une alliance avec eux, que je vote pour eux ?