KITZIK HERRI
“Une alternative de poids à Guéthary” titrait le quotidien Sud-Ouest, en décembre, pour annoncer la candidature de Dominique Ferrero à la mairie du village. Du lourd, donc, qui vaut son pesant de complexe provincial. Non que, dans l’absolu, un parisien ne pourrait être utile à la gestion d’une ville méconnue ou n’aurait son mot à dire dans l’administration de la Communauté d’agglomération Pays Basque. Ni qu’un grand patron du privé ne pourrait s’y entendre pour animer la vie publique.
Si ces deux affirmations sont déjà douteuses, il convient cependant de questionner d’abord la carrière du candidat. Et dans ce registre, il y a même du très lourd. Dominique Ferrero n’est pas un “guétharysien” ordinaire.
Il fut le directeur général très contesté de la banque Natixis, celle-là même qui affichait son optimisme en 2008, malgré les premiers remous de la crise des subprimes. Bardée d’investissements dans des produits à risque, la banque a frôlé la faillite quelques mois après avoir publié un rapport annuel se targuant d’un avantage dans le secteur et d’une structure financière solide.
En accusant une perte en milliards, elle est devenue la banque française la plus touchée par la crise. “Escroqueries” et “malhonnêtetés” ont été dénoncées par les petits porteurs alors que la banque affichait un record français en cumulant trois enquêtes des marchés financiers.
Dominique Ferrero fut également critiqué pour avoir conservé un confortable salaire annuel de 600.000 €, malgré 1 250 suppressions de postes et une action qui s’effondrait.
Et quand les sociétés mères, Banque populaire et Caisse d’épargne, réclamaient sa tête, c’est le directeur financier qui sortait, au prix d’un nouveau scandale. Ce dernier, proche de Dominique Ferrero depuis les années 80, qui n’avait pas d’expérience particulière dans la banque d’investissement et un CV marqué par de nombreux déboires, empochait 1,3 millions d’euros pour avoir regardé couler la banque pendant neuf mois. Mais on ne déroge pas aux primes d’arrivée. Et de départ.