Les élections municipales se profilent.
Le scrutin des 23 et 30 mars sera marqué par quelques nouveautés. L’abaissement du seuil d’application de la proportionnelle de 3500 à 1000 habitants, l’obligation du respect du principe de parité, la désignation des conseillers communautaires, l’obligation d’une déclaration de candidature même dans les plus petites communes, sont aujourd’hui autant d’éléments à prendre à compte par celles et ceux qui souhaitent se lancer dans la bataille des municipales.
Les listes se mettent en place, s’organisent, se définissent. Même si elles ne seront officielles qu’au soir du 6 mars prochain, date de clôture des candidatures, il est d’ores et déjà possible de constater que dans bon nombres de villages confrontés à ces modifications, ce ne sont pas moins de 3 ou 4 listes qui seront en compétition…
Parmi elles, il est surprenant de constater que beaucoup se déclarent ‘apolitique’.
Apolitique ? Ah bon…
Voyons ce que nous dit le Petit Larousse … ‘Apolitique : qui se place en dehors de la politique, qui ne s’occupe pas de politique. Refus de tout engagement politique, à partir de motivations ou de justifications diverses’. Donc c’est quelqu’un qui ne fait pas de politique… Profitons d’avoir le dico dans les mains… ‘Politique : ensemble des options prises collectivement ou individuellement par les gouvernants, manière de gouverner, manière concertée d’agir, de conduire une affaire’. Encore plus surprenant : ’apolitisme : doctrine qui préconise au citoyen de ne pas exercer son droit civique’.
Comment peut-on se présenter à des élections en se déclarant apolitique ? Faire de la politique c’est simplement avoir des opinions, les exprimer et accepter de les confronter à d’autres points de vue. Se présenter à des élections municipales c’est proposer à des concitoyens, électeurs, de partager un point de vue sur la manière de gérer la commune, sur les projets à développer… C’est tout le contraire de l’apolitique.
On peut, pourquoi pas, dénoncer une politique ‘partisane’, une politique de parti, mais en le faisant, c’est déjà faire de la politique… En se déclarant ‘apolitique’ on peut supposer une volonté d’induire l’idée que les camarades des autres listes ne le seraient pas. Qu’ils auraient, ouh les vilains !!, des opinions politiques… Dans nos petites villes, nos villages, il est plutôt rare de se présenter sous la bannière d’un parti politique. Il arrive, c’est plus souvent le cas, que la tendance ou l’opinion politique de la liste, de la tête de liste, ou de certains de ses membres, soit connue. Mais généralement ce sont des listes de personnes, qui, à l’image des autres habitants du village, ont pour la plupart déjà voté à divers scrutins, donc déjà exprimé une opinion politique, mais à titre privé.
Dans les semaines à venir, rituel immuable, nos boîtes à lettres vont se remplir de programmes, de propositions. Les «portes à portes» vont se mettre en place… Je mesure dès à présent la difficulté pour ces ‘apolitiques’ de convaincre les électeurs de voter pour eux sans exprimer une opinion sur les rythmes scolaires, le social, l’agriculture, les taxes, la culture, l’euskara, l’économie, les enjeux énergétiques, les énergies renouvelables, la collectivité territoriale, les transports, l’eau, le tourisme, la voirie et j’en passe… sans faire de politique.
J’ajouterai: le mot POLITIQUE est plutôt noble . VIE DE LA CITE, chez les grecs anciens …
Gora, P. Dirissar !