Les jeudis se suivent à Bayonne et ne ressemblent pas forcément. Après les «z’événements» surgis au pied de la cathédrale, un certain jeudi, nous avions l’impression de replonger dans une histoire récente et finalement assez pratique où gentils et méchants sont clairement identifiés!
Batera subissait les foudres des plus hauts responsables de l’Etat, et une ancienne mi-nistre perdue dans des explications d’un surréalisme éprouvé assimilait la Plateforme à une organisation terroriste! Les médias nationaux avides de sensationnel emboitaient le pas sans vergogne et voilà des syndicats comme la CFDT, des universitaires, des élus de tous bords, accusés de complot en bande organisée.
N’en jetez plus! On va mourir de rire…
Là où l’on a assisté, dans une ville experte en broncas, à une «couillonnade» à la bayonnaise que personne ne peut revendiquer, il fallait faire croire à je ne sais quel plan capable de faire sombrer la république. Pathétique d’un côté et finalement assez réjouissant d’un autre…
Un autre jeudi a suivi, ce moment d’anthologie et à sa façon il a amené aussi un petit parfum révolutionnaire. Dans l’enceinte feutrée du Conseil des élus et
du Conseil de développement, le «pays» Pays Basque a été ausculté par d’éminents juristes qui n’ont eu d’autres choix que de confirmer sa mort clinique. La nature ayant horreur du vide, il fallait donc imaginer une suite à ce dispositif, qui convenons-en, avait rendu un certain nom-bre de services.
Au final, toutes les propositions tendent à imaginer des solutions renforçant les prérogatives d’une assemblée élue au suffrage universel, disposant de compétences accrues, et d’un budget spécifique.
A l’énoncé du diagnostic, la stupeur a saisi l’assemblée toute entière, mais pas forcément pour les mêmes raisons. Pour les uns, c’était l’obligation d’entériner que le système des pays avait vécu, et qu’il ne servait à rien de s’accrocher à son éventuelle résurrection. Pour les autres, c’était le moment peu imaginable où enfin la crédibilité d’une collectivité s’imposait à tous.
Quel jeudi!
Bien sûr, l’Etat par la voix du préfet rappelait un scénario toujours possible celui du statu quo, mais l’assemblée n’en avait cure, la machine est en marche et pour la première fois dans l’histoire de ce pays, un consensus peut naître sur l’intérêt d’une collectivité propre au Pays Basque.
Raison garder? Sans doute. Mais aussi envie de croire à la semaine des 4 jeudis