Pas moins de trois listes sollicitent le 9 juin les électeurs abertzale.
Huit candidats PNV, dont le conseiller municipal d’Urruña Jean Tellechea en 3e position, sont présents sur la liste Ecologie positive et territoires, conduite par le vice-président de la région Île-de-France Yann Wehrling, ancien secrétaire général des Verts et exporte- parole du Modem. Il fut pendant trois ans ambassadeur français délégué à l’environnement. Plusieurs membres de Ecologie positive et Territoires se réclament du mouvement Les universalistes ou militent en faveur des animaux. En queue de cette liste qui a le soutien de Corinne Lepage, figure l’ancien ministre français de la Culture Jean-Jacques Aillagon.
La liste ETE (Europe territoires et écologie) est conduite par le Radical de gauche Guillaume Lacroix. Elle comprend en son sein le mouvement paneuropéen Volt, fédéraliste et écologiste, et la fédération RPS, Régions et peuples solidaires. Ce dernier rassemble des formations bretonne, corse, berbère, réunionnaise, alsacienne, occitane, savoyarde, etc. et il n’est pas parvenu à reconduire comme précédemment un accord avec les Verts. Eusko Alkartasuna (EA) est présent sur la liste ETE avec l’élue de la majorité bayonnaise Laurence Hardouin, ainsi que l’euro-députée bretonne Lydie Massard (UDB). Elles prônent grâce à un pacte vert européen, l’instauration en matière de logement d’un statut de résident dans les zones tendues.
EHBai qui fait partie de RPS ne soutient pas cette liste et avait plaidé pour la constitution d’une liste des nations sans Etat menée par un kanak. Cette option n’ayant pas été retenue par les partis de RPS, EHBai a décidé de ne pas donner de consigne. La gauche abertzale d’Iparralde a finalement intégré un de ses membres, Oier Imaz, à la liste d’EHBildu en Hegoalde et dans la circonscription française, EHBai appelle à « soutenir les candidatures de gauche qui reconnaissent le Pays Basque ».
Les abertzale d’Iparralde ont donc le choix. Mais un tel éparpillement n’est pas bon signe, il nous renvoie à l’époque des catacombes de notre mouvement où nous ne pesions guère sur le plan électoral avec une multiplicité de chapelles concurrentes.
Enbata dès sa naissance a beaucoup soutenu le projet européen avec sa dimension fédéraliste susceptible d’affaiblir les carcans qui nous minent. Le verrouillage des Etats-nations, en particulier sur le dossier catalan, l’omnipotence du marché et de ses lobbies, nous ont fait déchanter. Dans une élection dont la circonscription unique est l’État français, est-il possible pour des formations et leurs électeurs répartis sur un demi-département, de peser en quoi que ce soit ?
Cet article est impayable. Les abertzale avaient donc le choix entre « trois listes » :
– une liste écologiste pro nucléaire qui héberge quelques figures du PNV d’Iparralde ainsi que l’inénarrable Brice Lalonde, dont on n’avait pas eu de nouvelles depuis longtemps
– une liste menée par un radical de gauche et agglomérant des organisations aux références curieuses (« centre gauche », « sociaux démocrates », ex-chevènementistes du MdC) accueillant une conseillère municipale du maire macroniste de Bayonne
– l’article n’est pas si clair sur la troisième liste. On peut penser qu’il est question de la liste « d’EH Bildu » (en fait « Ahora Republicas ») dans l’état espagnol… pour laquelle les abertzale d’Iparralde ne pouvaient techniquement pas voter
Bon, ce n’est pas avec des articles comme celui-ci qu’on allait trouver des raisons d’aller voter. Heureusement, EH Bai a pris des positions plus claires, et j’ai vu passer un classement des listes par thèmes sans doute réalisé par Bizi qui aurait mérité une plus grande diffusion. En tout cas face à cet article non signé et reflétant de ce fait la ligne générale, je plains ceux qui comptaient utiliser Enbata comme « boussole »…