Lettre ouverte aux anciens de l’ENA (M. Lionel Beffre, haut commissaire de la République en Polynésie, le préfet de Pau et le sous-préfet de Bayonne) de Xipri Arbelbide, aborigène du Pays Basque.
C’est en 2013 que j’avais l’honneur d’écrire pour la première fois à un ancien élève de l’ENA. J’avais tenu à vous faire part de la bonne nouvelle, à vous en personne, M. Beffre, qui étiez alors préfet du département : les jeunes de l’ikastola avaient réussi le BAC à 100% et, ce qui est un comble, 72% avaient obtenu une mention.
Vous avez eu depuis promotion vers les îles lointaines de la Polynésie avec le titre de Haut Commissaire de la République. Ils n’y sont guère gentils avec vous, les aborigènes.
En février dernier, suite à la non exécution de la décision d’inéligibilité contre Gaston Flosse président de Polynésie, Yves Conroy, un procédurier fieffé, vous a convoqué à la barre du tribunal correctionnel, ce qui n’est pas la preuve d’un grand respect et qui est même offensant envers une personnalité de votre rang.
De plus, le mois dernier vous avez été obligé de réquisitionner des employés de la société Gaz de Tahiti qui s’étaient mis en grève.
Petits ennuis que nous, bons Basques, vous avions épargnés. Mais revenons à ce bac dont je voudrais parler. L’année dernière nous n’étions plus « qu’à » 98,2% de réussite, dont plus de la moitié avec mention, ce qui est tout de même remarquable.
Me voilà obligé de reprendre la plume cette année, et je m’adresse aussi aux actuels anciens de l’ENA, nomades de passage chez nous sans problème de parking, car vraiment, ils se sont surpassés les petits : ils ont tous obtenu leur diplôme sans même qu’aucun n’ait eu besoin d’oral de rattrapage. 100% du premier coup, dont 78% avec mention, plus de la moitié encore une fois! Décidément, ce sont des récidivistes incorrigibles! Je ne voulais pas que vous restiez dans l’ignorance de cette excellente nouvelle qui, j’en suis sûr, réjouira chacun de vous et vous confortera dans vos dispositions favorables à cette filière d’enseignement.
Ce super exploit serait-il dû au fait que cette année l’administration, murie par l’expérience, n’ait pas inquiété outre mesure les ikastola et que ces jeunes ont pu se donner à 100% à leurs chères études, libres de tout problème externe?
Il y a bien eu un petit élu autochtone qui n’a pas trouvé d’autre moyen de faire parler de lui que de s’en prendre à des enfants de maternelle, mais ses gesticulations n’ont pu arrêter la marche en avant des écoles de Seaska: deux nouvelles ikastola ouvriront en septembre prochain et l’effectif total augmentera de plus de 200 enfants, 200, bien que certains enfants n’ont pu être accueillis “faute de place”! (*)
Décidément, les 100% du bac font plus en faveur de Seaska que toutes les lois Falloux ou les mesures administratives prises par quelque ancien de l’ENA.
Je vous prie, Messieurs, d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.
P.S. : Je vois, avec plaisir, que le souci des représentants de l’Etat ne se limite pas à la loi Falloux, mais qu’ils font aussi appliquer certaines lois sur le logement dont j’ai maintes fois déploré la méconnaissance par certains de nos élus.
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