Lurrama 2012 restera sans aucun doute dans nos mémoires: plus que jamais fête de l’agriculture paysanne et durable avec un programme riche: vitrine des démarches de qualité avec un marché fermier fourni, gastronomie à l’honneur avec l’ensemble des repas qui a affiché complet! Mais c’est aussi un espace pédagogique (avec ses tables rondes, démonstrations, ateliers pédagogiques pour les enfants…).
Pour une «Pac (Politique agricole commune)
paysanne et citoyenne»
Tel était le thème de Lurrama 2012. En effet une nouvelle réforme de la PAC sera mise en place en 2014, mais le débat et les négociations entre Etats sont déjà amorcés depuis un moment. Le maintien de l’agriculture dans nos territoires dé-pend du choix des paysans sur leurs fermes (pour aller vers plus de qualité, d’autonomie, de respect de la nature…), de celui des consommateurs mais aussi de la politique agricole qui est mise en place. Jusqu’à aujourd’hui la PAC a favorisé les plus grandes exploitations en distribuant les aides à l’hectare. C’est ainsi que 80 % des aides sont perçues par 20 % des paysans, que certains grands céréaliers français nantis achètent des résidences secondaires ou des terres en Roumanie, tandis que d’autres n’atteignent pas le SMIC. C’est donc sur une plus juste répartition des aides que le ministre a en partie été interrogé lors de sa visite à Lurrama lorsque il a rejoint la tribune où se tenait la table ronde. Nous avons pris acte de sa volonté de maintenir le budget agricole, de répartir les aides plus équitablement (il réfléchit à une meilleure valorisation des premiers hectares avec un système de dégressivité), de ne pas oublier le soutien à l’élevage et la zone montagne, sans occulter cependant que tout ceci doit être négocié avec les autres Etats et au Parlement européen.
Le ministre a pris également du temps pour rencontrer à l’issue de la table ronde des représentants d’ELB sur les dossiers agricoles locaux: pas de promesses mais des portes ont été ouvertes sur des pistes de réflexion; on verra si dans quel-ques mois des réalisations concrètes en découlent.
«Le Larzac est une utopie…
mais une utopie en marche
depuis 30 ans!»
Au final, si je devais dire le sentiment que me laisse cette édition, je retiendrais essentiellement cette idée qui nous vient de nos amis Aveyronnais invités de Lurrama 2012, lors de la projection samedi après midi du film «les brebis font de la résistance», qui retrace à partir de témoignages divers la lutte pour reprendre à l’armée Francaise 8.000 hectares de terres à dans le Larzac; lutte mémorable des années 70. Ce territoire du Larzac où la terre est gérée collectivement est le seul endroit de France où il y a plus de paysans maintenant que dans les années 70. Et un paysan de dire: «Le Larzac est une utopie… mais une utopie en marche depuis 30 ans!».
Ainsi, si le réalisme est de notre époque dans cette période difficile de crise au Pays Basque comme ailleurs, il n’empêche qu’ici aussi comme en Aveyron c’est l’utopie qui guide nos pas et nous fait construire chaque jour, dans différents domaines, des alternatives pour prendre notre destin en main.