Réponse à “Jean-Marc-en Kronika”
Enbata n°2246 du 27 septembre 2012
Jean-Marc, Tout d’abord, je voudrais te remercier pour ton courrier, te préciser que tu es bien plus âgé que moi, puisqu’en 1981, date marquante pour la relation entre nos deux familles, tu avais 21 ans quand j’en avais à peine 6.
Je te confirme que nous avons des valeurs en commun et que j’ai toujours trouvé ton positionnement politique intéressant et ta manière de te mettre en scène efficace et souvent amusante.
Comme tu le sais, je ne suis pas fan des autoroutes, qu’elles soient idéologiques ou dédiées au transport de marchandises.
Ainsi se trompait Barrère dans son rapport de salut public sur les idiomes en 1794 en déclarant que: «Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton, l’émigration et la haine de la République parle allemand, la contre-révolution parle italien et le fanatisme parle basque».
C’est ce que Carlton. J. Hayes dans sa typologie des nationalismes qualifie de nationalisme jacobin, c’est ce que j’écrivais dans mon mémoire de science politique il y a déjà 15 ans.
Alors si «le pouvoir absolu corrompt absolument», avis que je partage avec toi et Montesquieu, disposant d’un simple pouvoir d’influence et d’opposition, je n’ai pas encore le luxe de renier les bases idéologiques de mon engagement politique.
Je me considère socialiste, républicain, dé-centralisateur eskualzale et bien dans ses baskets, c’est probablement pour ça que je n’ai pas signé le fameux texte.
De l’identité
Oui l’identité est au cœur de la démarche territoriale, puisqu’elle est le moteur des actions spécifiques mises en place avec succès sur notre territoire et souvent portée ab initio par toi et tes amis.
Non l’identité dans le cadre républicain, à elle seule ne justifie pas la création d’une collectivité territoriale spécifique comme j’ai pu l’entendre en Assemblée plénière du CEPB.
Non l’identité dans le cadre républicain, à elle seule ne justifie pas le refus de création d’une collectivité territoriale spécifique.
Oui le Pays Basque existe dans la République, connu, reconnu et exemplaire sous la forme du “pays” grâce au moteur de l’identité et à nous tous, il pourrait aussi être reconnu comme collectivité.
De la peur
Du nationalisme, abertzale ou jacobin, des postures idéologiques qui sont toujours portées par les mêmes, pour effrayer, exister ou compter.
Du vote du second tour, pour lequel tout le monde signe un texte flou, préparant en coulisse la prochaine pirouette ou enchère.
De l’efficacité
Du principe de subsidiarité que j’ai évoqué à plusieurs reprises en plénière du CEPB, de l’échelon politique le plus efficace pour exercer une compétence, seul critère qui convaincra la majorité des parlementaires consultés.
De l’efficacité du droit commun de la future loi de décentralisation qui permettra l’expérimentation d’une collectivité ou un autre objet institutionnel, face à un hypothétique droit dérogatoire.
Alors fallait-il ouvrir une nouvelle voie, une 3ème voie, d’abord majoritaire dans le rang des élus socialistes, je le crois, car la République et le Pays Basque valent bien un débat sincère.
J’espère que tu ne m’as pas trop attendu samedi, j’aurais pu venir, me maquiller et tenter de séduire, je pense qu’Urrugne, Ustaritz et mon cher Bayonne, méritent mieux qu’un simple flirt, apprenons à nous connaître, car même l’union libre se cons-truit sur la sincérité des engagements. Alors je te dis laster arte Jean-Marc.
Mathieu Berger
conseiller régional PS