L’Edito du mensuel Enbata
Ça y est, c’est la rentrée politique ! Le maître (d’école) a sifflé la fin de la trêve olym-pique, et il nous somme de rentrer dans le rang. Certes, nous savions bien que cette situation ubuesque d’un gouvernement démissionnaire aux manettes de l’État ne pouvait pas durer.
Mais jetons un oeil sur les trois derniers mois que nous venons de vivre, tout simplement hallucinants ! L’actualité française épouse parfaitement son époque et les travers qui la caractérisent : un événement majeur qui galvanise les esprits, balayé du jour au lendemain par un autre fait tout aussi important. Une succession de séquences qui durent un temps, qui s’enchaînent à vive allure, sans que nous puissions les digérer et qui tombent, presque aussitôt, dans les oubliettes.
Souvenons-nous du soir du 9 juin et des résultats des élections européennes. L’électrochoc : l’extrême- droite en tête à un niveau incroyable de 39 %. Le parti Renaissance de Macron se retrouve loin, avec 15 % des voix. S’ensuit, pour passer à autre chose et oublier la défaite, une annonce aussi imprévue que vertigineuse, la dissolution de l’Assemblée nationale ! Le Président qui prend seul cette décision, surprend et mécontente tout le monde, jusque dans son propre camp. La convocation de nouvelles élections, fin juin, ouvre pour la première fois une réelle possibilité au Rassemblement national d’accéder au pouvoir. Dans un réflexe de survie, l’union des différents partis de gauche au sein du Nouveau front populaire et le désistement sans précédent de candidats (essentiellement de gauche et du centre) entre les deux tours pour faire barrage au RN, permettent d’écarter le danger : le NFP arrive en tête avec 182 sièges, suivi du centre avec 168 sièges, et enfin du RN avec 143.
Plutôt que de saluer les résultats et d’en tirer les enseignements, l’initiateur du jeu, qui n’est pas bon joueur, juge qu’il n’y a aucun vainqueur et impose une trêve durant les Jeux olympiques ! Que le peuple s’amuse ! Exutoire après avoir frôlé la catastrophe, les JO de Paris semblent être un réel succès. La cérémonie d’ouverture, comme un pied de nez aux courants d’extrême droite, donne le ton : festivités éclectiques, modernes, inclusives. La parenthèse peut se refermer, Macron veillera sur le bon déroulement de la suite.
A l’heure d’écrire ces lignes, le premier ministre n’a pas encore été nommé. Mais l’attitude de Macron de ces dernières semaines, renfermé dans son déni, montre qu’il ne souhaite pas donner les clefs du gouvernement au premier groupe arrivé en tête aux élections, comme le souhaite la tradition. Elle signifie plutôt qu’il ne veut pas de quelqu’un qui mette à mal la politique mise en place depuis qu’il est à l’Élysée. L’échéance présidentielle de 2027 est également dans tous les esprits et pèse sur ce processus de nomination. Macron ne verrait pas d’un bon oeil que Matignon serve de marchepied à l’aventure NFP pour lui succéder dans 3 ans. Ainsi, il persiste à mettre dos à dos LFI et le RN, diabolisant injustement le premier à des fins électoralistes et banalisant le danger du deuxième, parti raciste. Remuer constamment le chiffon LFI donne, à contrario, l’impression que c’est le projet de la gauche qui dérange le plus.
Mais en attendant, c’est bien la posture de ce Président qui pose problème. Plutôt que de se concentrer sur son rôle et de laisser le sien au Parlement, Macron n’a de cesse d’influer à tous les niveaux, avec le risque d’écœurer et d’éloigner les citoyens de la politique.
Or le climat politique actuel est préoccupant. Telle une lame de fond, l’extrême droite ne cesse de se renforcer en France. Jusqu’à présent, les résultats des urnes ont empêché l’extrême droite d’accéder au pouvoir. Mais il est irresponsable de toujours parier sur la réactivité des électeurs. La vigilance, avec le temps et la répétition, peut fléchir.
Aussi, faire la sourde oreille sur les résultats des votes, refuser l’envie de changement de politique exprimée, abuser de son pouvoir pour tordre le bras au fait politique, sont des signaux inquiétants, caractéristiques d’autocrates et bénéfiques à l’extrême droite.
Ainsi va la vie politique, dans ce lointain pays qu’est la France. Gageons, au Pays Basque, sur ce petit territoire, que nous ne tombions pas dans les défauts de cette politique politicienne. Efforçons-nous de défendre ensemble nos revendications, portées par une population impliquée et, en courroie de transmission, des élus engagés.
Egün hon Iñaki
Zinez interesgarria, eskerrik hanitx.. Epe lüzeko analisa emankorra da ere, momentü llabür honen hobeki intelegatzeko. oro idatzia zen, eta 2019an, E. Todd ikerlariak erran züan zer agitüko zen : https://www.youtube.com/watch?v=nYVmB5Bz-6Y
Analisa honen barnean, Euskal Herrian, maleruski ezagütü eta ezagützen dügü poliziaren lekü importanta eta txarra.
Thomas