Patorale Champagne, féminine évidemment, qui pétille d’intelligence subtile et de beauté aérienne, jaillissant de la jeune écriture pleine de fraîcheur et de vie de Maritxu Néguéloua.
La mise en scène est au diapason : vivacité là aussi, souplesse, continuité sans cassure ni coupure, qui vous embarque dans une B.D. vivante, virevoltante, chantante et dansante. Elle fourmille de trouvailles, comme les chorégraphies esthétiques des deux batailles évoquées : celle de 1914 et celle de 1937. Merci à Battitta Berrogain qui avait déjà mis en scène avec un beau succès les pastorales René Cassin (Chéraute/Sorhoeta, 2013) et Abdelkader (Arrast/Ürrüstoi, 2021).
Hommage lumineux à deux grands basquisants, Jean et Madeleine de Jauréguiberry, qui méritent bien la reconnaissance de tous et de toutes les Basques pour leur action tenace en faveur du Pays Basque, de sa langue nationale et de sa démocratie bafouées par ses grand voisins.
Maider Bédaxagar habite de façon très convaincante, avec une ferme élégance, une Madeleine de Jauréguiberry militante active et obstinée. Dans cette histoire féminine et un brin féministe, une présence masculine de bon aloi est assurée de façon discrète mais efficace par le grand frère Jean de Jauréguiberry, alias Patrick Loustau, toujours là en soutien aux moments décisifs, avec sa force tranquille et bien inspirée.
Public attentif et complice, à la hauteur d’un récit merveilleux et pédagogique. Ciel menaçant et finalement protecteur. Merci à lui aussi, et bonne continuation pour les deux autres représentations. Ordiarp l’a bien mérité en marquant d’une nouvelle pierre blanche sa longue et riche tradition dans la pastorale basque de Soule.
Voici ma réaction spontanée au soir de la représentation du 30 juillet 2023. J’ai beaucoup aimé. L’analyse attendra, comme d’habitude.