Depuis maintenant plusieurs mois, le Conseil des élu(e)s et le Conseil de développement du Pays Basque ont entamé une démarche importante pour l’avenir du territoire.
Cette initiative a répondu à la fin programmée des «pays» et au questionnement naturel qui s’en est suivi, mais elle puise aussi son origine dans le travail continu et acharné de la plateforme Batera. Depuis 10 ans inlassablement, Batera poursuit son travail et a connu des succès incontestables au travers des diverses mobilisations organisées.
L’année 2012 a vu, un véritable renversement de tendance, une prise de conscience collective du risque de perdre l’existant, de n’avoir aucune certitude pour l’avenir et à terme de connaître un net recul après tant d’années d’exercice démocratique autour d’un projet de territoire.
Pire, le travail d’analyse a fait apparaître le côté dépassé, usé, du «pays» ce qui a fait dire à nombre de participants: «même s’ils sont maintenus les “pays” ne sont plus pertinents».
La machine s’est emballée, la certitude de pouvoir prétendre à une collectivité territoriale à statut particulier a rallié à la cause des personnes jusque là dubitatives, voire opposées. C’est cela le temps d’un débat riche et ouvert!
Puis, le Sénat mettant en place de façon concomitante une réflexion nationale sur une décentralisation accrue, il parut impératif d’inscrire le Pays Basque dans le processus.
Ce fut donc le texte, maintenant fameux du Conseil des élu(e)s, porté le 6 septembre devant son assemblée générale et les chicaneries qui ont suivi. Au final ce texte a reçu un aval très majoritaire.
Que l’on en juge: 5 des 6 parlementaires, le Président de l’Acba et maire de Bayonne, le 1er vice-président du Conseil général, des conseillers généraux, une conseillère régionale, des présidents de communautés de communes, de nombreux maires et adjoints. (70 % Pour).
A cela, il convient de rajouter la société civile: acteurs économiques avec la CCI, acteurs sociaux avec les syndicats ouvriers et paysans, le monde culturel, universitaire…
Une vraie dynamique s’inscrivant pleinement dans la démarche du Sénat qui invitait les territoires à faire preuve de créativité et d’innovation.
La réalité c’est qu’un mouvement a pris corps, et qu’il est très majoritaire. Pour le gouvernement, répondre à cette attente par un dialogue ouvert est la seule solution. Se réfugier encore une fois derrière les arguties habituelles, suggérer que l’unanimité n’est pas acquise serait une faute politique et une nouvelle injustice.
L’unanimité! Et pourquoi ne pas exiger une résolution de l’ONU sur le sujet? La question est plutôt d’évaluer le nombre de ceux qui s’opposent.
Faut être sérieux!
Ne nous laisserons pas prendre à un piège qui consisterait, cette fois encore, à multiplier les obstacles pour enterrer le projet!