Alda commence à changer les choses

Hip Hop inauguration permanence Alda
Le local d’Alda, place des Gascons à Bayonne.

Dans l’interview de deux porte-paroles d’Alda, Xebax Christy et Emma Tosini, publiée début juillet par Enbata, ces derniers annonçaient de prochaines actions. Parole tenue, elles se sont depuis multipliées. Alda a marqué les esprits en juillet avec son opération “tentes” devant le siège de Poplidays à Urrugne, filiale de Carmen Immobilier spécialisée dans le meublé touristique permanent et tout récemment dans un appartement Airbnb en fraude à Biarritz. Cette campagne semble commencer à porter ses fruits (lire en ligne à partir du 11/10 “Vers la compensation?”). Mais bien d’autres actions ont été menées à bien par le tout nouveau mouvement, qui sans être aussi spectaculaires se sont souvent révélées tout aussi efficaces.

Le numéro 3 du journal Alda, diffusé à 20.000 exemplaires, rend compte de ces “batailles du quotidien” et de plusieurs victoires encourageantes.

Locataires menacés de procédures d’expulsion ou vivant dans des conditions d’insalubrité inacceptable, travailleur modeste victime d’abus de la part d’un assureur peu scrupuleux, personnes en difficulté en butte avec une administration insensible et kafkaïenne, etc. un point commun les réunit : aucun ne connaissait l’association Alda il y a quelques mois à peine, pas plus qu’il n’était connecté avec les associations, partis ou syndicats existants.

Les milieux populaires actuels sont loin de ressembler à ceux d’il y a 50 ans, encadrés et animés par les deux grandes forces collectives qu’étaient le parti communiste avec ses syndicats et associations satellites et l’Eglise chrétienne, avec ses clubs, ses paroisses et son tissu d’associations, elle aussi. L’isolement croissant renforce la vulnérabilité, le sentiment d’impuissance et d’insécurité, la résignation ambiante tout comme des tendances lourdes à l’abstention, au vote d’extrême-droite ou les intégrismes et complotisme de tous poils.

Pourtant, les permanences, physiques ou téléphoniques, d’Alda ne désemplissent pas et les capacités actuelles d’accueil et d’accompagnement de l’association commencent même à être débordées.

L’association se restructure donc et se réorganise pour faire face à ce phénomène inquiétant sur la crise sociale actuelle, révélateur sur le manque qui existait, que vient combler Alda, et plutôt encourageant sur la pertinence de son action.

Comment tant de gens, déconnectés des organisations existantes, connaissent-ils Alda, créée il y a à peine un an, et se décident-ils à l’appeler ou à ouvrir la porte de son local de la place des Gascons à la Zup de Bayonne ?

Comment tant de gens,
déconnectés des organisations existantes,
connaissent-ils Alda, créée il y a à peine un an,
et se décident-ils à l’appeler ou à ouvrir la porte de son local ?

Alda, un an et toutes ses dents

Le chemin parcouru en moins d’un an est à vrai dire étonnant. L’association naissante a su allier présence sur le terrain, actions réussies, expertises sur certains dossiers, —dont certains sont particulièrement pointus—, travail de plaidoyer auprès d’élus, de maires ou de parlementaires, agences immobilières, compagnies d’assurance, bailleurs sociaux et responsables divers.

Les militants d’Alda ont même réussi à parler directement à la Ministre du logement et à lui remettre en mains propres leur livret Crise du logement au Pays Basque : cinq urgences…

La méthodologie de l’association, sa manière d’animer ses réunions, de concevoir ses priorités, des stratégies gagnantes, définies avec les premiers concernés, le sens de la communication, y sont pour beaucoup.

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Et comme le dit un des tee-shirts de l’association montrant un banc de petits poissons se structurant pour en avaler un gros : “tout est question d’organisation !”. Le nouveau mouvement puise son répertoire d’actions et de mobilisations à plusieurs sources : celle du mouvement abertzale, celle du mouvement climat, celle du syndicalisme ouvrier et du “community organising” (auto-organisation collective) pratiqué dans certains pays anglo-saxons.

Moment important le 9 octobre

Alda tiendra sa première assemblée générale annuelle ce samedi 9 octobre à 15 heures à Bayonne. Ce sera un moment important pour la réussite du pari lancé il y a un an.

Après les classiques rapports moral et financier, l’association abordera en effet la restructuration devant lui permettre de bien gérer cet afflux croissant de personnes en difficulté ou victimes d’injustices, et de situations individuelles ou collectives auxquelles il faut trouver des solutions gagnables.

Alda a d’ores et déjà commencé à se ré-organiser en cinq groupes de travail permettant de gérer la diversité de son activité : la Commission logement anime la campagne du même nom. Le groupe Batailles du Quotidien accompagne les personnes appelant à l’aide par rapport à telle injustice ou problème du quotidien. Un autre groupe est chargé de constituer, animer et développer le réseau des distributeurs du journal Alda, et d’en coordonner la distribution tous les 3 mois. Une commission AOC va être créée pour suivre le travail d’auto-organisation collective des habitants de certains quartiers, qui visera à obtenir ou construire des avancées et solutions collectives à certains problèmes ou besoins du quartier. Enfin, un conseil d’administration, élu par l’AG annuelle, coordonne et anime l’ensemble du travail d’Alda. Un poste de coordinatrice générale va être proposé lors de cette AG pour permettre le fonctionnement le plus fluide et efficace possible de l’ensemble.

L’association va également procéder à des modifications statutaires, notamment pour mieux lui permettre d’ester en justice.

Enfin, Alda verra lors de cette assemblée générale comment contribuer au plein succès de la grande manifestation “urgence logement” qui se tiendra le samedi 20 novembre à 15 heures à Bayonne.

Assemblée générale annuelle Alda
samedi 9 octobre à 15H00 à Bayonne

L’assemblée générale annuelle d’Alda aura lieu le samedi 9 octobre à 15H00 au Gaztetxe Zizpa, 7, quai de Lesseps (le long de l’Adour vers la gare) à Bayonne.

On peut retrouver l’ordre du jour complet ici : https://www.alda.eus/assemblee-generale-dalda/

Celles et ceux qui ne sont pas encore membres d’Alda peuvent adhérer à l’adresse : https://www.alda.eus/adherer . L’adhésion sera aussi possible sur place.

Un moment important de l’AG reviendra sur la réorganisation de l’association autour de 5 axes :

Le groupe “Distributeurs du journal Alda” dont la mission est de constituer et développer le réseau des distributeurs, préparer et coordonner la distribution une fois tous les 3 mois.

Le groupe “Batailles du quotidien” qui vise à gérer ou orienter les personnes appelant à l’aide par rapport à telle injustice ou problème du quotidien dont elles sont victimes. Si c’est du ressort d’Alda (sinon orienter vers acteurs ou structures compétentes), identifier les solutions et responsables décisionnaires, organiser la bataille avec la ou les personnes concernées et chercher à voir si d’autres personnes sont dans le même cas. Si oui, les aider à s’organiser collectivement.

Le groupe “Campagne logement” pour coordonner et animer la campagne d’Alda sur le logement, et ses différentes actions et initiatives.

Le groupe “Auto-organisation collective” pour coordonner le travail de community organising (aide à auto-organisation collective des habitants d’un quartier donné pour obtenir ou construire des avancées et solutions à certains problèmes ou besoins du quartier)

Le Conseil d’Administration pour coordonner et animer l’ensemble du travail d’Alda, élu lors de l’assemblée générale annuelle de l’association.

Les personnes intéressées peuvent contacter Alda par mail ([email protected]) ou par téléphone (07 77 88 89 23).

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4 réflexions sur « Alda commence à changer les choses »

  1. Je suis un peu perplexe face a Alda , je ne sais pas pas trop quoi y penser .
    Alda est une bonne chose , mais Alda risque de manquer sa cible en allant a droite et a gauche .
    Alda ne va réussir que si il se concentre sur l’aide a la population civile , pour pouvoir faire face a des problèmes quotidiens de paperasse et autres ( et tous le monde sait que les besoins sont immenses et pas seulement a Bayonne mais partout en Pays Basques , et les gens se sentent souvent bien seul face a la complexité administrative et aux puissantes entreprises énergétiques , téléphoniques et bien d’autre .)
    Mais comme je connais parfaitement bien le monde abertzale , je comprend trés bien la démarches intellectuelles et non assumés qui as permis la création dans une certaine Fondation , branche d’un certains Syndicat , de l’association Alda .
    En 2008 en Egypte ont eu lieux les émeutes de la faim , et le président ou dictateur Moubarak n’a pas beaucoup agi contre cela , mais les fréres musulmans qui été alors en semi illégalité ont organiser des distributions de pains au plus pauvre . Et en 2012 a la surprisse du monde occidental un frère musulmans , Mohamed Morsi a été élus président de l’Egypte . Mais a la différence des fréres musulmans , les abertzales se cachent et refusent de dire que Alda est une association crée par les abertzales pour venir en aide au gens !
    Donc il serait temps d’assumer un peu et d’installer un joli drapeau basque a l’entrée du local d’Alda et quelques affiches de EHBai a l’intérieur . Sans quoi ont ne récoltera pas le fruit du travail réaliser !!

    1. Alda est une démarche tout à fait assumée, plus que tes attaques anonymes, répétées et lourdingues contre EHBai, Sortu, Bizi, Alda etc. bref tout ce qui bouge et travaille concrètement en Iparralde. Les interview faites dans ce même journal par ses fondateurs ou représentants sont on ne peut plus clairs. Ils définissent Alda comme une association abertzale mais s’adressant à des non abertzale et des non basques également. La Fondation a un nom (Fondation Manu Robles-Arangiz) et le syndicat aussi (ELA) et il n’y a que toi pour employer ce genre de procédés et de ton malsain pleins d’insinuations et de sous-entendus.

  2. J’ai toujours voté abertzale ( abertzaleen batasuna , EHBai , Herritarren Zerrenda , Euskal Herriaren Alde , et méme EAJ-PNB pour des régionales ) . Donc j’ai le droit de critiquer ma famille politique . On est pas a Cuba ici !
    J’ai le droit de critiquer EHBai quand elle refuse de se présenter a des éléctions ( régionales et européennes ) alors qu’elle en a largement les moyens , simplement pour le seul motif qu’ils ni aura pas de remboursement des frais de campagne .
    J’ai le droit de critiquer Sortu quand dans sa dernières contributions , Jauzi Berri Bat , elle nous parle de collectivités territoriales qui est une institution sans pouvoir législatif . Alors que au méme moment Arnaldo Otegi nous parle de république Basque . C’est un peu humiliant pour un militant abertzale de voir que mème nos dirigeants ont abandonnés et qu’ils ont peur d’utiliser le mot  » indépendance  » dans un débat public .
    J’ai le droit de critiquer Bizi , qui pour moi sincérement ne nous sert a rien ( mon opinion personnel ) ! BIZI a été crée il y a plus de 10 ans et est principalement actif sur le BAB et sont quartier général est a Bayonne . Une petite question : Combien d’élécteur BIZI a t’il rapporter a Jean Claude Iriart en 10 ans ??? La réponse est triste et net et c’est ZERO !! Bizi a des militants abertzale mais par ces actions ne crées pas d’électeur abertzale .
    J’ai le droit de critiquer Alda , qui a été crée par les méme personne que Bizi mais qui est la pour séduire le « prolétaire  » . Et oui c’est de la sociologie . Quand je dis  » non assumé  » , je veut dire par la que une personne qui ne connait pas le monde abertzale et qui ne lira jamais Enbata ne peu pas savoir que Alda est issu du monde abertzale ! Il suffit de regarder la page internet de Alda , qui est anonyme comme une société offshore . Avec du rouge et un mégaphone qui font penser au NPA ou a un parti communiste quelconque . Avec une charte lambda d’une association caritative . Pour moi Alda doit étre un premier pas vers l’ Abertzalisme ( qui n’a rien de honteux , et qui a pour but de crée un pays libre sur les flanc des pyrénnées et un pays dans lequel le peuple Basques et ceux qui souhaite y vivent heureux .)
    J’ai le droit de critiquer EAJ , qui depuis quelques année et l’arrivé de Urkulu c’est totalement replier dans sont bastion d’Euskadi , qui a perdue sa visions d’ensemble et de porte drapeaux du peuple Basque . Et qui laissent les militants d’EAJ de la Navarre et du Pays Basque Nord sur le banc de touche .

    Et je suis moi aussi parfaitement critiquable !!

    1. Arratsalde on, je relis le commentaire de Peio et je ne vois nulle trace indiquant qu’il vous dénie le droit de critiquer qui que ce soit. Il se permet juste de critiquer à son tour votre utilisation régulière de sous-entendus, d’insinuations, qui font de vos critiques des attaques faciles, peu constructives, dont on sent bien qu’elles sont le fait de quelqu’un qui doit rarement avoir les mains dans le cambouis. Le fait de voter abertzale ne donne d’après moi pas plus de droit de verser dans ce registre à la mode chez les trolls et autres habitués des réseaux sociaux que le fait de ne pas voter abertzale, ou de ne pas voter du tout. Chacun ses goûts et ses inclinaisons, mais ne vous indignez pas que certains puissent critiquer à leur tour vos propres critiques…:-). Sinon, j’aimerai bien lire les études d’intentions de vote qui vous permettent de connaitre celles des adhérent.es ou sympathisant.es de Bizi et d’affirmer ainsi qu’aucun.e n’a voté Jean-Claude Iriart ou voté abertzale tout court ? Bizi compte à peu prés 700 adhérent.es à jour de cotisation et bien plus de sympathisant.es, ce qui est beaucoup dans un petit territoire de 300 000 habitants, et signifie que bien des gens, en Iparralde et pas seulement sur le BAB, pensent que son travail est utile et que son action produit un certain nombre de résultats bien tangibles (je vous conseille à ce sujet la lecture du livre « Beti Bizi ! Climat d’urgence » qui décrit justement ce travail et ses résultats pendant les 10 premières années d’existence de Bizi). Bien évidemment, si votre seul critère de l’utilité de Bizi ou d’autres mouvements sociaux se fonde sur le nombre de voix qu’ils ramènent aux différents partis abertzale, le résultat risque fort d’êtrenon seulement impossible à vérifier, mais surtout très éloigné de ce que personnellement j’estime être la véritable utilité de ces mouvements sociaux : servir et défendre la population d’Iparralde et d’Euskal Herria, les intérêts généraux de notre communauté et de nos sociétés, de l’Humanité et de la planète. Les discussions que j’ai eu hier, lors de l’AG annuelle d’Alda, avec des familles ou personnes du Pays Basque qui ont été concrètement défendues par cette association au cours des derniers mois me renforcent dans mon impression que vous êtes complètement à côté de la plaque à ce sujet. Et quand on voit la situation désespérée de certains, et l’aide concrète et le réconfort matériel et moral qu’a pu leur apporter Alda, on se dit qu’il est bien mesquin de ne juger l’action de tels mouvements qu’à l’aune de leur possible rentabilité électorale pour tel ou tel camp. Personnellement, j’attends des vrais abertzale une autre hauteur de vue que les politiciens habituels qui ont tellement discrédité la démocratie et la politique auprès d’une grande partie de la population, et notamment de ses secteurs les plus vulnérables. Votre logiciel de pensée me semble être calqué sur celui du PS de la pire mouture, celle qui a causé sa perte de légitimité auprès des classes populaires et son écroulement auprès de la population en général.

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