6000 personnes ont défilé ce samedi 1er juin dans les rues de Bayonne pour défendre le projet de «Collectivité Territoriale Pays Basque».
C’est le Pays Basque dans toute sa diversité qui a porté, par cette manifestation populaire et festive, d’une même voix sa revendication institutionnelle (marquée par sa volonté de modernisation de l’action publique, d’adaptation aux spécificités économiques, sociales environnementales et culturelles de ce territoire) qu’elle veut faire entendre au plus haut niveau de l’Etat.
À l’initiative d’une Coordination réunissant la quasi totalité des élus, de toutes sensibilités politiques, les chefs d’entreprises, les artisans, les partenaires sociaux, éducatifs et culturels, les citoyens ont soutenu un appel public au Président de la République à ouvrir un dialogue avec les élus. Pour tous, cette image d’une société civile, unie, impliquée, à l’issue d’un processus de construction d’un projet «ambitieux, partagé» prouve «qu’un espoir s’est levé».
Démontrant que leur projet répond aux ambitions du chef de l’Etat d’une modernisation de l’action publique, que le périmètre retenu est pertinent, en phase avec l’Acte III de la décentralisation, dans le cadre républicain offert par la Constitution, ils ont demandé à François Hollande de saisir «ce moment historique» pour apporter une réponse politique à cet «exercice de démocratie exemplaire, porteur d’avenir». Voir l’Appel du Pays Basque au Président de la République.
Enbata.info a recueilli un certain nombre de témoignages de différentes personnalités (Juliette Bergouignan (militant au sein de Batera), Michel Berhocoirigoin (Président d’EHLG), Jean-Jacques Lasserre (Président du Conseil des Elus), Jakes Abeberri (élu abertzale de Biarritz), Amaia Muñoa (Secrétaire Générale Adjointe du Syndicat ELA)) que vous pourrez consulter en fin de cet article. Tous soulignent globalement l’importance de continuer à se mobiliser sur la question de l’organisation institutionnelle du territoire.
Ce n’est qu’un début, il faut donc continuer le combat.
Juliette Bergouignan (militante Batera) : «Quelle que soit la réponse imaginée par le gouvernement actuel, ce travail d’explication doit se poursuivre pour que rien n’arrête cette vague populaire…»
La mobilisation de ce 1° juin est unique en ce sens que jamais, au Pays Basque des gens aussi divers, socialement, politiquement et culturellement n’ont marché ensemble, sous la pluie pour défendre l’avenir de leur territoire. La pluie qui n’a pas cessé à l’intérieur, y compris le temps de la manifestation a fait reculer bien des primo manifestants. Mais 6000 personnes à Bayonne, demandant une collectivité territoriale, c’est un grand succès !
Ce rassemblement est le fruit d’un long travail de réflexion, accompagné par des juristes, au sein du Conseil de développement et du conseil des élus, portant sur l’amélioration du quotidien des habitants. L’explication de la démarche a donné lieu à des réunions d’élus, dans presque toutes les communautés de communes.
La meilleure solution
C’est devenu une évidence : la meilleure solution, dans le cadre actuel de la constitution, pour un développement cohérent et maitrisé du Pays basque, c’est la collectivité territoriale et les élus l’ont bien compris.
Les multiples actions menées par Batera : Campagnes de signatures, consultation citoyenne….ont fait prendre conscience à beaucoup d’habitants de la nécessité d’une reconnaissance administrative du Pays Basque.
Quelle que soit la réponse imaginée par le gouvernement actuel, ce travail d’explication doit se poursuivre pour que rien n’arrête cette vague populaire…
Demain, la coordination demandera à être reçue par le président Hollande pour expliquer notre volonté d’être acteurs de notre devenir collectif, à la bonne échelle.
Batera continuera à travailler avec les parlementaires pour obtenir une modification de la loi de décentralisation.
Volonté politique du gouvernement
Mais ne nous y trompons pas. Seule une volonté politique du gouvernement permettra la mise en place d’une collectivité territoriale, comme ce fut le cas pour la Corse.
Nous faisons des propositions, mais n’avons pas à demander de permission au département ou à la région. La région PACA n’a pas eu à se prononcer pour se séparer de la Corse.
Pour le Pays Basque, c’est la même démarche qui aboutira à une assemblée élue. Celle-ci prouvera ensuite l’efficacité de la démocratie de proximité.
Attention à l’hypercentralisation régionale
Gageons que l’acte III de la décentralisation n’accouche pas d’une hypercentralisation régionale avec un pouvoir sans partage des régions !
Tôt ou tard, Paris devra répondre à cette demande légitime.
Nous poursuivrons avec détermination le travail d’explication des incidences sur le quotidien des gens, pour que la reconnaissance administrative du pays Basque devienne une évidence pour tous.
L’enjeu principal : la démocratie !
Nous savons que la mobilisation devra se poursuivre. Les élections sont également, dans une démocratie, un temps fort pour que ce débat soit une question centrale et touche le maximum de citoyens. Il nous faudra barrer la route de ceux qui consciemment ou inconsciemment, nous précipitent dans un centralisme régional.
C’est le seul moyen d’éviter la migration des habitants de notre territoire vers Bordeaux, métropole !
Est-ce du mépris ou la méconnaissance des réalités locales de la part de Paris?
Quid du contrat territorial ? Tout le travail réalisé par des gens d’univers professionnels, et politiques si différents s’arrêtera-t-il en décembre 2013 ?
Il nous reste à rassembler toujours plus nos concitoyens dans des mobilisations originales.
Finalement, l’enjeu principal c’est la démocratie !
Michel Berhoco-irigoin, EHLGko lehendakaria-ren erantzunak Enbata.info-ren galderei:
« Gure arteko aniztasuna zaintzen badugu, etapa berri baikorrak asmatuko ditugu. Gaia beharko dugu bizirik atxiki eta presio mota berriak asmatu. Konfiantza badut gure determinazio eta imaginazioan, indar metaketa segitzeko, urrats berriak asmatzeko. »
Zer bilan egiten duzu Manifestaldi honetan : zer ondorio ukanen ditu Paris-i buruz ? zer ondorio ukanen ditu Iparraldeko jendartearen gain ?
Dudarik gabe, bilan baikorra egiten dut ekainaren leheneko manifaz : aniztasunaren aldetik eta hautetsien aldetik, historikoa geldituko da. Manifestetzaileen nonbrea aldetik ere baikorra da. Batzuek gehiago espero bazuten ere, ez da mobilizazio bat lehen ukaldian 10 000 tara heltzen ; zenbaki hortako manifak biziki bekan dira eta baldintza berezi berezi batzu bete behar dira hortaratzeko : akumulazio baten fruitua da eta epe luzeko kanpaina baten ondorioa baizik ez ditake izan. Ekainaren 1-eko manifa, epe laburrean antolatua izan da, oraino jende ainitzek berenganatua ez duten gai baten inguruan. Lurralde Kolektibitatearen gaia arduradunen zirkuloan lantua izan da eta denbora eta ekitaldi asko behar da osoki sozializatzeko ; Ekainaren leheneko manifa sozializatze hortan etapa garrantzitsua izan da, beste etapa batzuen preparatzeko. Horiek guziak kontutan hartuz, manifa haundia geldituko da historian ;
Zer jarraipen eman behar da Paris-i presionea emaiten segitzeko ?
Jarraipenaren planik ez dut nik: denen artean jorratu beharko da. Lehen baldintza da gaurko aniztasun hori zaintzea, tendentzia ezberdineko hautetsiak ez diten Lurralde Kolektibitatearen gaiaz elgarren artean pataskan has, batzuek besteak akusatuz edo baliatu nahiz… Gure arteko aniztasuna zaintzen badugu, etapa berri baikorrak asmatuko ditugu. Gaia beharko dugu bizirik atxiki eta presio mota berriak asmatu. Konfiantza badut gure determinazio eta imaginazioan, indar metaketa segitzeko, urrats berriak asmatzeko.
Parise ez bada mugitzen, zer izan behar da Euskal Herriaren jokamoldea, zer estrategia mota jarraitzen ahal da?
Hemen ere, erantzun zehatzik ez dut…Gauza batez konbentzitua naiz: atzera joaiterik ez dela! Osto bat itzultzen ari da! Etapa berriak asmatzekoak dira…Lehenik Pariseren erantzun ofiziala entzun behar dugu; Valls-en erantzuna, bere iritzi pertsonala da, ez gobernuarena. Edo hunen erantzuna espero duguna izanen da, edo ez. Ez bada, baloia gure esku izanen da. Duela hamar bat urte, Estadoak,ainitz esperantza eman ondoan, «EZ » erran zuelarik Euskal Herriko Laborantza Ganbara bati, galdegin bazinautan zer eginen ginduen, ez nauzun erantzunen, ez bainuen erantzunik…Bainan, nahikari kolektiboa balin bada erantzuna atxemaiteko, atxemaiten da ; Gogoan dugu zer erantzun eman ginduen Laborantz Ganbararen gaian…Lurralde Kolektibitatearen gaiarekin,berdin izanen da : ez dut erran nahi erantzuna berdina izanen dela, bainan zerbeit berri eta indartsu asmatuko dugula, historioa gure alde itzultzeko, bai !!!
Jean-Jacques Lasserre, Président du Conseil des Elus : « Toute solution de remplacement nous écartera de la démarche originelle »
«Premièrement il faut souligner qu’il y avait du monde ! Deuxièmement, la très grande nouveauté, c’est que de cette manifestation se dégageait beaucoup de sérénité. Toute la société basque y était présente. Ce n’était pas que des groupes militants habitués à ce genre de mobilisation qui étaient présents. C’était une manifestation d’un genre différent. Cela montre un progrès dans les idées et un apaisement dans les attitudes. Concernant les suites à donner.
Pour moi, il y a deux hypothèses.
Soit on se fait une raison et on travaille une solution de repli de caractère utilitaire. Mais, pour moi, se précipiter vers une solution de remplacement ou tout repli prématuré (vers un syndicat mixte que je préconisais au demeurant, mais j’ai été battu…) nous écartera de la démarche originelle.
Soit on persiste quelque temps dans notre revendication. C’est le point de vue que je compte le développer.»
Jakes Abeberri (élu Abertzale à Biarritz, et membre du Conseil des élus). « Toujours continuer la mobilisation basée sur le consensus, n’accepter aucun plan B en recul et en retrait ».
«Sur la manifestation, on peut regretter qu’il y ait eu moins de monde que dans les mobilisations d’il y a 10 ans impulsées par les abertzale et Batera où on était dans les 10 000. Cela ne s’explique pas uniquement par le mauvais temps. Est-ce que le fait que les élus de tout bord qui sont d’accord sur la revendication, et le fait qu’on peut avoir l’impression que le changement dans le domaine de la revendication institutionnelle est dans les tuyaux… peut donner l’impression qu’on est moins dans une situation d’agression et d’urgence ? On sait que le peuple abertzale s’est montré pionnier et pilote dans des situations où tout était à construire et s’est mobilisé en masse dans une ambiance générale plus marquée par la négation.
Que faire alors ? Ne rien lâcher ! Continuer sur la mobilisation basée sur le consensus (sociétal et des élus) ! Ne pas accepter «un plan B» en recul et en retrait. Le Pays Basque sera toujours là demain et la revendication institutionnelle actuelle (la collectivité territoriale) bénéficie d’un appui unanime. On sait que la République et son gouvernement ne savent pas quoi faire : décentraliser ? réaménager ? Dans l’immédiat, on attend peu du Président de la République et encore mois des provocations de Valls. Pour ne pas s’arrêter, il faut se préparer pour une autre manière de porter la revendication. Un référendum du type de ceux qui ont eu lieu en Corse ou en Alsace ? On doit pour cela convaincre les béarnais de l’intérêt d’un divorce à l’amiable car tout référendum doit être organisé par une Collectivité Territoriale. Elles ont cette compétence. Ce référendum à l’échelle du département (qui peut organiser des scrutins officiels dans toutes les mairies) corroborerait la revendication majoritaire de la société civile et des élus du Pays Basque via le suffrage universel. Le Conseil Général doit s’ouvrir à ce dialogue et en un ou deux ans (le temps d’une bonne campagne de mobilisation pour convaincre les béarnais) grâce au référendum qui se déroulerait avant la fin du quinquennat on peut avoir un nouveau moyen pour se faire entendre du Pouvoir Central »
Amaia Muñoa, ELA Sindikatuko Idazkari Nagusi Ordea : « Lurralde Kolektibitate batek suposa dezakeen aukera sozializatzen ari da azken urtean eta gaur bezelako manifestazio batek eragin handia du zabaltze lan horretan »
Zer bilan egiten duzu Manifestaldi honetan :
Gaur bezelako mobilizazioaren balioa handia da eta ondorioak neurtzeko, 3 elementu azpimarratuko nituzke: egindako ibilbide eta lan baten emaitza da; lortutako aniztasuna inoiz izan den handiena da; eta 6000 lagun kalean elkartzea lortu du.
Zer ondorio ukanen ditu Paris-i buruz ?
Parisek gertutik jarraitzen du prozesua, eta manifestazioa ikusita ere, zer egin dezakeen neurtuko du ziurrenik. Posible da kalkuluetan mota askotako elementu eta interesak sartzea, demokraziaren lehentasuna erlatizibazatuz, baina jakin badaki, horrelako prozesuek ez dutela atzera bueltarik.
Zer ondorio ukanen ditu Iparraldeko jendartearen gain ?
Iparraldeko jendeartengan berriz, ondorioak bi mailatan ikusten ditut: gizarteratze mailan eta aldarrikatze mailan. Lurralde Kolektibitate batek suposa dezakeen aukera sozializatzen ari da azken urtean eta gaur bezelako manifestazio batek eragin handia du zabaltze lan horretan. Aldarrikatze prozesuari dagokionez, horrelako ordezkaritza anitza elkarlanean ikustea, kalean, pankarta baten atzean eta jendea mugitzera deituz, oso esanguratsua da; aurrerapausu garrantzitsua.
Zer jarraipen eman behar da Paris-i presionea emaiten segitzeko ?
Nere ustez egindako lanean sakondu beharko da: gizarteratze lana; atxikimenduak landu eta gauzak aldatzeko mobilizazioaren beharra dagoela zabaldu.
Parise ez bada mugitzen, zer izan behar da Euskal Herriaren jokamoldea, zer estrategia mota jarraitzen ahal da?
Ondo legoke erantzuna izatea! Estrategikoak eta unean unekoak diren hausnarketak eginda, sortzen diren aukerak aprobetxatuz, ahalik eta mobilizazio anitzena da giltza. Horrekin batera, aurrera egiteko determinazioak markatuko dute bidea.
Certains n’ont pu être présents samedi, mais le travail accompli doit être popularisé, ne comptons pas sur les médias nationaux, alors pourquoi pas une grande pétition appelant à faire connaitre la « lettre au Président Hollande » ? En la faisant connaitre et signée par des amis, des collègues de travail c’est dans la France entière que notre message serait porté .