Abstention catastrophique?

Abstention

Mahain gainean ziliportak
ez ditazke hain urrun bozak
chantait Manex Pagola :
Postillons par dessus la table,
les élections approchent.

Malgré la guerre d’Ukraine, on parle du prochain scrutin. Un des grands soucis est celui de l’abstention. Ne va-t-il pas être historique, alors qu’il n’y a jamais eu autant de candidats, donc de choix ? Qu’est-ce qui fait que les gens ne votent pas ? Je me suis souvent posé la question. Si les gens s’abstiennent ne serait-ce pas parce qu’ils n’y croient plus ? Ils n’ont plus confiance dans leurs élus.

Un exemple avec la guerre d’Ukraine. La riposte de de nos élus à Putin a été immédiate : on va paralyser la Russie en lui coupant les vivres : les banques lui seront fermées. Ces oligarques qui flambent sans compter dans nos casinos, sex-zentrums et autres yatch luxueux, ne pourront plus y dépenser l’argent dont ils ont dépouillé les citoyens Russes : leurs cartes bancaires seront neutralisées.

Question : comment se fait-il que nos policiers connaissent les cartes bleues de ces oligarques et qu’ils ont les moyens de les neutraliser alors que depuis des dizaines d’années il sont paralysés devant les milliards que nos oligarques indigènes exportent en ces puissants empires que sont les Iles Vierges, Cayman et autres paradis fiscaux ? Et le Luxembourg, dont nos élus ont élu le président à la tête de l’Europe. Explication de cette efficacité immédiate contre les Russes et de la paralysie chronique contre nos compatriotes?

Je me suis laissé dire que 40% du gaz consommé en France vient de Russie. Les banques bloquées, les Russes nous en font-ils cadeau ? Ou Poutine aurait-il débauché les chefs contrebandiers de Sare pour faire passer les 600 millions d’euros que coûtent chaque jour à la France céréales, gaz, pétrole etc… provenant de Russie ? Avec cet argent, elle peut se payer tout le matériel létal qui lui manquerait pour massacrer les Ukrainiens. N’insinuez pas que les Français seraient complices (indirects). Un esprit tordu m’a soufflé à l’oreille que nous ne pouvons tout de même pas demander à nos chers compatriotes de baisser leur thermostat de deux ou trois degrés et la vitesse sur route d’une vingtaine de kilomètres, pour diminuer notre facture de pétrole et de gaz. Pour le plus grand bien des Ukrainiens. Le confort des Français vaut bien la vie de quelques milliers d’Ukrainiens.

Pour la première fois depuis un mois j’ai entendu hier soir qu’il y aurait depuis plusieurs années une guerre civile dans le Donbass entre autochtones Russes et Ukrainiens. La guerre d’Ukraine aurait-elle des dessous pas trop avouables pour nous les expliquer clairement ? Personne ne nous en parlé jusqu’ici.

Pays Basque

Mais revenons à notre petit coin. Lorsque l’on a commencé à parler des ces foules d’Ukrainiens en fuite, je me suis frotté les yeux. Etais-je bien conscient ? Où a-t-on trouvé subitement à les loger par milliers alors que jusqu’ici les émigrés étaient condamnés à patauger dans la boue de Grande Synthe ou sous les ponts de Paris ? A moins d’avoir eu la chance de tomber sur le VVF de Baigorri ou le centre Pausa de Bayonne.

Le jour même où le France recevait les premiers Ukrainiens, on arrêtait à Urrugne des clandestins fuyant la guerre et la misère du Sahel dont on nous parle si peu : 21 Burkinabé tués par les jihadistes il y a 15 jours, 3683 écoles fermées au Burkina, 760,000 burkinabe souffrant de malnutrition aigüe. 10 civils tués par Boko Haram au Nord Nigéria. 27 morts, 7 disparus et 33 blessés au Mali le 4 mars par Al Qaida. Plus de 215 noyés dans la Méditerranée depuis janvier. Pourquoi si peu d’élus qui réagissent ? Ces morts ne sont que des nègres et nous ne sommes pas racistes.

L’avenir de la terre

Le grand problème de nos jours est l’avenir de la terre. Jusques à quand sera-t-elle habitable? Au lieu de prendre les décisions draconiennes que nécessite l’urgence, suggérées par la COP26 de Glasgow, nous continuons à polluer de plus belle. Nos élus veulent développer le trafic de Parme et du port de Bayonne. Main dans la main, CCI, Conseil de Développement, Herrikoa continuent à faire du Pays Basque un exemple de croissance économique sous prétexte de lutte contre le chômage comme si nous étions encore au temps de ces avions exportant en Amérique nos jeunes émigrés.
Ils proclament leurs réussites dans la lutte contre le chômage alors qu’au lieu de diminuer, celui-ci ne cesse d’augmenter. En jetant un regard en arrière, on se rend compte que plus ils créent d’emplois, plus il y a de chômeurs, phénomène bizarre que personne n’a jamais pu m’expliquer. Voici les chiffres :

StatChomage

En 34 ans le nombre d’emplois a augmenté de 52.746 et le chômage, de 6.618. Les emplois ayant augmenté les chômeurs auraient dû disparaître mais ils ont augmenté. On ne crée pas des emplois pour lutter contre le chômage, mais pour assurer la croissance, développer l’économie, le chiffre d’affaires des entreprises et le ranking de la CCI, du port de Bayonne et de l’aérodrome de Parme. On fait émigrer d’ailleurs des travailleurs qui aimeraient eux aussi « vivre et travailler au pays« , comme on disait.

En France la barre de 2,5 millions de chômeurs a été franchie en 1984. Elle était à 700.000 en 1975. Triplement en neuf ans. C’est le fruit des 30 glorieuses. Depuis, à deux exceptions près, elle se maintient au dessus de cette barre. 2,5 millions de chômeurs, cela fait partie de l’organisation (?) de notre économie telle que conçue par nos élus, de droite ou de gauche. Notre économie a besoin pour fonctionner, de capital, de salariés… et de chômeurs. Certains se félicitent de l’attractivité de leur commune et du Pays Basque. D’autres en rêvent. Mais cette attractivité n’a rien de mystérieux. Ce sont eux qui en sont les auteurs avec ses effets négatifs, que par ailleurs ils déplorent : dans son bulletin de conjoncture, la CCI donne les chiffres absolus sur toutes les lignes, sauf celle du chômage où l’on n’a droit qu’à des pourcentages… cachant les chiffres réels.

Le logement

Tous ces nouveaux salariés, il faut les loger. Où ? Au stade Jean Dauger et ses alentours ? Ils sont sacrés. Seuls les espaces agricoles restent à la disposition du premier venu. Chaque village DOIT avoir des terrains constructibles, même s’il est en déclin, en déficit de naissances par rapport aux décès. L’immigration amène automatiquement la construction de logements… et vice versa. Où, si ce n’est dans les espaces agricoles ? Question : pourquoi les terrains agricoles ne seraient-ils pas aussi « sanctuarisés » que la forêt de Chiberta ? Vous me direz que déjà il y a des espaces dédiés à l’agriculture et d’autres à l’habitat. Sauf qu’il faudra réviser POS et PLUI lorsqu’ils seront pleins… Malgré les belles paroles des uns et des autres. Notre société moderne est conçue pour fonctionner avec plus de deux millions de chômeurs, l’immigration et la disparition des terres agricoles au fur et à mesure que l’on en a besoin.
Il n’y a guère, il restait encore des zones constructibles du côté de la côte, mais nos élus ont donné la préférence aux étrangers venant ici pour un mois de vacances. Et voilà ces demeures aux fenêtres fermées onze mois par an. Pas de logement pour nouveaux immigrés et indigènes. Nous disposons au Pays Basque de 200.000 logements dont 29% sont résidences secondaires (46.000) ou vides (11.930) . Dans certaines communes, il y a autant de résidences secondaires que de logements principaux : 49,5% à Getari !! Leur nombre a augmenté de 284% en 50 ans à Biarritz : rien n’y est plus constructible… sauf pour le complexe d’Aguilera.
Et je ne parle pas de ces grandes fermes de l’intérieur tombant en ruines. J’en vois une : sur son emplacement, celui de son hangar et de sa bergerie on pourrait construire plus de quinze logements, sans arracher un are à l’agriculture. Et combien de cas semblables !

Les logements à vendre ? Ils sont à des prix inabordables, tel cette bergerie de Larrau achetée à 20.000€ et mise en vente à 400.000. Ou cette maison d’Ahaxe appartenant à un Basque émigré à Paris. Ses filles ne désirant pas vivre ici, la mettent en vente à 650.000€. Pas plus. On a calculé que d’ici 2026 il y aura 51.000 résidences secondaires eta 20.000 logements vides soit 71.000 logements inoccupés. Et nos élus veulent construire à qui mieux mieux. Faut-il s’étonner de l’abstention ?

Comment se fait-il que quelques petits jeunots inexpérimentés d’ALDA ont réussi à dénicher ces appartements aménagés avec aide publique pour être des logements d’indigènes mais qui loués impunément à des touristes ? Plus cher bien sûr. Curieusement, après les actions d’ALDA, nos élus se sont réveillés et l’agglomération du Pays Basque a repris les choses en mains. Et il faudrait voter pour ces élus jusqu’ici inefficaces ?

Certains maires donnent la priorité aux résidences secondaires quitte à payer une forte amende chaque année pour n’avoir pas le pourcentage de logements sociaux exigé par la loi ? Amendes payés par les impôts de leurs électeurs ! Comment se fait-il qu’ils peuvent continuer à donner des permis de construire pour des résidences secondaires supplémentaires, permis contresignés par des experts plus haut placés, alors que ces constructions sont illégales ? Et vous vous étonnez que les gens n »aillent pas voter ?

Quant à l’effondrement des socialistes, il fallait s’y attendre depuis qu’ils ont choisi comme candidat un homme célèbre pour ses fastes nocturnes à 5.000 € la nuit et comme premier ministre un monsieur passé depuis au PP Catalan. Par ailleurs le PS a troqué sa marque de fabrique, « les réformes sociales » contre les « réformes sociétales« ? La droite, elle, avait misé sur un candidat qui payait près de 10.000€/mois une secrétaire fantôme.

Et vous vous étonnez du peu d’intérêt pour des élections. Par ailleurs, comprendrons-nous un jour que la terre, aussi grosse soit-elle, est limitée ? Que nous en avons déjà mangé bien plus que notre part. Qu’il est temps de finir avec croissance, développement et autres rêves de riches vivant sur le dos de gens moins favorisés et de ceux qui viendront après nous, y compris leurs propres enfants. J’ai bien peur que nos élus ne font que suivre démocratiquement, les choix de la majorité.

 

P.S. :  Je connais beaucoup d’élus dignes de ce nom. Ils sont incontestablement plus nombreux au bas de l’échelle. Faudrait-il être un héros pour ne pas pourrir à partir d’ un certain niveau? Cela remet en question tout notre système démocratique.

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