Le soleil est de retour, les fêtes battent leur plein au Pays Basque. S’il reste des stigmates de cette soudaine inondation du 4 juillet, l’actualité nous entraîne vite vers d’autres préoccupations et les victimes se retrouveront bientôt face à la dure réalité d’un énorme bouleversement.
Je n’aborderai pas ici les causes de ces intempéries violentes et répétées qui ne cesseront de sévir si nous continuons à mépriser la nature au nom de la modernité.
Non, c’est aux sinistrés que je pense : outre le traumatisme des personnes surprises dans les maisons qui ont réussi à s’échapper de justesse, restent les conséquences à long terme sur les fermes et les entreprises.
Nous pensons tous que, grâce aux assurances, l’activité redémarrera et que d’ici peu, la vie reprendra son cours. Or tout n’est pas si simple.
• D’une part, des élevages n’étaient pas assurés, car l’assurance est d’un montant tellement élevé que le coût en est insupportable et équivaut à une perte annuelle d’une partie du troupeau.
• D’autre part, en tenant compte de la vétusté, les sinistrés perdent des outils de travail précieux (vieux camions ou machines bien entretenus, bois séché, documents…) et n’auront pas les moyens de réinvestir dans un matériel équivalent.
Tant de sacrifices, tant d’efforts et d’heures de travail qui ont permis à de petites entreprises de se développer et d’embaucher. En quelques heures, tout est englouti !
Leur avenir et celui des salariés qu’elles emploient est compromis.
Oui, mais que faire ? Après un formidable élan de solidarité dans l’assistance aux victimes, surtout aux familles qui ont tout perdu, le risque est que, le temps passant, chacun reprenne ses occupations, en laissant les plaies ouvertes.
Et c’est là que doit intervenir le politique. Au Pays Basque, nous avons l’habitude de créer les outils qui nous manquent : ikastola, gau eskola, radio ou autre media en euskera, Hemen Herrikoa, Laborantza ganbara…
Solidarité et créativité
Si nous voulons que des pans entiers de la fragile économie de l’intérieur ne sombrent pas, il faut penser structuration à long terme de la solidarité « Côte /Intérieur » et créativité.
Cette fois, si ce territoire est vraiment attaché à un développement équilibré « Côte Intérieur » tel qu’il l’affirme au sein du Conseil de Développement et du Conseil des élus du Pays basque, c’est le moment de le prouver.
Les deux agglomérations : Acba et Côte Basque Sud devraient être chefs de file, au sein du Conseil des élus, dans la mise en place d’un fonds de développement permettant le redémarrage des entreprises touchées si durement. Les critères d’attribution des fonds et le fonctionnement de cette structure particulière doivent être clairement définis. Outre l’effet psychologique, ce serait mettre en oeuvre la première pierre de l’édifice que nous souhaitons construire pour notre territoire, à savoir une collectivité territoriale à statut particulier.
Seule cette collectivité, élue au suffrage universel aurait naturellement la légitimité pour mettre en place les outils dont le territoire a besoin. La solidarité est, depuis la nuit des temps, une valeur qui a été transmise au Pays Basque. Les conditions de vie difficiles d’autrefois la rendait indispensable.
Aujourd’hui encore, elle est indispensable. Mais comment mettre en place une telle organisation? Grands élus, présidents de communautés d’agglomération ou de communautés de communes, à vous de jouer !