Il y a trois semaines, dans le dossier « Baxenabarre, au coeur des enjeux« , Antton Curutcharry, expliquait comment ce processus fait interagir une multiplicité d’enjeux en Basse Navarre. Il y a deux semaines, c’est Jean-Michel Galant, président de la Communauté de communes de Baigorri-Garazi qui apportait son éclairage sur le sujet puis, la semaine dernière, c’était Daniel Olçomendy, maire d’Ostabat qui témoignait. Cette semaine, voici la contribution de Michel Oçafrain, maire de Banka.
« Tout d’abord sur la forme pendant plus d’une année de discussion entre une poignée d’élus, il n’y pas eu de débat de fond sur l’avenir du territoire: quelle politique économique, sociale, culturelle, quelle solidarité entre les territoires ?
Nous avons au contraire ressenti une volonté de passer en force, de manière très rapide, sans que l’opinion publique n’ait le temps de gratter le sujet. Quelques petits tours de passe-passe telle que la mise à l’écart du président de la Communauté de Communes de Garazi-Baigorri au niveau où cela se décidait, à savoir en CDCI, quelques effets d’annonces complètement fausses faites par Barthelemy Aguerre sur le montant de DGF supplémentaire en cas de fusion, etc.
Tout nous a incité à la plus grande méfiance, d’autant plus que les communautés de communes auront de plus en plus de compétences donc d’importance, et que nous évoquons là une décision irréversible.
Sur le fond 4 arguments ont guidé ma réflexion.
- La communauté des communes sera à l’avenir la collectivité de proximité, avec un transfert de compétence qui ne cessera de croître, au détriment de la commune. De toute évidence plus la CDC sera grande plus elle sera éloignée de la population, en terme de qualité de service, d’écoute, de relation humaine cela risque d’être néfaste
- Il n’y pas eu de débat sur le projet du territoire, cela m’inquiète car l’on sent bien des visions différentes, entre la majorité des élus d’Amikuze et nous. Je veux parler ici des divergences sur la 2 fois 2 voies ou sur le fait qu’ils aient finalement imposé la suppression d’un des deux animateurs économique à l’ensemble des 3 communautés de communes. C’était pourtant un poste d’une importance capitale pour l’avenir d’une multitude de petites entreprises qui font la spécificité et la richesse de ce territoire. C’est la disparition de ce type de service pour la population, qui est en jeu.
- Economiquement il y a 2 bassins de vie donc des investissements indispensables seront réalisés dans les 2 zones, Amikuze et Garazi et Baigorri. Il suffit de constater pour le cas de la piscine, où se dessinent 2 investissements importants, idem pour la santé et plusieurs autres services, Il n’y aura donc pas d’économie d’échelle, sinon cela ne va pas marcher…
- Enfin économiquement toujours, le passage à la FPU en Garazi-Baigorri amène une manne financière (DGF bonifiée) par habitant de loin plus intéressante qu’une fusion avec Amikuze-Iholdy-Oztibarre.
Quoiqu’il en soit, si le débat revenait à être lancé dans les prochains jours, nous exigerions un vrai débat de société, avant que les élus n’aient à se décider. »
Il est clair que cette importance plus grande à affecter à la CDC n’est dirigée que par une recherche plus grande d’un plus large base d’imposition et de taxation de manière à développer des projets plus importants sans que ceux-ci soient d’abord définis et envisagés en détail. L’escalade des budgets est toujours l’objectif sans définir ce à quoi ils seront affectés. Evidemment à aucun moment la vérité énoncée ci-dessus n’est clairement affichée mais cachée par des considérations plus ou moins étayées sur des problèmes particuliers qui peuvent trouver une solution sans être obligé de recourir à une administration encore plus lourde.
Sans être versé dans les problèmes particuliers des communes de Basse Navarre, je comprends au travers des propos de Monsieur Oçafrain le souci de quelqu’un parfaitement au courant des problèmes concrets et la crainte de voir ceux-ci délaissés et confiés à une CDC qui s’éloignera de plus en plus de la vie quotidienne des communes, communes qui ne seront finalement mises à contribution que pour participer à des budgets décidés hors de leurs compétences.
C’est en ayant vu ce qui se passait dans les CDC d’autres départements, Essonne en particulier, que je réagis.
Salutations distinguées,
M. Lavictoire
Je lui donne raison, au maire de Banca. Ne nous laissons pas confisquer le droit de débattre et de trancher de ce qui est bon pour nous – nos territoires et nos populations – et notre avenir commun toujours à inventer. Il y a me semble-t-il trop d’instances cumulardes (c’est à dire peuplées de cumulards à vie et de fonctionnaires couleur d’ombre ne vivant même pas sur place) qui, faute d’être élues, ne rendent de compte à personne de concret directement…