Pour les fêtes de la ville, une élue EHBildu tente d’agiter l’ikurriña au balcon de la cité navarraise. Le chef de la police s’y oppose violemment.
Rodrigo Garcia de Galdiano a une carrure et une gueule de catcheur et il vient d’être nommé par le nouveau maire UPN chef de la police municipale de Lizarra (14.000 habitants). Il surveille au balcon de la mairie les différents élus qui se succèdent en allumant les fusées volantes qui le 4 août ouvrent les fêtes. La conseillère municipale Elisabet Ciordia (EHBildu) allume la sienne puis sort de son sac un petit drapeau basque qu’elle agite devant la foule. En une fraction de seconde, le chef de la police se jette sur elle, la ceinture et l’expulse violemment du balcon.
La loi espagnole interdit de faire flotter le drapeau basque au fronton des maires de la province de Navarre. Cela fit l’objet par le passé d’une immense bataille politique et judiciaire, la « guerre des drapeaux ». Après bien des péripéties, en 2020 une coalition UPN-PSOE a fait approuver une nouvelle loi pour interdire l’ikurriña sur les bâtiments officiels, elle a même permis d’interdire l’écusson du Zazpiak bat qui comprend les chaînes de Navarre.
Le débat sur l’usage des symboles basques est d’autant plus virulent à Lizarra qu’aux dernières élections locales du 28 mai, UPN (régionalistes de droite) et PP ont évincé EHBildu de la municipalité, grâce à l’abstention des socialistes du PSOE. Les deux partis de droite associés à Vox (extrême droite) ont apporté leur soutien au chef de la police municipale qui compte entamer une procédure de sanction à l’encontre de l’élue souverainiste basque. Ils accusent EHBildu de politiser les fêtes et de diviser la société.
EHBildu invoque le droit à la liberté d’expression et rappelle que Lizarra vit son maire PNV Fortunato Agirre fusillé par les fascistes le 29 septembre 1936, quelques semaines après le soulèvement militaire des généraux Franco et Mola. Fondateur de l’ikastola de Lizarra, Fortunato Agirre avait en outre présidé en 1931 l’assemblée des maires des quatre provinces de Hegoalde qui adopta le projet du premier statut d’autonomie basque dit d’Estella-Lizarra. C’est dire combien Lizarra compte dans l’histoire d’Euskal Herri. La signature dans cette ville du fameux pacte de Lizarra-Garazi le 12 septembre 1998 ne dut évidemment rien au hasard.
C´est triste à dire. Pour UPN, l´ikurriña n´a aucune importance sur les balcons des mairies de Navarre. L´ikurriña est légale, mais pour l´UPN, son placement en Navarre est illégitime.
« Gora Lingua Navarrorum »!. « Gora Ikurriña »!.