Un article d’Iker Aranburu dans le numéro 3808 de Berria présente une analyse intéressante des comptes de l’Etat français. Il indique des recettes espérées pour 2016 de 301,7 milliards d’euros, pour des dépenses de 374,8 milliards. Le déficit généré sera donc de la différence, soit environ 73 milliards. Ce chiffre est en général comparé au PIB de la France: 2.200 milliards, soit un taux de 3.3%. Ce chiffre bas en valeur absolue masque une réalité économique désastreuse.
On pourrait aussi ramener ce déficit au budget lui-même : si on divise ces 73 milliards par le montant des recettes, on obtient un dépassement de 24%. Ce mode de présentation serait au
moins aussi juste que celui employé habituellement.
Le gouvernement espère des rentrées supérieures à 301.7 milliards, mais espère aussi que le PIB (dénominateur qui sert à calculer le taux pour Bruxelles) va augmenter, la croissance espérée pour 2016 serait de 1.5%.
Les différents taux de déficit sont de 4% en 2014, 3.8% pour cette année 2015, 3.3% espérés en 2016 et 3% en 2017. L’Etat veut donc baisser ses dépenses de 50 milliards en 3 ans. Cette année 18.6 milliards, en 2016 : 16 milliards répartis ainsi : 7.4 sur la sécurité sociale, 5.1 sur les dépenses de chaque ministère, 3.5 milliards sur les dotations régions et départements.
C’est tout l’objet des discussions budgétaires de novembre. Pour 2017, la baisse des dépenses prévue est encore de 15.4 milliards. Sur un budget des collectivités de 238 milliards selon la
Cour des comptes, cette ponction est insuffisante.
Consensus impossible à mettre en place
La campagne à la présidence de la république et l’obligation de cliver droite et gauche dans le psychodrame très franco-français se dessine avec le premier round des régionales. Alors que de façon presque connue les think tanks de gauche modérée comme de droite modérée ont au moins la majorité des mesures “pour sauver la France” en commun, il appartiendra aux ténors qui sollicitent les suffrages de la Ve république de surtout être en désaccord, c’est-à-dire de cliver, façon “régime présidentiel”.
Pourtant la devise des frontons républicains liberté, égalité, fraternité paraît bien désuète : les inégalités n’ont jamais été aussi fortes.
Qui aura le courage politique, en début de mandat, de les abolir ou tout au moins de les amoindrir ?
• inégalité dans la réussite scolaire malgré les budgets investis (les 3èmes cycles, grandes écoles, sont surtout occupés par les enfants de cadres et de professeurs) et le classement PISA est toujours aussi désastreux, vu l’immensité de la tâche pour rénover et adapter le monstre de l’éducation nationale.
• inégalités dans les avantages sociaux (jours de carence, départ à la retraite, compléments de retraite, jours de maladie pour les enfants, accès aux groupements d’achat, sécurité de l’emploi….)
• professions déséquilibrées : pêcheur/agriculteur étant au bas de l’échelle (taux de suicide- 550 agriculteurs en 3 ans-, dangerosité, montant des retraites du fait de leur cloisonnement)
par rapport à des “intouchables” type pilotes d’avion…
• taux de prélèvement sur les petites entreprises alors que les grosses à statut multinational échappent aux taux d’imposition de l’Hexagone
• nécessité pour avoir un rééquilibrage de diminuer les avantages des plus nantis pour les accorder aux plus faibles ce qui implique de toucher à la fonction publique.
• faible écart de rémunération entre celui qui travaille et celui qui ne travaille pas (Smic chargé et RSA) et difficulté de combiner facilement les deux (travail partiel) pour favoriser
l’emploi.
• taux de charges sociales sur salaire et d’impôt sur les bénéfices ce qui ne pousse pas à l’investissement dans les PME/TPE.
• diminution de la représentativité : 1 élu pour 100 habitants en France, 1 élu pour 500, en moyenne en Europe, avec action spécifique sur Sénat limitation budget, limitation nombre élus et influence.
• organisation et gouvernance : suppression de la couche départementale au profit des régions et des EPCI (sur ce point, les choses évoluent, mais ici encore ce qui ne pose pas de problème à Nice, Lyon ou le Cotentin(1), gêne en Pays Basque, de façon troublante des chauds fervents de la solution actuellement non prévue (collectivité territoriale) mais aussi des adversaires inavoués de la gouvernance Pays Basque (raison de plus de souligner le courage politique du préfet qui reprend ce terme sur le “power point” détaillé que ses services ont préparé).
• fusion des CCI, des Chambres des Métiers et des Chambres d’agriculture. Ces fusions sont initialisées par le haut (Etat, région) par exemple sur l’apprentissage. Il est dommage que le territoire Pays Basque ne soit pas leader en la matière (il y aurait des résistances sur place…).
• réduction du poids du secteur public et transformer les salaires payés en investissements ou en sous-traitance à effectuer par le secteur privé (politique de convention). Sur ce point l’embauche de salaires à tout va avec une productivité basse (on se souvient de l’ouvrage caricatural “je suis débordée” d’une salariée de la région aquitaine) déséquilibre la possibilité d’avoir des fonds pour investir, pour aider l’économie et pour être partenaire dans des projets industriels ou universitaires (exemple : la Saxe détient une part du capital de VW). Les programmes de la région indiqueront-ils cette correction à initialiser et l’avalanche de chiffres sera-t-elle digeste pour se faire une vraie idée?
• poursuite autonomie des universités et des mariages avec les entreprises etc. Ces pistes sont largement partagées par un noyau gauche/droite de bon sens et par une majorité des habitants et les programmes politiques dont le devoir est d’être clivant ne peuvent les annoncer.
(1) Le Cotentin met en place un EPCI regroupant 205 communes.
milesker Pantxo ; zure artikulua ongi dokumentatua, zabala, interes ainitzekilan.
2016 eko Enbata zenbakietan idazten segitu .
izan untsa . Goraintziak .
Margaitta