Xabier Manterola, élu d’Hendaia Biltzen à Hendaye et militant EHBai
Jusqu’ici, doux et clément, l’hiver est soudainement devenu meurtrier. Une personne sans domicile fixe est décédée dans sa voiture à Hendaye dans la nuit de mardi 6 au mercredi 7, victime de la vague de froid qui s’est abattue cette nuit-là, ou de ses conséquences. Un drame qui rappelle que « mourir de froid » n’est pas qu’une expression. Les dommages sur le corps peuvent être sérieux, en particulier lorsque le changement des températures est brutal. Ce qui a été le cas cette nuit-là. Qu’a-t-on-loupé ? Malgré les enquêtes, les maraudes de la Croix Rouge, le travail de Txoko, l’aide alimentaire des associations caritatives, un centre hivernal ouvert par la municipalité… On en arrive là : un homme vivant dans sa voiture est mort à Hendaye.
Merci à vous, les bénévoles, qui doivent être démuni.e.s face à cette situation… mais n’est-il pas nécessaire de compléter ces équipes avec un ou une travailleur·euse social ?
On peut entendre et lire que c’est un choix de vie de certains et certaines SDF et qu’ils et elles ne veulent pas prendre la main qui leur est tendue. Peut-être ! Si on en reste à ce moment précis de leur vie. Mais si on regarde en amont on doit se poser la question de qu’a-t-on fait (ou pas fait) nous, les élu.e.s, pour ne pas en arriver à ce point de non-retour ? Comment une personne peut-elle refuser un toit, même précaire, lorsque il fait -0 dans la rue ?
Le contexte social qui s’est dégradé avec la crise économique et sanitaire, a généré une augmentation de la précarité financière et du nombre de personnes concernées par cette précarité. S’ajoute à cela une précarité sociale pour une grande partie du public concerné. Il s’agit notamment de publics exclus, en ruptures familiales, etc.
Accompagnement par l’hébergement et le logement
Il convient donc d’accompagner ces personnes dans les situations d’urgence où elles se trouvent, notamment par l’hébergement et le logement.
Nous devons agir pour un territoire inclusif, sans distinction de classe ou d’origine et en respectant le choix de tout un chacun et chacune.
Il faut construire à l’échelle du Pays Basque un observatoire de la précarité, afin soutenir et impulser les initiatives et projets des communes, des partenaires et bailleurs sociaux.
Il faut construire à l’échelle du Pays Basque
un observatoire de la précarité,
afin soutenir et impulser
les initiatives et projets des communes,
des partenaires et bailleurs sociaux.
Les PLH et PLU doivent s’emparer de ces questions et apporter une plus grande visibilité sur nos choix et priorités sur la question du logement.
Les intentions du PLH présenté par la Communauté d’Agglomération Pays Basque sont de « Produire moins, Produire mieux ». Mais dans les faits j’ai du mal à voir quels sont véritablement les leviers que ce PLH activera pour assurer un logement abordable pour tous et toutes.
Nous devons nous référer au Contrat Territorial du Pays Basque qui préconise de mettre en place un Plan Urgence Logement, en aidant à la production de logements locatifs sociaux sous maîtrise d’ouvrage bailleurs et des communes. Ainsi, il s’agit de parvenir à définir une politique habitat répondant à la fois à des objectifs quantitatifs, mais aussi qualitatifs : redynamiser la production de logement social ; définir une stratégie foncière: réinvestir le parc de logements existants de manière volontariste ; renforcer les moyens en faveur du logement des plus démunis.
Ou en sommes nous aujourd’hui ?
Sur notre commune, à Hendaye, le PLU prévoit un emplacement réservé et des servitudes de logements sociaux ; il appartient à notre collectivité d’être à l’initiative et d’engager une politique de maîtrise d’ouvrage publique afin de concrétiser des projets répondant aux besoins du territoire et de ses habitant·es.
C’est de notre responsabilité en tant qu’élu·es d’apporter des solutions qui répondent aux besoins des habitant·es de ce pays, et non aux besoins du marché immobilier.
Nous ne devons pas nous y soustraire et répondre «il ou elle ne voulait pas être aidé·e ».