La première étape vers une reconnaissance institutionnelle du Pays Basque a été franchie de magistrale façon ! Les votes des 158 communes se sont égrenés tout au long du mois de novembre, pour au final donner une écrasante majorité d’avis favorables. Il s’agissait d’entériner le périmètre du futur EPCI, et l’idée que celui-ci épouse les contours du Pays Basque est plébiscitée. N’en déplaise à certains, le pays a parlé. Il a dit au travers de ce vote que la revendication d’une entité regroupée était la meilleure des solutions, il a confirmé que cette attente d’un statut juridique pour le Pays Basque était toujours d’actualité !
Un petit retour sur les dernières années permet d’apprécier à sa juste valeur ce qui s’est passé là. Les militant(e)s de Batera ne me démentiront pas, si j’affirme l’incroyable difficulté que nous avons souvent éprouvée lors de nos interventions en faveur d’une collectivité.
Une presse souvent goguenarde, des articles peu représentatifs de nos propos, des interrogations sur l’intérêt de notre engagement… Jusqu’à la manifestation de juin 2013, où la présence de 6.000 personnes constituait à elle seule la signature d’un échec !
Aussi dans des temps compliqués, où les raisons de se réjouir ne sont pas pléthores, les prises de positions positives de plus de 70% des conseils municipaux sont la meilleure des réponses que nous pouvions espérer. Ce résultat est aussi la conséquence d’une extraordinaire mobilisation, où rien n’a été négligé. Le président du Conseil des élu-es a multiplié les réunions et rencontré plus de 1000 conseillers municipaux pour expliquer la proposition du préfet. Sur le terrain, les réseaux de Batera ont accompli un travail remarquable pour sensibiliser élus et citoyens, une plaquette a été éditée. Depuis deux mois maintenant quotidiennement la caravane Batera remplit chaque jour sa mission à la rencontre de la population, et l’accueil qui lui est réservé est des plus encourageants. Les ateliers du Conseil des élu(es) font le plein depuis un trimestre pour des soirées studieuses où sont examinées l’ensemble des compétences possibles, l’organisation de la future assemblée et ses modes de gouvernance. La société civile a produit un avis remarquablement argumenté avec les contributions les plus diverses allant des chambres consulaires, aux instances universitaires
en passant par les organisations syndicales.
Cela se passe ici, et nulle part ailleurs !
Et cela constitue déjà une fabuleuse histoire, celle de la mobilisation de tout un territoire bien décidé à trouver des solutions pour qu’existe au final une simple communauté d’agglomération. Conscients que cette étape, même modeste, est actuellement la seule façon de pouvoir conduire des politiques publiques ambitieuses et efficaces, tous les acteurs répondent présents. Que l’on ne tente plus d’expliquer que cette revendication ne concerne qu’une faible partie d’entre nous, que l’on cesse de répéter à l’envi que le seul moteur est identitaire… les faits sont têtus et démontrent le contraire ! Il y a une puissante envie de faire ensemble, une transgression de toutes les frontières politiques, un élan qui traduit un désir profond. Ce territoire fait sens, se moque de tout ce qui peut constituer des blocages de principe, nous vivons un moment précieux où l’utopie d’aujourd’hui peut devenir a réalité de demain !
Le début de l’année 2016 verra la poursuite des travaux, déjà des solutions se dessinent et nombre de questions commencent à trouver des réponses satisfaisantes. Lors du prochain vote décisif, il faut accepter l’idée que tout ne sera pas réglé par un coup de baguette magique, l’affaire est complexe et le travail devra se poursuivre. Il faut répondre à l’essentiel qui est l’élaboration d’un projet politique, les obstacles d’administration se lèveront les uns après les autres. C’est tout de même assez réconfortant de constater que des élu-es que l’on critique avec force et parfois avec raison se sont lancés avec détermination dans ce processus percevant que le moment était exceptionnel et qu’il fallait s’emparer de l’affaire. Tous ont dit la nécessité d’expertiser au maximum la faisabilité mais il est évident aussi que pour une grande majorité, il est possible de transformer l’essai. Les mois qui viennent seront tout sauf simples, on entendra à nouveau les mêmes arguments dont le principal consiste à dire que c’est trop prématuré, qu’une phase intermédiaire est nécessaire, qu’il faut marquer le pas, laisser du temps au temps….
A ceux-là il sera bon de rappeler “qu’en suivant le chemin qui s’appelle plus tard on finit par arriver sur la place qui s’appelle jamais” (Sénèque).
2016, marquera fortement notre histoire collective, nous savons que l’occasion ne se représentera pas et qu’il est de notre responsabilité de prononcer un oui confiant et définitif !
Urte berri on deneri.