Créé en 2018, et coprésidé depuis lors, par Patxi Bergara et Claire Lacave, le fonds Geroa collecte des dons de particuliers et d’entreprises pour soutenir des projets en Iparralde. Dans sa communication, Geroa met en avant l’une de ses principales valeurs ou qualités : la gé-né-ro-si-té. Et la presse de relayer les éléments de langage du « fonds philanthropique Geroa » pour « bâtir un outil de générosité pour accompagner le développement » (3).
Une histoire un peu moins altruiste
Président de Hemen de 2012 à 2021, Beñat Jaureguy retrace une histoire un peu moins altruiste de la genèse de Geroa. « Un jour, Hemen a été invitée à une réunion de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire, en visioconférence à partir de Tarnos. J’ai proposé à Claire Lacave, alors salariée de Hemen, d’y assister pour représenter notre association. A son retour, elle me dit avoir rencontré une personne qui a créé un fonds de dotation sur Bordeaux. J’ai immédiatement réagi en lui disant qu’il s’agissait d’une idée à laquelle j’avais déjà pensé et que nous devions la lancer ici en Pays Basque !
En tant que président de Hemen, je n’étais pas présent tous les jours au bureau… À côté de Claire, travaillait Patxi Bergara qui était salarié de Herrikoa… Toujours est-il qu’à un moment donné, le fonds de dotation a bien été créé mais par Patxi et Claire, en leurs noms propres ! C’était contre mon avis car pour moi, les choses étaient très claires : le projet de fonds de dotation ne pouvait être qu’un nouvel outil collectif créé par Hemen et Herrikoa ! »
Geroa : entrée discrète chez Herkide
Courant 2023, Geroa a rejoint les cinq associés de Herkide, présentés sur le site internet de Herrikoa-Herkide comme « fondateurs de Herrikoa et d’entités représentatives de l’économie sociale et solidaire en Pays Basque ». Effectivement, aucun doute sur leur « légitimité » : les coopératives Alki et Loreki, Sokoa, Erne (qui gère Lurzaindia) et l’association Hemen. Mais, Geroa ? A notre question, un proche de Herkide réagit : « la réponse est dans la question. Geroa n’a rien à faire là ! »
(3) Sud-Ouest du 25/02/2019.