Moins d’un an nous sépare des élections municipales de 2014. Les abertzale de gauche de Bayonne, toutes tendances confondues, planchent depuis plusieurs mois sur la constitution d’une liste ouverte et un programme qui vise à emporter l’adhésion des Bayonnais. Voici l’analyse de Jean-Marc Abadie, l’un des promoteurs de la démarche.
Depuis le 13 avril, une nouvelle naissance est venue apporter joie et espoir aux parents –Bayonne capitale et Baiona berria- qui pensent que ce déjà beau bébé va pouvoir s’épanouir de la meilleure des façons en touchant le cœur et l’esprit de toutes celles et ceux qui ont fait le choix de rester sur cette terre cosmopolite et les autres, nombreux, qui ont fait le choix d’y venir. Le faire-part est assez explicite: “Réunis par nos convictions de gauche, nous souhaitons rassembler largement, dans une démarche plurielle et participative, des Bayonnaises et des Bayonnais porteurs d’engagements collectifs ou individuels dans les domaines économique, social, culturel, sportif, syndical ou politique, de toutes les sensibilités de la gauche, écologiste, ou abertzale”.
Pardi !
Pour en arriver là, les géniteurs ont dû sortir des sentiers battus pour emprunter une voie potentiellement plus gagnante. Il fallait imaginer, enfanter une démarche qui visait la création d’une liste plurielle embrassant en son sein la diversité des origines sociales et culturelles présente dans la ville du feu roi Léon. Une promesse d’un vrai mariage gai! L’accouchement de la nouvelle-née aurait pu être douloureux tant la période de gestation ne s’annonçait pas forcément sous les meilleurs auspices. C’était sans compter sur la péridurale Bil gaiten qui a su apporter à la fois sérénité et continuité dans le changement. Aujourd’hui, ce sont les parrains et marraines qui ont la responsabilité de trouver un nom au rejeton et le faire grandir en lui permettant de faire ses premiers pas dans un environnement où la justice sociale, la démocratie participative et l’écologie se combineront dans ce pays que nous voulons assurément basque. Environnement peuplé d’embûches mais prometteur de belles avancées si nous arrivons à transformer une liste de “basques de gauche” en une liste “de gauche avec des basques”… Une transformation transtextuelle en quelque sorte.
Baiona…
A onze mois des élections municipales, l’innovation et tout à la fois le challenge donc, c’est de susciter de l’adhésion qui transpire Bayonne et qui invite des personnes issues de la diversité bayonnaise à participer à l’élaboration collective d’un programme d’action municipale propre à Bayonne. Et le fait que son équipe de rugby professionnelle va, pour la première fois de son histoire moderne, terminer le championnat devant cette fabuleuse, immense et presque inégalable équipe biarrote est un signe encourageant et annonciateur d’un avenir qui tourne le dos aux sarcasmes et autres railleries de voisins qui peuvent néanmoins ravaler leur béret et péter leur tirelire pour nous offrir “le” (et non pas “la”) meilleur gastro de la cité impériale. C’était compliqué de la placer celle là…
…ala Acba !
Nonobstant les enjeux municipaux, et les situations spécifiques et différentes des trois grandes villes de l’agglomération, une page se tourne avec le départ de deux monstres du centre droit qui ont régné durant trois mandats de façon quasi concomitante. En attendant la mise en place de la future collectivité territoriale qui redistribuera les cartes et que nous considérons comme inéluctable, il y en a une, de collectivité, qui continue à prendre du poids en devenant autre chose qu’un gâteau qu’on se partage. En effet, l’on peut penser que des abertzale et des proches négocieront leur participation dans une enceinte qui intervient dans le développement durable, la coopération transfrontalière, les affaires foncières, l’économie et le développement industriel… auxquelles s’ajouteront peut être les compétences et les équipements sportifs et culturels. Comme l’on dit au PS : “C’est parti mon Riri!”