Les habitants du 26 hameau du Plantoun expliquent la légitimité de leur démarche d’installation menée depuis le mercredi 29 mai dans cette maison inoccupée. En attendant le procès intenté par le bailleur social HSA propriétaire de la maison, ce mercredi 26 juin à 9h00 au Tribunal de Bayonne, les 4 habitants travaillent avec les habitants du quartiers et les associations et structures en charge de la problématique du logement pour une réflexion sur l’utilisation des logements vides dans le BAB et au-delà.
« L’ouverture de la maison, propriété d’Habitat Sud Atlantique (HSA), située au numéro 26 du hameau du Plantoun à Bayonne, vise deux objectifs. D’une part celui de régler une situation personnelle pour loger des personnes temporairement en situation précaire. De l’autre, le fait de mettre en lumière le problème général d’accès au logement en Pays Basque nord. A la demande du directeur des HLM Jean Elhuyar, nous avons été convoqués au Tribunal de Bayonne le 12 juin et le procès est reporté au mercredi 26 juin à partir de 9h.
Démarche légitime
Notre démarche est légitime. C’est pourquoi nous lançons dès aujourd’hui un appel à soutien large et massif, qu’il soit politique, social, associatif et individuel, sous forme de communiqués de presse, de lettres ou de mails de soutien, et invitons le plus grand nombre à assister à l’audience publique qui se tiendra le 26 juin. Nous nous sommes installés dans cette maison le mercredi 29 mai. Le vendredi 31 mai, deux brigades de police et un serrurier ont changé la serrure et nous ont enfermés dehors. Nous avons alors passé une semaine chez des amis, afin de réfléchir à la suite à donner, en attendant d’être contactés pour une éventuelle notification d’une procédure d’expulsion. Sans nouvelles de HSA ni des services de police, nous avons décidé de rouvrir la maison de manière paisible et festive, en invitant voisins, amis et la presse, le samedi 8 juin à midi. Puis, aux alentours de 15H30, une fois les invités et la presse partis, la Brigade Anti-Criminelle intervenait et procédait à un contrôle d’identité, sur commandement de HSA.
Nous avons passé l’après-midi au commissariat et avons été convoqués à une audition le mardi 11 juin à 14H, suite à une plainte de HSA. Le soir même, à 20H, un huissier nous informait qu’une seconde procédure judiciaire était lancée à notre encontre, toujours par HSA et nous étions convoqués au tribunal le lendemain matin, mercredi 12 juin, à 9H.
Le discours du bailleur social ne correspond pas à la réalité
Nous souhaitons attirer l’attention sur l’attitude d’Habitat Sud Atlantique (HSA), bailleur social propriétaire de sept maisons vides au hameau du Plantoun. En effet, le discours ne correspond pas à la réalité. La maison que nous habitons a été revendue il y a un an et demi à HSA suite à une séparation de couple et non à cause de dangers ou de lieu impropre à l’habitation. Les habitations de l’éco-quartier de Plantoun connaissent de graves malfaçons, telles que des problèmes d’isolation phoniques et thermiques, qui ne correspondent pas aux normes en vigueur. Mais cela ne les rend pas pour autant impropres à l’habitation, puisque la plupart des familles qui les ont achetées y vivent toujours. De plus, depuis une semaine, le propriétaire, HSA, barricade les maisons vides et immédiatement habitables, au lieu de chercher à pallier des demandes de logement d’urgence. Ainsi, l’entreprise de sécurité privée Kheops a été mandatée et surveille le quartier depuis samedi 8 juin, sans concertation avec les co-propriétaires, qui nous ont manifesté leur inquiétude sur cette intrusion. Les serrures de toutes les maisons vides ont été changées, les portes vissées, des alarmes ont été installées ce jeudi matin et les boîtes aux lettres ont été enlevées. Dans le même temps, deux procédures judiciaires ont été lancées à notre encontre, nous avons eu droit à trois visites de patrouilles de police, les fusibles extérieurs de l’EDF ont été enlevés. Le gaspillage d’argent public continue à Plantoun ! Nous sommes toujours dans l’attente d’un rendez-vous avec le président d’HSA et la mairie de Bayonne malgré nos nombreuses sollicitations et appels au dialogue.
Pour une réflexion sur l’utilisation des logements vides dans le BAB et au-delà
Il est important de noter que des voisins nous ont réservé un accueil chaleureux et que nous sommes entièrement solidaires de leur combat, qui vise à obtenir réparation de maisons ne correspondant pas au cahier de charges initial. Pour terminer, nous voulons souligner que nous sommes d’ores et déjà en contact avec plusieurs associations et structures sociales qui travaillent quotidiennement sur les problèmes de logement. Ensemble, nous souhaitons imaginer des solutions viables pour que ces maisons vides répondent à des situations d’urgence, en tenant compte de possibilités offertes par la loi. Nous espérons que cela entraînera une véritable réflexion sur l’utilisation des logements vides dans le BAB et bien au-delà. »
Fait à Bayonne, le 17 juin 2013, par les habitant-e-s du 26, hameau du Plantoun (Jennyfer Audy, Carine Courtiade, Jean-Luc Del Campo, Hartzea Lopez Arana – Contact : [email protected])