Lss membres du CMA sont allés en Libye pour porter un message de fraternité et de solidarité des Amazighs envers leurs frères et sœurs de Nefussa et envers tous les libyens qui ont opté pour la liberté de leur pays. Ils ont découvert une région libérée, entièrement con-trôlée par les combattants de la Libye libre, depuis le poste frontalier tuniso-libyen de Dehiba-Wazen jusqu’aux environs de Gharyan, située à 80 kilomètres au sud de Tripoli. Les postes de contrôle à l’entrée et à la sortie
de chaque localité sont désormais tenus par
les insurgés, souvent jeunes, enthousiastes et motivés. Les lieux sont désormais aux couleurs de la Libye libre et avec des inscriptions en Tamazight et parfois le drapeau amazigh flotte aux côtés de celui de la nouvelle Libye. Dès le début des combats au printemps dernier, la grande majorité des habitants ont fui les bombardements et sont partis se réfugier en Tunisie. Ne sont restés que les hommes valides devenus combattants. Ils sont étudiants, artisans, commerçants, avocats et ont appris le maniement des armes sur le tas. Les villes et villages ont été copieusement bombardés à l’arme lourde (obus tirés par les blindés, roquettes, missiles Grad, etc) pendant plusieurs mois, détruisant maisons, écoles, bâtiments publics, magasins privés, routes et autres infrastructures telles que les réseaux de distribution d’électricité et d’eau.
Aujourd’hui encore, les missiles Grad tirés de-puis la plaine, tombent sur les localités de l’Adrar Nefussa. Le jour de l’arrivée de la délégation du CMA le 1er août, la localité de Jadu a déploré 8 tués par les tirs des soldats de Kadhafi. Des milliers de douilles et de restes des bombes de différents calibres jonchent les rues de Yefren particulièrement ciblée. Avant leur retrait de l’Adrar Nefussa, les soldats de Kadhafi ont tenu à détruire et à brûler systématiquement tout ce qui pouvait être utile aux habitants (magasins d’alimentation, de vêtements, véhicules, etc). Si à ce jour le nombre de victimes n’est pas connu avec précision, les dégâts matériels sont considérables. Il en est ainsi dans les localités de Nalut, Kabaw, Rehibat, Rojban, Jadu, Zenten, Yefren, Ighrem (El-Qalaa), Kekla. Les hommes de Kadhafi ont également arrêté des milliers de civils qu’ils détiennent dans différents camps dans la région de Tripoli, probablement pour s’en servir comme boucliers humains ou comme monnaie d’échange le moment venu.
[…]. En ces moments de guerre et d’incertitudes, tout soutien moral pour les résistants est précieux. C’est pourquoi la visite du CMA a été hautement appréciée et ses représentants ont été accueillis avec joie aussi bien par les combattants armés que par les militants qui assurent différentes tâches notamment de sécurité ou qui préparent déjà l’avenir. Dans l’Adrar Nefussa, toutes les localités sont dotées d’un Conseil local de transition (CLT) et ont un représentant dans le Conseil national de transition basé à Benghazi. Au cours de leur séjour, les membres du CMA ont rendu visite à des nouvelles associations créées récemment, aux centres de communication et d’information de Yefren, Jadu, Nalut et Ighrem et à différents centres de commandement militaire et se sont réunis avec les CLT de ces localités ainsi que celui de Rojban. Les discussions ont beaucoup porté sur les effets de la guerre que leur a imposé le régime tyrannique de Kadhafi mais aussi sur la construction de l’avenir du pays une fois que la Libye sera entièrement libérée. Les Amazighs de Nefussa rappèlent qu’ils ont été les premiers à subir la haine de Kadhafi du seul fait qu’ils sont Amazighs et qu’ils l’ont combattu comme ils le pouvaient bien avant la révolution du 17 février 2011. Pour eux, la Libye de de-main devra rompre totalement et en tous points de vue, avec celle de Kadhafi et en l’occurrence, Imazighen de Libye et Tamazight devront nécessairement retrouver toute leur place dans leur pays, berceau de l’amazighité.
Désormais, le drapeau Amazigh est accroché à côté de celui de la nouvelle Libye, dans la salle de délibérations du Conseil local de transition de Yefren et de Nalut et bientôt dans les autres localités de l’Adrar Nefussa.
Les Amazighs de Libye ont des besoins importants dans tous les domaines. Ils en appellent aux Amazighs de tous les pays et à tous les peuples et citoyens épris de justice et de liberté, pour les aider à consolider leur libération et à reconstruire leur pays sur des bases démocratiques.
Le CMA
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