Les élus du Pays-Basque veulent une collectivité propre. C’est une excellente nouvelle et pas que pour les Bas-ques; aussi pour les Béarnais.
C’est une bonne nouvelle car il faut de l’audace en cette période de débat sur la réforme territoriale. Il s’agit là d’un vrai projet de décentralisation. Et de la centralisation nous en souffrons beaucoup. Je me réjouis de tout ce qui peut nous en faire sortir.
La réactivité face à la crise (économique, sociale, écologique) en dépend. Rien ne serait pire que de faire une réforme territoriale tiède. Il faut du changement. Le centralisme fait de notre pays une sorte de monarchie républicaine. La monarchie fait des sujets. La République décentralisée, régionalisée nous aidera à être des citoyens.
Si la demande des Basques devait mener à la fin d’un département, ce ne serait pas une tragédie. Ce serait pour les Béarnais une chance car ils seraient obligés de réfléchir enfin à ce qu’ils sont et à l’avenir de leur territoire.
Merci aux élus du Pays Basque et du Bas-Adour de nous botter un peu les fesses. Il faut voir les choses en positif contrairement à ce que je lis ça et là. Il ne s’agit pas d’un divorce, nous ne serons pas orphelins mais juste face à une obligation de réfléchir.
Quel avenir pour le Béarn? Quelles relations avec l’Aragon? Quelle place dans un en-semble régional plus large? Quelle place pour le Béarn dans l’espace pyrénéen? Quelle place pour la langue occitane? Quel tourisme? Quels transports? Et j’en passe…
S’ouvre un nouvel horizon. Voilà qui est motivant. Pourtant je sens peu d’enthousiasme du côté béarnais, presque de l’amertume. Au contraire, allons-y, débattons, imaginons le Béarn de demain!
Si les élus et la population du Pays Basque et du Bas-Adour veulent une collectivité je ne vois pas au nom de quoi on la leur refuserait.
La France doit se décentraliser, l’Europe doit se fédéraliser. L’efficacité des politiques publiques n’en sera que meilleure et bien des exemples s’offrent à nous qui le démontrent.
Je suis un régionaliste, un fervent défenseur de l’autonomie des collectivités. J’ai dit autonomie qui est un très beau mot. Je réponds à ceux qui dénoncent un morcellement, une balkanisation. Autonomie c’est le mot que l’on emploie lorsque l’on veut éduquer au mieux nos enfants afin qu’ils soient autonomes, c’est-à-dire libres de penser et d’agir mais liés à leurs proches par des lien affectifs et de solidarité.
Autonomie c’est ce que l’on souhaite à ceux qui vieillissent et que l’on veut aider à rester actifs, libres, malgré l’âge. Autonomie c’est le statut de beaucoup de régions en Europe et cela signifie que l’on prend des responsabilités sans échapper aux devoirs que l’on a envers les autres.
Alavetz, biarnés: endavant!
David Grosclaude