An II de la Communauté

VoeuxPas encore l’âge de raison sans doute mais nous avons vécu douze mois chargés, compliqués où l’enthousiasme a parfois été douché par les lenteurs incontournables d’une organisation gigantesque. Mais la maison se dessine peu à peu, elle édicte ses règles et l’interconnaissance de l’ensemble du territoire devient une réalité.

C’est une aventure que nous partageons avec le bon millier d’agents qui la composent et, au fil du temps, on sent bien que cela prend forme.

La réflexion sur le projet d’agglomération est en cours, elle devra largement s’ouvrir sur l’ensemble de la société car ce nouveau cadre qui nous projette vers le Pays Basque de 2030, concerne l’ensemble des habitant.es.

Ce projet doit prendre en compte les transitions en oeuvre car que ce soit en économie, en agriculture, en aménagement du territoire, en énergie, en ressources, en biodiversité, en mobilités… Il est impératif d’anticiper pour ne pas subir.

La parole citoyenne est indispensable, elle a, par le passé, porté ses fruits et elle doit guider les choix indispensables car nous ne pouvons, ni ne devons construire l’oeil rivé sur le rétroviseur.

Casser les raisonnements habituels trop centrés sur l’attractivité côtière et l’agglutinement des activités sur quelques kilomètres est une nécessité.

Il faut intégrer l’inéluctable montée des eaux, le grignotage des plages, la fragilisation des falaises, l’inaccessibilité des corniches pour imaginer les changements qui nous attendent.

En parallèle, l’accroissement attendu de la population contraindra à de nouvelles infrastructures et à une accentuation de notre empreinte écologique sur un espace restreint où les ressources tendront à diminuer. L’élévation de la température et l’obligation de réduire l’imperméabilisation des sols conduiront à des équations pas faciles à résoudre. En rester à un scénario simplement tendanciel serait une gravissime erreur, il faut résolument faire le choix d’une adaptation “transformationnelle” pour le Pays Basque et ne pas hésiter à calibrer l’ensemble de nos politiques publiques de façon ambitieuse pour répondre à ces défis.

Or, une certaine tendance à préférer la politique de l’autruche pointe un peu son bec, il semble que le passage aux actes ne soit toujours pas d’actualité et que l’on confère à l’obligation de la transition énergétique et écologique une petite place d’estime mais rien de concret.

La résilience doit être appréhendée au regard des événements qui ne manqueront pas de nous frapper mais aussi face à leur répétition, et il y a une suprême urgence à mettre en place une stratégie de développement durable pour en diminuer les effets les plus néfastes et saisir de nouvelles opportunités.

Il faut bifurquer vers de nouvelles activités, favoriser les circuits courts, les filières vertes porteuses d’emplois nouveaux, ne plus les implanter sur la seule bande côtière mais bien au contraire en profiter pour mailler tout le territoire.

Il faut bifurquer
vers de nouvelles activités,
favoriser les circuits courts,
les filières vertes porteuses d’emplois nouveaux,
ne plus les implanter sur la seule bande côtière
mais bien au contraire en profiter
pour mailler tout le territoire.

Cela aura des conséquences positives sur la mobilité en diminuant les besoins de trajets, sur la richesse bien mieux partagée entre les différents pôles, sur l’équilibre des écosystèmes…

Cela implique le renoncement à une vision passéiste du territoire, à des réponses aujourd’hui dépassées. Il est moins important de savoir comment entasser l’écrasante majorité de la population sur quelques kilomètres carrés que d’envisager une meilleure répartition du résidentiel et des activités.

Cela demande du courage politique mais aussi une capacité à dessiner le Pays Basque d’après-demain. En sommes-nous capables ?

Parfois j’en doute en entendant ressasser les vieilles recettes, celles d’un tourisme à tout va qui nous ferait plus riches, d’une croissance fondée sur une économie linéaire, d’un commerce qui ne vise que le consumérisme, d’un aménagement autoroutier digne du siècle dernier.

Ce n’est pas d’une nouvelle autoroute sensée désenclaver les zones les plus excentrées dont nous avons besoin mais bien d’innovation dans les pratiques, d’une gestion repensée de l’espace, d’une agriculture nourrissante, d’une économie circulaire, bref d’une véritable révolution copernicienne.

Nous sommes en transition et c’est un processus qui requiert l’engagement de tous les acteurs y compris ceux de l’action sociale car ces bouleversements, s’ils ne sont pas corrigés, aggraveront les inégalités.

L’An II de la Communauté Pays Basque doit s’affranchir de tous les vieux diktats, emprunter résolument les routes d’un futur soutenable en osant un projet pour un territoire durable et désirable.

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