Biarritz et la marque Pays Basque

BOPBPays Basque par-ci, Pays Basque par-là. Jamais l’appellation n’a été aussi utilisée comme argument de vente, jusqu’à en être galvaudée. Biarritz n’échappe pas à cette mode. Ce qui est cocasse, c’est de voir qu’au moment où Biarritz adopte la marque Biarritz Pays Basque, son maire refuse la structuration d’Iparralde en un EPCI unique, capable de mener des politiques sur tout le territoire, y compris une politique touristique.

Biarritz a longtemps tourné le dos au reste d’Iparralde, jouant sur son prestige. Avec son image d’ancienne cité impériale attirant toutes les têtes couronnées  d’Europe puis, plus récemment de spot de surf, la ville jouait cavalier seul. Le budget tourisme de la ville était beaucoup plus conséquent que celui de toutes les autres communes du Pays Basque réunies.

Grâce aux infrastructures développées (gare du Midi, casino Bellevue, casino municipal, halle d’Iraty… et hôtels 3 et 4 étoiles accessibles à pied par les  congressistes), toute une industrie du tourisme d’entreprises a pu se développer permettant la création des centaines d’emplois à l’année.

Pourtant, des nuages s’amoncellent sur Biarritz: la cité de l’Océan ou l’érosion des falaises pèsent sur les finances de la ville qui aura des difficultés pour sortir la tête de l’eau.

Ouverture sur le reste du Pays Basque ?

Aujourd’hui, Biarritz figure parmi les 20 marques “exportables à l’étranger” retenues par le ministère des affaires étrangères et pour la première fois, la signature Biarritz Pays Basque est retenue et non plus simplement Biarritz. Ce choix vient compléter l’appellation BO/Pays Basque pour le rugby.

De même, son aéroport s’appelle désormais Biarritz Pays Basque au lieu de Biarritz. Biarritz est donc l’entrée naturelle du Pays Basque même si la démarche n’est  pas allée jusqu’à une entente avec l’aéroport d’Hondarribia.

En demandant au Conseil de développement et Conseil des élus de pouvoir s’appuyer sur les travaux réalisés sur la marque territoriale Pays Basque, Biarritz franchit une nouvelle étape .

Mais pouvoir utiliser la marque Pays Basque, suppose des contreparties. Il ne suffit pas de se servir, d’évoquer des images positives véhiculées par la marque Pays Basque. Utiliser la marque entraîne des devoirs, y compris financiers.

Dorénavant, la solidarité Côte Basque/Pays Basque intérieur doit se manifester : Biarritz a besoin du Pays Basque intérieur. La qualité des eaux de baignade ne  sera pas bonne si des efforts ne sont pas faits en amont, par les habitants de l’intérieur, les paysans…

Pour répondre aux attentes actuelles des acheteurs, les halles de Biarritz devraient offrir un espace dédié aux producteurs fermiers, en particulier, ceux qui ont des marques de qualité comme Idoki.

Et puis, une marque (actif incorporel) a un coût. Donc, comme dans le cas d’une franchise, pour l’utiliser, il faut payer. Le pourcentage prélevé sur l’utilisation de la marque, pourrait servir à financer bien des projets structurants à l’intérieur du Pays Basque (souvent en panne faute de financement).

EPCI et tourisme

Ce qui est cocasse, c’est de voir qu’au moment où Biarritz adopte la marque Biarritz Pays Basque, son maire refuse la structuration d’ Iparralde en un EPCI unique, capable de mener des politiques sur tout le territoire, y compris une politique touristique.

Comment comprendre, dès lors, que, malgré la situation financière tendue, le maire de Biarritz préfère se contenter de dotations moindres, de compétences plus limitées, pour ne pas avoir à partager les décisions avec les élus du reste du Pays Basque ?

Comment accepter son refus de coopération au-delà des villes de la côte au moment même où il adopte la marque Biarritz Pays Basque ?

Pourtant, la future EPCI aura à définir la politique touristique d’Iparralde, y compris celle de  Biarritz. Gageons que cette nouvelle marque servira à l’ensemble du territoire.

Biarritz jouit d’une forte notoriété. Celle-ci peut avoir des répercussions positives sur l’économie d’Iparralde, à condition que la marque reflète une volonté  d’améliorer la qualité sociale, environnementale des produits ou du territoire.

Des valeurs (conditions de travail, responsabilité environnementale des entreprises) figurent dans les éléments indispensables pour bénéficier de la marque déposée Pays Basque .

Des assises du tourisme auront lieu très prochainement à Biarritz. Ce sera l’occasion de rappeler les attentes des habitants exprimées à l’occasion des travaux sur la marque territoriale.

Une marque, ce n’est pas anodin. Elle véhicule une image. Le Pays Basque souffre trop de l’utilisation  mensongère des éléments visuels et autres signes propres à notre culture, notre identité.

Le Conseil de développement et le Conseil des élus doivent rappeler à Biarritz les conditions d’utilisation de la marque Pays Basque ainsi que le cahier des charges à respecter.

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6 réflexions sur « Biarritz et la marque Pays Basque »

  1. Cela me fait rire Biarritz basque mais on ce fou de notre gueule rien n a été fait pour la langue basque sur Biarritz on accueille les parisiens ces Richard nos jeunes doive partir et on dit que Biarritz à une identité basque que fait le maire pour cela rien Biarritz cette est touristique mais à quel prix la jeunesse doit partir car il faut pas faire du bruit les fêtes sur Biarritz on était supprimé et après on dit Biarritz et basque hypocrite et en plus cela prend même pas le chemin

  2. Que d’amalgames dans cette tribune ! Et évidemment tout est ramené à l’argent. Mais les Basques qui vendent leurs terres à prix d’or, il n’est pas question, pas plus que ceux qui profitent de la « saison » pour augmenter les prix sur les marchés ! Arrêtez de penser que vous êtes les meilleurs, vous êtes comme tous les autres, ni plus ni moins … eh oui !

    1. Le commentaire est véhément mais justifié. La spéculation immobilière est aussi largement le fait de certains locaux peu scrupuleux préférant louer au prix fort des biens à la semaine plutôt qu’à l’année à des prix corrects. Bilan, l’hiver à saint jean des quartiers entiers sont en jachère sans que les abertzale ne s’en offusque vu que le sujet est encore largement tabou….

      Pour revenir à l’article , j’émets une deuxieme critique sur la notion « d’entrée naturelle » aussi nébuleuse et fourre-tout que sa consœur « frontière naturelle ». Biarritz est notre Monaco, un microcosme particulier ovniesque qui ne ressemble à rien d’autre au pays basque. Ni basque (elle ne l’a jamais été), ni gasconne depuis des lustres, elle est avant tout sociale!
      Au rocher le combat immédiat n’est pas tant la basquisation que la déboboïsation !

  3. Obligé de mettre Pays Basque pour signifier que Biarritz se trouve au pays basque .
    Comme au rugby BO PB !
    Bayonne et le reste , tout le monde le sait où ça se trouve !

  4. Bien qu’il ait existe et existe une presence gasconne, Biarritz est historiquement basque tout comme Angelu ou Baiona. Avant la mode imperiale la ville etait avant tout un village de pecheurs parmi lesquels la langue usuelle et maternelle etait le basque ou le gascon. La presence gasconne a ete forte dans des villes dont la basquitude n’ a jamais ete mise en question: Donosti – Pasaia par exemple. La difference entre ces deux dernieres villes avec le BAB, c’est qu’elles se trouvaient en zone bascophone alors que celles du BAB etaient limitrophes avec las landes de Gascogne. La basquisation naturelle des gascons etait donc plus difficile. Depuis l’epoque Napoleon III, des estivants fortunes venus d;Angleterre et de Russie ont frequente regulierement la ville, ce qui a eu pour consequence la construction de villas luxueuses, de tous les styles, des terrains de golf et des casinos. Mais il existe a cote de ce Biarritz bourgeois un Biarritz populaire ou la presence basque n’est pas inexistente: mediatheque, centre d’enseignement du basque, Fronton, chorales. Malgre la touristification de Donosti et l’industrialisation de Bilbo, qui oterait a ces deux grandes villes le caractere basque? Ne pas reconnaitre le caractere basque de Biarritz est a mon avis un rejet du passe historique de cette ville et un manque de reconnaissance du travail mene par tous les groupes basquisants et bascophiles de cette ville.

    1. Ce que vous dites pour Biarritz est vrai, mais pour anglet et Bayonne c’est un peu fort de café.

      les deux villes sont historiquement gasconnes, c’est un fait historique avéré et les archives bayonnaises, le nom des rues, les patronymes des anciens édiles locaux etc en témoigne . D’ailleurs on distinguait bien les bayonnais gascons des Basques qualifiés de « labourdins » dont la capitale etait uztaritz. Les basques sont massivement arrivés à Bayonne/Anglet après la première guerre mondiale du fait de « l’exil » des cadets.

      Inutile de relancer cette guerre oubliée depuis des lustres, mais il faut parfois savoir regarder la vérité historique telle qu’elle est, et nom t’elle qu’on voudrait qu’elle soit.

Les commentaires sont fermés.