Le mardi 20 décembre à 19h30, Txetx Etcheverry descendait en gare de Bayonne du train qui le ramenait de Paris à l’issue de sa garde-à-vue dans les locaux de l’antiterrorisme. Il y était accueilli avec musique et chants par la foule de ses amis. Enbata publie des extraits de sa prise de parole dans le hall de la gare.
Ce matin à Paris j’ai pu survoler mes mails et la presse de ces quatre derniers jours. J’ai alors réalisé l’ampleur du travail réalisé depuis vendredi soir… Donc tout d’abord un grand, un très grand merci pour votre mobilisation extraordinaire! Bihotz bihotzetik milesker deneri.
C’est grâce à vous, grâce à cet élan magnifique déclenché en quelques heures, que nous sommes dehors. Mais c’est bien plus, le résultat va bien au delà de notre libération : les choses ne seront plus comme avant. Il y aura un avant et un après dans ces questions du désarmement et du processus de paix en Pays Basque. Milesker beraz lana eta mobilizazio miresgarri horiengatik, zerbait mugitu da gure herrian azken egun hauetan zuen lana eta engaiamenduari esker.
Prendre ses responsabilités
Vraiment je suis admiratif de ce que ce pays a pu réaliser en quelques heures, en quelques jours. Gaur bakotxak bere ardura hartu behar du. Ez da posible lehen bezala segitzea. Aldatzeko tenorea da, mugitzeko tenorea da, zinezko bakeruntz aitzinatzeko tenorea da.
L’initiative que nous avons posée à Louhossoa avait pour objectif d’en finir avec cinq ans d’immobilisme dangereux de la part des autorités. Elle avait pour but d’accélérer le cours du temps. La démarche que nous avons entreprise ne l’a pas été de gaité de coeur, ni sur un coup de tête. Nous l’avons entreprise après cinq ans, cinq ans d’inertie de la part du gouvernement français face au cessez-le-feu d’ETA, inertie dont les conséquences nous inquiétaient sérieusement. Ce que nous avons fait ces derniers mois, et jusqu’à vendredi, le gouvernement français aurait pu le faire depuis cinq ans.
Aller au bout de la démarche
L’initiative de Louhossoa n’est que l’écume des choses, la pointe de l’iceberg. L’important, l’essentiel dans le travail que nous avons réalisé au cours de toute cette dernière période, c’est le dialogue noué avec l’organisation ETA, et —c’est là le fait majeur— que cette dernière ait accepté de déléguer à la société civile la responsabilité politique du démantèlement de la totalité de son arsenal. Oui, il est là le fait majeur, le fait essentiel. Si la volonté est au rendez-vous, nous pouvons aller jusqu’au bout de ce désarmement, dans les plus brefs délais.
Nous nous tenons dès maintenant, et de manière permanente, à la disposition du gouvernement français, des institutions basques, du Forum Social Permanent et du reste de la société civile afin de permettre le démantèlement total, dans les délais les plus brefs, de l’arsenal d’ETA.
Remplir de contenu le processus de paix
Cela doit contribuer à débloquer la situation, à remplir de contenu le processus de paix et à le rendre irréversible. Bake prozesuak justua eta orokorra izan behar du, iraunkorra, betirako izan dadin. Biktimer erreparazioak, egia eta justiziaren lana, preso eta iheslarien itzultzea lortu beharko ditugu ere, elgar bizitza berri baten oinarriak sustazeko Euskal Herrian.
Cela doit nous aider à trouver une solution à la situation de l’ensemble des victimes du conflit, à permettre le retour des prisonniers et exilés politiques basques, à permettre un travail de réparation, de vérité et de justice, à poser les bases durables d’un nouveau vivre ensemble en Pays Basque.
L’enjeu est de tourner, définitivement, une page du Pays Basque, faite d’affrontements violents et meurtriers. Sans remonter aux guerres carlistes, juste en rappelant ce qu’ont vécu les plus anciens d’entre nous, c’est une trop longue page faite du coup d’état fasciste de 1936, de la dictature franquiste, de la lutte armée d’organisations comme Iparretarak et bien sûr celle d’ETA qui a duré jusqu’à il y a cinq ans, de la répression qui continue malgré tout. Oui, l’enjeu est de tourner une fois pour toutes cette page là de notre Histoire, et d’en ouvrir une nouvelle, toutes et tous ensemble.
L’heure de se parler
Bai gaur egun, posible dugu gure historioaren orrialde berri bat irekitzea, denek elgarrekin. Bortizkeriak elkarrizketa eta konfrontazio demokratikoari lekua utzi behar die. Les rapports de force armés, les violences, les souffrances doivent définitivement laisser la place au dialogue et à la confrontation démocratique et pacifique. Comme le disait la philosophe Hannah Harendt : “le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue”. Oui, l’heure est venue de se parler, d’ouvrir la main pour construire une paix juste et durable. Tout le monde peut et doit y contribuer. Soyons toutes et tous des artisans de paix ! Denak bake artisauak izan gaitezen !
hitz labur bat bakarrik milesker zieri erraiteko..zieri esker jatzartu gira eta bildu gira denen artean eta elgarrekin bake bide hori segitzeko. bada egiteko bainan denak elgarrekin goazen bururaino. kattin