Quand un journaliste vole au secours de la municipalité de Biarritz. «Délation : dénonciation faite dans un mauvais dessein (obtenir un avantage quelconque, tel de l’argent)» Définition Wiktionnaire. «Délation : dénonciation intéressée, méprisable, inspirée par la vengeance, la jalousie ou la cupidité» Définition Larousse.
Bizi corbeau ou journaliste toutou ?
«Bizi ! est-elle dans son rôle en donnant dans la délation ?» Telle est la grave question posée par un journaliste (anonyme) de Sud-Ouest.fr dans son article du mercredi 15 mai (www.sudouest.fr/2013/05/15/la-ville-de-biarritz-merite-t-elle-le-label-ecologique-agenda-21-1054527-4037.php). Que s’est il passé pour que soit utilisé un tel qualificatif, particulièrement connoté, contre cette association locale connue pour ses engagements écologistes ?
Aurait elle envoyé des lettres anonymes dénonçant des juifs ne mangeant pas bio ? Ou des francs-maçons roulant en 4X4 ? Aurait elle maquillé sa voix pour signaler par téléphone au commissariat le plus proche des communistes ne triant pas leurs déchets ?
Rien de tout ça pour le plus grand étonnement du lecteur de Sud-Ouest qui découvre que l’objet du délit n’est autre qu’un courrier adressé par Bizi au ministère de l’écologie, et envoyé à l’ensemble de la presse le même jour (voir le courrier en question en fin d’article). Bizi y fait part de ses raisons de s’opposer à la demande de labellisation «agenda 21 local» sollicité par la mairie de Biarritz auprès de ce même ministère.
La voix de son maire
Il n’en fallait pas plus au journaliste pour sonner la charge contre l’association avec un article totalement partial et s’inquiétant des humeurs des élus Biarrots Max Brisson et Michel Veunac qui s’agacent de plus en plus qu’un mouvement altermondialiste n’applaudisse pas leur bilan. Pour bien marquer le coup, Sud-Ouest.fr en venait même à prendre ses lecteurs à témoin en posant une question dont le résultat aurait du être prévisible au vu de la teneur de l’article qui l’introduisait : «Que pensez vous de l’initiative de Bizi ?».
Douche froide pour le journaliste indigné, ses lecteurs semblent avoir un avis diamétralement opposé. Sur 589 personnes y ayant répondu, seulement 33,1 % trouvaient comme lui que «l’initiative de Bizi est déplacée» contre 64,3 % qui la jugeaient «justifiée».
Lanceurs d’alerte, pas délateurs
Autre élément révélateur, la quasi-totalité des commentaires postés prenaient la défense de Bizi, reprochant au journaliste le ton particulièrement partial et engagé de son article et l’emploi du terme «délation» en soulignant entre autres :
-qu’un mouvement écologiste n’est pas forcément là pour s’attirer la sympathie des élus au pouvoir, mais pour défendre les dossiers environnementaux en affichant un certain niveau d’ exigence ;
-qu’il est également dans son rôle quand il combat le greenwashing, c’est-à-dire l’obtention de labels verts permettant de masquer le retard flagrant de Biarritz dans le domaine écologique ou de la mobilité durable ;
-que pour mesurer le niveau de pertinence de la position de Bizi, les lecteurs attendent plus d’un journaliste qu’il aborde dans un tel article le contenu concret du dossier Agenda 21 concerné ou la politique de développement durable Biarrote, plutôt que les états d’âme des deux principaux candidats au poste de maire.
Enbata Zikina
(Ce samedi 18 mai, l’édition papier de Sud-Ouest relevait le niveau en publiant un long article sur cette affaire, évitant tout qualificatif insultant et donnant la parole aux deux parties concernées : http://www.sudouest.fr/2013/05/18/bizi-met-la-pression-la-ville-contre-attaque-1057178-706.php )
Lettre de Bizi! au Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable :