L’Agglomération a pris des compétences qui sont déterminantes : celle de l’agriculture mais aussi de l’alimentation durable.
Nous assistons depuis ces toutes dernières années à une grande évolution de la part des consommateurs et cela dans nombre d’actes d’achat. Ce qui était auparavant l’apanage de militant.es écologistes convaincu.es, percole maintenant dans une partie tous les jours plus large de la population et c’est tant mieux ! La prise de conscience a été longue à venir, mais la rapidité avec laquelle les pratiques se modifient est vraiment surprenante.
Cela concerne toute la commercialité, la tendance est au réemploi plutôt qu’à l’achat du neuf, on élimine plus facilement l’achat inutile, on s’oriente vers des énergies renouvelables, la motorisation des véhicules devient une question et pour les plus avancés, la réduction des déchets est un enjeu au quotidien…
Qui n’a pas entendu dans son entourage au moins une personne, dire que le nouveau téléphone était un modèle reconfiguré ou que l’exercice des cadeaux à Noël avait consisté à acheter moins mais mieux!
Dans le domaine de l’alimentation, la modification du comportement est encore bien plus évidente, plus marquée, plus partagée! La demande en bio s’accroit de façon très importante au point que très rapidement l’offre en France aura du mal à répondre à la demande, mais ce qui a conquis déjà une bonne partie des consommateurs est l’achat direct aux producteurs locaux par le biais des marchés, des nouveaux espaces les regroupant, par l’achat direct dans les fermes de produits locaux faisant l’objet d’engagement de qualité !
L’agriculture paysanne garante de pratiques culturales plus raisonnables, moins impactantes pour l’environnement et meilleures pour la santé, est de plus en plus plébiscitée ! Manger mieux devient un enjeu de société très fort, qualité des produits, alimentation moins carnée, traçabilité des produits sont au coeur des débats d’aujourd’hui. Cela conduit d’ailleurs le législateur à s’intéresser ENFIN à la question au travers des nouvelles règles pour la restauration collective en imposant via la loi Agriculture et alimentation 50% de produits de qualité et 20% de bio !
Certaines collectivités n’ont pas attendu la loi et ont largement devancé l’appel. Pour donner un exemple que je connais bien, les cantines bayonnaises sont à 35% de produits bio en masse financière, servent un repas hebdomadaire végétarien, offrent la possibilité de manger végétarien tous les jours pour les familles qui en font la demande… et nombre de communes en Pays Basque ont emboité le pas !
La Communauté d’agglomération va voter, espérons à une large majorité, et avant la fin du mandat, le premier Projet alimentaire du territoire (PAT) à l’issue d’une réflexion collective pour accélérer le mouvement et définir une véritable stratégie sur l’alimentation. Un plan d’action ambitieux va voir le jour et il aboutira à la probable mise en place d’un Conseil local de l’alimentation, outil nécessaire pour progresser en liant de façon concrète la production et la consommation. Les objectifs du PAT sont bien d’améliorer notre connaissance des mutations des comportements alimentaires, d’organiser le lien de la “fourche à la fourchette”, de développer les productions déficitaires en matière de végétaux et de fruitiers, afin de mieux répondre à la demande, de regrouper la commande publique et surtout d’intégrer l’alimentation dans un projet global de santé / environnement /cohésion sociale.
Le rapport au social est loin d’être neutre car il s’agit de permettre l’accessibilité au plus grand nombre de cette alimentation plus saine et de qualité (alimentation-santé-nutrition). Cela implique une véritable mobilisation à l’échelle communautaire de l’ensemble des acteurs et c’est dans cet objectif que l’Agglomération a pris des compétences qui pour être facultatives n’en sont pas moins déterminantes: celle de l’agriculture mais aussi de l’alimentation durable. Plus qu’une évolution nous vivons dans ce domaine une véritable révolution !
Au Pays Basque une large partie des paysans a donné le cap depuis bien longtemps, en promouvant des politiques innovantes sur leurs pratiques, en nourrissant des réflexions avant-gardistes sur leur profession, en contestant parfois bruyamment les choix gouvernementaux en matière d’agriculture. Ils avaient mille fois raison ! Ils ont, de fait, préparé ce territoire à la situation d’aujourd’hui. Grâce à leur action nous sommes en mesure de répondre mieux et plus vite aux enjeux actuels. Un salon comme celui de Lurrama a joué un rôle déterminant dans la sensibilisation de la population à cette inéluctable évolution. Dans ce partenariat que nous avons construit, dans ce lien indispensable de la fourche à la fourchette, nous avons un capital précieux au moment où tend à se déliter, ailleurs, la confiance en l’agriculture. Ce même combat, nous devons le poursuivre en impliquant encore plus fortement la Collectivité mais aussi l’ensemble des habitant. es du territoire. Il est fondamental pour l’avenir !