On ne s’est pas ennuyé en 2015. Il y a bien sûr ces actes fascistes commis par des décérébrés, en janvier ou en novembre. Et tous les autres événements, moins sanglants et moins cruels, mais parfois étonnants, risibles ou inquiétants. Étonnants, comme ces mesures de gauche et écolo que vient de prendre ce gouvernement avec une complémentaire santé pour tous les salarié(e)s, une nouvelle prime d’activité, la “taxe tampon” qui passe de 20% à 5,5%, l’indemnité kilométrique vélo ou l’interdiction des sacs plastiques dans les magasins. Comme le retour de Nanard en politique. Bernard Tapie n’a pas toujours bonne presse mais s’y connaît en foot ! Étonnant comme cette grippe aviaire qui ne touche que les exploitations en Béarn et aucune en Pays Basque Nord. Est-ce de bonne augure pour ce projet surprenant d’EPCI (qui n’est pas une revendication des abertzale) proposé par un préfet pour installer une grande communauté de 158 communes recoupant nos trois provinces historiques ?
Quel beau métier, professeur !
Fernande Grudet n’est plus depuis peu que déjà le plus célèbre volatile de France titre “Madame Claude a cassé sa pipe”.(1) Était-ce d’elle et de son prénom que s’est inspiré le fameux Georges y adjoignant Félicie, Léonor et Lulu ? Un poil mythomane et râleuse, ne l’entend-t-on pas de là haut s’écrier : “Taisez vous en bas !”. Tout en rajoutant toujours à l’adresse de l’hebdo : “Ce n’est pas une fine appellation !” Cela me rappelle un titre du regretté journal Kutzu, trimestriel abertzale bayonnais à parution aléatoire, auquel les bayonnais ont échappé puisque l’équipe d’alors en 2004 s’était auto-censurée. Nous avions à l’époque quelques informations sur le procureur de la république (2002 à 2005) Pierre Hontang(2) exerçant au tribunal de Bayonne qui nous laissaient penser, outre ses frasques dans un lupanar allemand, qu’il avait enterré quelques affaires puisque des dossiers en errance avaient été retrouvés dans un placard de son bureau. Ainsi donc, “Hontang en emporte le gland” aurait été du plus bel effet !
Hontang a une bouille incroyable !
Si l’on en croit le blog “Intime conviction , le premier magazine judiciaire”, l’audience de septembre 2008 devant le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature, à ne pas confondre avec un vulgaire Club Sado-Maso) a mis au jour certains autres faits. “Selon une enquête administrative menée au parquet de Bayonne, 1.345 procédures et courriers restaient en instance de traitement en mars 2005. Parmi ces premières, beaucoup d’affaires sensibles, dont l’implication d’un policier dans un accident de la route, des enquêtes non menées sur des présomptions de financement illicite de groupes armés, ou la saisie de plus de 4 kilos d’héroïne. Des vols d’argent dans des scellés, ou dans les poches des magistrats du tribunal, n’avaient pas fait l’objet d’enquête. Il est également mis en cause par l’enquête pour avoir menti à sa hiérarchie, en l’assurant que des dossiers avançaient sur 46 affaires signalées. Niant tout en bloc, là aussi, il a imputé ces manquements à son adjoint et sa secrétaire.” A force de renvoyer la balle, il doit avoir un tennis prévisible !
L’entrecôte contaminée !
Si en tant qu’abertzale, à la lueur des régionales de début décembre, on se réjouit des 35% de nos homologues corses et de leur accession à la gestion de leur Collectivité territoriale, tout comme de la mine dépitée de Valls et consorts, ici, nous pouvons applaudir l’élection du premier conseiller régional abertzale de gauche en la personne d’Andde Sainte-Marie. L’on peut certes contester sa stratégie personnelle mais nul doute qu’il pourra, de concert avec d’autres élu(e)s basques de gauche et écologistes, être bien plus efficace que celle d’EH bai avec sa consigne d’un vote blanc ni organisé et encore moins suivi par les abertzale eux-mêmes.
D’ailleurs, certains responsables abertzale se sont empressés de le féliciter et de prendre rendez-vous avec lui dès le lendemain de son élection !
“Les gens qui n’ont pas d’humour ne sont pas des gens sérieux”. Et quand on voit les tronches des responsables basques (d’origine incontrôlée) Iratchet et Oyhenart, ça fait peur ! A contrario de la grippe aviaire, la gangrène fascisante gagne aussi notre Pays Basque. La lèpre populiste se joue des frontières même si, maigre consolation, ici comme en Bretagne ou en Corse, elle est un tantinet circonscrite. C’est une grosse peine pour la Marine ! Quoique depuis les dernières élections régionales en 2010, le vote FN a triplé (16.932 voix contre 5.181) et
son pourcentage avec (16,10% contre 5,01%).(3) C’est dans le secteur péri urbain que nous retrouvons les scores fachos les plus élevés. Alors que ceux ci flirtaient avec les 15 / 22 % aux élections européennes de 2014, ils progressent encore ce coup-ci. Si Ustaritz (Gaixo Bruno !), Louhossoa et Halsou plastronnent à 20 % en moyenne, le trio toujours infernal Lahonce (Gaixo Pettan!), Mouguerre et Urcuit n’est pas détrôné avec respectivement 22,70%, 23,65% et 24,50%.
Sauf par le vote encore plus irrationnel de Mendive propulsant le FN à 28,57% (18 apprentis fachos sur 63 exprimés).(4)
Et pour toi Patrick, à qui je dédie cette chronique : ces câbles ne valent pas un rond !
(1) Le Canard enchaîné du 23 décembre 2015
(2) En mai 2004, Pierre Hontang participait à un colloque européen en Allemagne, chargé de disserter sur “l’éthique du ministère public”. A la soirée de clôture, une secrétaire se fait voler sa carte bleue ; dans la nuit, elle est débitée (354 euros à 1 h 24 puis 224 euros à 4 h 48) dans un établissement baptisé le Bijou. Ses tenancières reconnaîtront le magistrat sur photo. Ce dernier a été condamné par la Cours d’appel de Paris en novembre 2008 à 18 mois de prison avec sursis, pour s’être payé des filles de joie à l’aide d’une carte bleue volée. Il a aussi été révoqué de la magistrature par la garde des Sceaux Rachida Dati.
(3) Pour mémoire, le FN avait obtenu aux départementales de mars de cette année 14.637 voix et 13,25% en Pays Basque Nord.
(4) Discutez avec l’ancien conseiller municipal de gauche bayonnais Jean Claude Soudre… Il développe une argumentation très intéressante sur ce vote spécifique péri urbain reposant sur l’aigreur, l’endettement de familles de classes moyennes, ayant été obligées de quitter le BAB pour arriver à se loger sans se ruiner…