La charte Herriko Lantegia entend promouvoir une économie vertueuse en repensant les relations de l’entreprise avec ses salariés et son territoire. Cette charte fait elle de l’entreprise ou d’une organisation un “modèle de vertu” ? Non, bien entendu ! Mais on en attend cependant un progrès en terme d’environnement au sens global et local, à la dimension de chaque entreprise et dans le respect de son équilibre financier.
Les filières Herriko Ogia et Herriko Haragia ont été créées il y a une dizaine d’années. Il a fallu du temps et une bonne dose de consensus pour mettre autour de la table des acteurs aussi différents que des boulangers, des paysans, des directeurs d’abattoirs, des minotiers, des grossistes en viande ou autres organisations professionnelles. Des métiers, des contraintes et des stratégies économiques ou sociales bien distinctes.
Dire que cela est complètement abouti n’est pas vrai : et même le mauvais temps de l’été 2018 a créé une pénurie de farine pour produire le pain local.
Dire qu’en Iparralde nous sommes les meilleurs, n’est pas vrai non plus.
Dans l’hexagone se déroulent depuis deux ou trois ans quantités d’expériences tout aussi dignes d’intérêt, par exemple autour du lait. La filière agroalimentaire pourrait être, souhaitons-le, à l’origine de nombreuses autres initiatives si l’on pense aux productions locales de cidre, de bière, de pisciculture ou même de transformation de poisson de nos pêches côtières.
Existe-t-il une entreprise vertueuse en Iparralde ?
Tout à fait naïvement, le réseau Lantegiak (inconnu du grand public mais dynamique par sa force de proposition) a réfléchi en 2018 sur ce thème, à la mode, de l’entreprise vertueuse. Une charte a été adoptée. Elle développe les axes bien connus maintenant de la Responsabilité sociétale des organisations et des entreprises, c’est-à-dire la rentabilité et l’économie, le social, l’écologie et la durabilité et l’intégration dans le territoire.
Sans rentrer dans les détails, sont abordés notamment les thèmes de la prise de participation dans les initiatives économiques, de la répartition des fruits de l’entreprise, de l’échelle des salaires, du pourcentage d’emploi précaire par rapport aux contrats à durée indéterminée, de l’implication territoriale à travers la monnaie locale, l’énergie, la culture, la langue, ou encore le sport.
Cette charte fait elle de l’entreprise ou d’une organisation un “modèle de vertu” ? Non, bien entendu ! Mais on en attend cependant un progrès en terme d’environnement au sens global et local, à la dimension de chaque entreprise et dans le respect de son équilibre financier. Il a été donné à cette charte le nom de Herriko Lantegia. C’est une première. La charte est arrêtée pour trois ans. Une nouvelle mouture améliorera l’actuelle ou la complètera en s’efforçant d’en garder la simplicité.
Premier résultat
Il était prévu que fin 2019, 40 entreprises ou organisations représentant 1.000 emplois auraient signé cette charte. A l’heure où cet article est rédigé, le compteur indique 38 signataires pour 911 salariés. Au vu de ce succès, Lantegiak décidera en avril de valider ou d’aller au-delà de cette ambition. Dans les premiers signataires se dégage une moyenne élevée de 24 salariés par entreprise. En Iparralde la moyenne est plutôt de 3 salariés par entreprise. Les petites entreprises ou organisations sont cordialement invitées à participer à cette démarche : chacun peut s’intégrer dans son environnement. Si, cher lecteur, vous pensez intéresser une entreprise ou organisation, veuillez d’ailleurs contacter votre hebdomadaire préféré.
Communication
Pour faire connaitre la démarche (et trouver des signataires), il est aussi prévu que cette charte soit présentée dans les diverses organisations telles que les clusters, les organisations professionnelles, les cercles de réflexions, le Conseil de développement ou Herrikoa. Une conférence de presse est aussi envisagée à la fin de l’année.