Au coeur de l’aménagement équilibré du Pays Basque intérieur, l’actualité en Amikuze fait des vagues. Les dernières séances du Conseil municipal de Saint-Palais ont été agitées autour du projet d’une Maison de la santé.
En Amikuze, depuis des années, on évoque un projet de Maison de la santé pluridisciplinaire (MSP) fort intéressant. Parmi les caractéristiques de cette maison, notons la possibilité donnée aux médecins de sortir de leur isolement face à un patient, en pratiquant une consultation à deux praticiens, par exemple un médecin généraliste et un diététicien, sans compter l’utilisation de techniques modernes telle la visioconférence avec un professeur spécialiste d’un CHU (Centre Hospitalier Universitaire).
Autre aspect positif : la possibilité d’accueillir, dans un studio intégré, un jeune interne se dédiant à la médecine générale. Appréciable pour donner la vocation de médecin de campagne en cette période de pénurie.
L’emplacement de la MSP a donné lieu à l’étude de plusieurs hypothèses.
Finalement, fin janvier, le syndicat mixte Baxe Nafarroa, a voté l’achat d’un terrain de trois hectares en ville, face à l’école publique et à deux pas du cours Etchecopar, école catholique.
Terrain idéal en centre-ville, selon Eric Narbaits, président de l’ex communauté des communes, permettant de prévoir un vaste parking.
Mais c’était sans compter les relations détestables entre le propriétaire du terrain François Barbaste et Jean-Jacques Loustaudaudine, maire de Saint-Palais et membre du Conseil de surveillance de l’hôpital de Saint-Palais !(1)
Le 31 mai dernier, coup de théâtre en séance du conseil municipal. Le maire annonce que la MSP se ferait à Aïciritz, près du parking de l’hôpital, à la place de la villa Florence qui serait détruite. Décision d’autant plus surprenante que l’hypothèse de la villa Florence avait été écartée au cours de l’étude de différents sites. Belle villa bourgeoise du XIXe siècle, entourée de grands arbres, elle est le témoin du Saint-Palais d’antan.
Pas de préoccupations environnementales à l’heure des règlements de compte ! On rase tout pour reconstruire ! Le Coût de l’opération est huit fois supérieur à l’achat du terrain en centre-ville (15 euros/m2). Les domaines ont évalué la villa à 450.000 euros. A cela s’ajoutent les frais de destruction et de retrait des gravats de plus de 60.000 euros Mais un don anonyme (pas si anonyme) permettrait d’offrir ce terrain à la municipalité.
Et de deux !
Oui, Saint-Palais bénéficie d’un deuxième don anonyme, l’un pour l’achat de la maison des Franciscains transformée en musée “Chemins Bideak” et maintenant le second pour la maison de santé.
Frédéric de Saint-Jaymes ou Madeleine d’Arthez, donateurs célèbres du siècle dernier, ont offert à Saint-Palais maisons et terrains.
Reconnaissons que la ville et l’ancien SIVOM en ont fait bon usage en dotant le canton d’équipements sportifs (piscine, tennis, club hippique, terrain de rugby…) d’une clinique devenue hôpital, de centres de formation.
Ces équipements structurants ont transformé la ville. L’actuel maire Jean-Jacques Loustaudaudine, à l’origine des deux derniers dons anonymes, veut se faire une place dans la postérité.
Reste maintenant à s’assurer de l’engagement effectif (financier et organisationnel) des professionnels de santé qui ont voté, contre toute rationalité, pour le projet de la villa Florence.
L’expérience prouve qu’il ne suffit pas de financer un investissement pour en assurer un fonctionnement équilibré et pérenne…
1) Procès contre le PLU mettant en cause la municipalité gagné par F. Barbaste et plusieurs procédures en cours sont à l’origine de ces mauvaises relations.