EPCI unique : « Gero dionak, bego dio »

04/02/2016 Opposés à l'EPCI unique, quatre maires de l'agglo Côte Basque Adour et des élus de l'intérieur se sont retrouvés à Itxassou pour proposer leur projet
04/02/2016 Opposés à l’EPCI unique, quatre maires de l’agglo Côte Basque Adour et des élus de l’intérieur se sont retrouvés à Itxassou pour proposer leur projet

Quand le débat sur l’intercommunalité unique a débuté, les doutes émis par les maires de Biarritz, Bidart, Anglet et Boucau me semblaient liés à un certain nombre d’interrogations. Les abertzale eux-mêmes qui revendiquent historiquement une institution spécifique aux larges compétences et dotée d’un pouvoir législatif ont analysé de près la proposition d’intercommunalité unique.

Trois constats s’imposent aujourd’hui

Primo, avec la constitution de la grande Aquitaine, une première structure institutionnelle représentant l’ensemble du Pays Basque Nord est indispensable. Des intercommunalités séparées entre la côte et l’intérieur seraient de fait en compétition dans le cadre de la grande région Aquitaine. Et le Pays Basque intérieur, aurait beaucoup à y perdre, car il n’aura pas la masse critique pour se faire entendre à Bordeaux. Par contre, si l’intercommunalité voit le jour, Iparralde y représentera la seconde agglomération en taille et pourra parler d’une seule voix.

Secondo, l’intercommunalité unique nous dotera d’une bonne partie des prérogatives réclamées avec la collectivité territoriale spécifique. Il semble de plus probable qu’une élection au suffrage universel des représentants des intercommunalités s’imposera à moyen terme. L’intercommunalité unique n’est pas la collectivité territoriale, mais elle nous en rapproche objectivement.

Tertio, l’organisation de l’intercommunalité unique pose des questions au niveau de la fiscalité, de la gouvernance, de la répartition des compétences à l’échelle locale et à celle d’Iparralde. Pour autant, sous l’égide du Conseil des élus, des commissions de travail commencent à apporter des réponses à ces questions.

Dynamique de sape pour éviter la reconnaissance territoriale

Il y a quelques semaines, sous l’impulsion des quatre maires de l’ACBA un projet alternatif a été rendu public : celui d’un pôle métropolitain assoupli (PMA). Selon le document présenté, il se veut une étape «intermédiaire», censé répondre au souhait «de donner au Pays Basque une organisation institutionnelle».

Il n’en n’est rien, ni dans le fond, ni dans la forme.

Tout d’abord dans la forme. Depuis des mois, le vocable utilisé pour l’intercommunalité unique dans le but de faciliter le débat public est celui de «communauté Pays Basque». Le fait que les opposants aient utilisé le même terme en dit long sur leur véritable intention. Ce procédé est totalement malhonnête, puisqu’il est évident que loin d’enrichir le débat public, il contribue à semer la confusion et le doute. Les opposants ne sont pas dans une dynamique de proposition, mais bien dans une dynamique de sape.

Toutes les gesticulations sont bonnes pour éviter la première reconnaissance territoriale du Pays Basque que représenterait l’intercommunalité unique. Le maire d’Anglet (C.Olive) a ainsi apporté son soutien à la proposition de Barthélémy Aguerre à la CDCI (Commission Départementale de Coopération Intercommunale) visant à rattacher Amikuze à une intercommunalité Béarnaise. Les quatre maires de l’ACBA ont également maintenu une attitude revancharde et hargneuse à l’encontre du maire de Bayonne (J. R. Etchegaray), auquel ils n’ont pas pardonné sa prise de position en faveur de l’intercommunalité unique. Mais sa démission en tant que Président de l’ACBA le renforce aujourd’hui plus qu’il ne l’affaiblit.

Que vont faire les abertzale de Biarritz et de Bidart ?

Dans le fond, leur proposition de PMA ne vise pas à formaliser un pas en avant dans le reconnaissance territoriale d’Iparralde, mais bien à maintenir le statu quo, son objectif principal étant de garder en l’état les intercommunalités actuelles, surtout celle de l’ACBA, ce qui, dans le nouveau contexte régional remet objectivement en cause l’intégralité territoriale du Pays Basque Nord. Et c’est là que résident pour les quatre maires (Biarritz, Anglet, Bidart, Boucau) les vrais enjeux. Ils ne veulent pas que leur pouvoir et leur protagonisme soient remis en cause. Ils ne veulent pas d’un fonctionnement à l’échelle d’Iparralde qui obligerait les communes de l’ACBA à coopérer avec celles de l’intérieur. Leur attitude est franchement décevante, et le mot est faible…

Les regards se portent maintenant vers les élus abertzale qui participent aux majorités municipales à Biarritz et à Bidart. Vont-ils continuer à partager des responsabilités aux côtés de maires qui ont franchi la ligne rouge d’une opposition frontale à une première reconnaissance institutionnelle d’Iparralde ?…

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