Tel est le titre de la brochure éditée par la Fondation Manu Robles-Arangiz, en français et en euskara, et qui raconte ce qui semble avoir été la plus longue grève d’Europe de ces dernières décennies. Elle s’est déroulée au Pays Basque et s’est terminée par une victoire. De février 2008 à décembre 2010, 91 travailleuses (du centre gériatrique Ariznavarra) de Gasteiz -du syndicat ELA- ont fait grève pendant presque 3 ans.
89 femmes et deux hommes ont tenu bon pendant près de 3 ans face à l’imposant groupe industriel espagnol Mapfre-Quativae, leur employeur de l’époque et ont gagné sur toute la ligne.
2 ans, 9 mois et 17 jours de sacrifices, d’angoisse, de déprimes, de doutes, mais également de détermination, d’espoirs et de solidarité. Près de 3 années pendant lesquelles 17 enfants des travailleuses en lutte sont nés, pendant lesquelles des maladies graves ont été diagnostiquées chez certaines des grèvistes, pendant lesquelles des centaines d’assemblées, d’actions, de manifestations ont fait de ce combat un exemple de résistance et de dignité ouvrière en Pays Basque Sud.
Leur combat a mis un coup d’arrêt à une politique qui visait le développement d’un modèle mixte -propriété publique et gestion privée- des Centres gériatriques d’Alava, bref à une privatisation du service d’accueil des personnes âgées dans cette province.
La devise des travailleuses d’Ariznavarra était «Si tu luttes tu peux perdre; si tu ne luttes pas, tu es perdue».
Ce petit livret d’une quarantaine de pages (en chacune des 2 langues), écrit par Ivan Gimenez, est plein d’humanité et d’enseignements. On peut se le procurer au siège Bayonnais de la Fondation Manu Robles-Arangiz (20, ruu des Cordeliers).