Baionan kantuz 15 ans de partage

Enbata: Vous sortez le 5ème CD de Baionan Kantuz. Quels types de chants avez-vous choisi pour ce nouvel album et quelles en sont les nouveautés?
Guillaume Irigoyen: Dans ce CD il y a quatorze chansons, des chansons d’auteurs bas-ques connus pour la plupart et certaines qualifiées de populaire. Ainsi Ixil ixilik dago cotoie Euskal rock and roll, le premier rock basque créé par Niko Etxart, Gogoaren baitan d’Anje Duhalde, Zenbat gera de Benito Ler-txundi. Le groupe Tuntuna qui assure l’animation Baionan Kantuz y a enregistré les nouvelles chansons ajoutées au répertoire durant ces quatre dernières années, afin de proposer au public la possibilité de les ap-prendre. Dans le livret figurent les paroles des chansons ainsi que les accords de guitares afin de donner à tout le monde les outils nécessaires pour pouvoir les chanter en toute occasion. Enfin, la chanson Bai euskarari est chantée par les enfants des ikastola de Bayonne, Baionan Kantuz étant l’œuvre des ikastola de Bayonne. Les bénéfices de ce CD leur seront dédiés comme ceux des quatre autres CD. Avec cinq CD, la Tuntuna propose 80 chansons, bref un panel exhaustif pour con-naître les fondements de la chanson basque.

Enb.: En reprenant des titres comme Errotar zahar maitea ou Itsasoan urak haundi dire, vous faites un clin d’oeil à Ez dok amairu qui ont initié le renouveau de la chanson basque il y a plus de 40 ans. Hommage? Nostalgie? Aveu qu’on n’a rien fait de mieux depuis?
G. H.: Rien de tout cela. Chaque année nous produisons un nouveau livret de chants avec les nouveautés de l’année. Lors de la treizième année, le livret fut tout naturellement intitulé Ez dok amairu, en rappelant ainsi à notre public ce mouvement qui fut, avec d’autres, à l’origine du renouveau de la chanson basque. Quarante ans après, ces chansons sont ainsi toujours vivantes, soit de façon originelle, soit en les accommodant au goût du jour, comme par exemple Itsasoan urak haundi dire, chantée sous une forme jazzy. La chanson populaire basque est un tonneau des Danaïdes: plus on en chante, plus il y en a à connaître et donc à partager. Ces chansons quelles qu’elles soient nous parlent encore et il est frappant de voir que celles que nous avons vu éclore il y a quarante ans soient aujourd’hui reprises par toutes les générations comme si elles étaient intemporelles.

Enb.: Comment expliquez-vous le succès de Baionan Kantuz que vous avez lancé il y a quinze ans?
G. H.: Par la caractéristique de la culture bas-que. La culture basque est avant tout une culture populaire, elle est à la portée de tous, et elle permet à la part artistique que nous avons tous de s’exprimer. Notre génération a eu la chance de vivre cette culture de village ou tout repas finissait par des chansons en choeur, des bertsu, des tritzo jetées à l’emporte-pièce, ou des mutxiko sifflés avant le départ. Les modes de vie ont changé, il n’existe pas un endroit où la musique enregistrée ne soit présente, où la culture ne soit un bien de consommation. Pourtant l’attrait de la culture basque pour les Basques et les non Basques n’a ja-mais faibli. Au contraire, elle a toujours su s’adapter et trouver des formules comme le Dantzazpi, ou Baionan Kantuz pour permettre à chacun de vivre et de faire vivre la culture.

Enb.: Vous étiez une quarantaine de parents d’ikastola au départ. Quinze ans plus tard, qui participe à Baionan kantuz?
G. H.: Baionan Kantuz c’est toujours le quatrième samedi du mois (et quatre soirs durant les fêtes) à 11 heures… du matin. Bref un rite, mais un rite qui se pratique tôt. Peut être trop tôt pour les jeunes. En quinze ans, nous avons vu notre âge se rapprocher de la moyenne d’âge de notre public où il y a des fidèles de la première heure et des nouveaux qui nous rejoignent pour un an ou deux ou plus. Si au premier Baionan kantuz d’avril 1997, nous étions 40 parents d’élèves des Ikastola, aujourd’hui le public oscille entre 100 et 700 personnes pour les grandes occasions.

Enb.: Baionan kantuz a beaucoup fait pour la popularisation du chant basque dans le milieu urbanisé et débasquisé de la côte. Outre le fait d’avoir contribué à donner ses lettres de noblesse à l’euskara dans un milieu non bascophone, quels sont les autres aspects positifs de cette initiative de Baionan kantuz?
G. H.: Notre but, à travers Baionan Kantuz, est de donner un espace à la langue basque et à la culture basque au centre de Bayonne et d’en capitaliser les retombées en faveur des ikastola d’où Baionan Kantuz est issu. Aujourd’hui Baionan Kantuz fait partie de l’image de Bayonne; par exemple il figure dans de nombreux reportages qui parlent de Bayonne. Qui aurait pu l’imaginer il y a 15 ans? Pourtant, il n’y a là rien d’extraordinaire. La culture basque par sa caractéristique populaire est très adaptée à la ville (à la campagne également, mais cela à l’air plus évident), elle est créatrice de lien social (c’est sa raison d’être), de transmission, de tradition, de partage, d’expression artistique à la portée de tous, bref de tout ce que met en avant toute politique culturelle, même si elle est élitiste et chère. Par contre Baionan Kantuz n’est ni élitiste, ni chère.

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